Pérou : l’agroforesterie, une solution pour préserver l’Amazonie et soutenir la production locale

Une initiative sur l’agriculture

, par Agenda de la Solidarité Internationale

Chaque mois, à travers une thématique, l’agenda de la solidarité internationale propose de revenir sur deux initiatives portées par des associations, citoyen·nes, ONG, etc. pour comprendre les grandes problématiques internationales, montrer le pouvoir des mobilisations et donner des envies d’engagement.
Nous vous offrons donc, tout au long de l’année, des extraits de notre agenda.
En avril, la lumière est mise sur l’agriculture.

Le programme café et cacao agroforestiers en Amazonie vise à restaurer l’équilibre écologique des zones d’intervention, à soutenir les familles de producteur·rices péruvien·nes investi·es dans les projets de terrain et à renforcer la durabilité des filières de café et cacao. Il se fonde sur le développement de modèles agroforestiers à travers la plantation de variétés d’arbres natifs de bois d’œuvre, de fruitiers et d’auxiliaires sur des parcelles de cacao, de café ou d’espaces dégradés par l’agriculture.

© Charlène Lainé

Dans la zone de Junín, la 4e région la plus déboisée du Pérou, l’association Envol Vert et ses volontaires internationaux travaillent à Pichanaki, où la monoculture de café est l’une des causes principales de la déforestation. Les producteur·rices y ont longtemps pratiqué une agriculture migratoire non durable basée sur l’abattis-brûlis et l’usage intensif d’intrants chimiques. Cette culture a également généré une forte dépendance à l’économie du café et une vulnérabilité aux crises économiques et sanitaires. En 2012 la région a notamment souffert de l’attaque de la Rouille du café, un champignon qui a décimé les cultures, laissant les populations sans ressources.

Depuis 2016, environ 700 hectares (soit plus de 70 000 arbres) ont été reboisés en agroforesterie par 522 familles. En 2021, 200 familles réparties dans 15 villages sont impliquées à Pichanaki : distribution de plants pour le reboisement, journées de formation sur les pratiques d’agroforesterie, sensibilisation à la préservation des écosystèmes.

Un succès possible grâce à une collaboration d’acteur·rices multiples et engagé·es : d’un côté, les quatre coopératives de producteur·rices de café qui s’impliquent chaque jour dans la définition et la mise en place des activités du projet par un soutien à la fois technique et financier et, de l’autre, des volontaires français·es sur le terrain qui appuient les participant·es du programme. Un travail indispensable à la pérennité des cultures de café – tant pour l’enrichissement des sols sur lesquels elles poussent que pour l’apport d’une protection sanitaire naturelle – et la diversification économique et alimentaire des personnes impliquées.

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