Pensée stratégique : hégémonies et émancipations

Par Monica Bruckmann

, par ALAI

Cet article a initialement été publié en espagnol, et il fait partie d’un dossier intitulé Ressources naturelles et géopolitique de l’intégration sudaméricaine. Il a été traduit par Estelle Laurito, traductrice bénévole pour rinoceros .

Pour réaliser cette étude, l’agence U.S. Geological Survey (Institut d’études géologiques des États-Unis) a été notre principale source d’information. Cet organisme gouvernemental est rattaché au Département de l’Intérieur des Etats-Unis, et un de ses principaux objectifs est de définir l’orientation stratégique pour le développement de la science aux Etats-Unis. Deux raisons essentielles nous ont conduit à utiliser cette source d’information : en premier lieu, le fait que l’USGS représente un centre de réflexion stratégique qui reflète clairement les intérêts « vitaux » pour ce qu’ils nomment « le développement de la nation ». En deuxième lieu, parce que cette agence est sûrement le plus grand centre d’information et d’analyse en ce qui concerne les ressources minérales dans le monde.

La vision stratégique de développement scientifique des Etats-Unis pour la décennie en cours, est synthétisée dans le rapport Facing Tomorrow’s Challenges : U.S. Geological Survey Science in the decade 2007-2017. Ce document, élaboré par l’Équipe de Science Stratégique (Science Strategy Team – SST), composée de plus de cinquante experts scientifiques confirmés de l’USGS, affirme que la direction centrale de la stratégie scientifique « est basée sur la vision selon laquelle la complexité de mesure, de cartographie, de compréhension et de prévision de la situation et des tendances des ressources naturelles gérées aux Etats-Unis transcendent l’organisation traditionnelle de l’USGS et exigent de largement développer une réflexion et une action interdisciplinaire, définissant des axes prioritaires et des opportunités pour subvenir aux besoins les plus urgents de la Nation face aux défis du 21e siècle ».

C’est-à-dire qu’il s’agit d’une stratégie scientifique élaborée dans le but d’articuler la recherche scientifique et les politiques scientifico-technologiques autour des intérêts politiques et économiques des Etats-Unis. De cette manière, la stratégie de développement scientifique est située dans sa dimension politique exacte, et est adaptée aux objectifs stratégiques les plus larges du pays afin de répondre aux besoins vitaux de ce qui est compris comme « le développement de la nation ». Pour illustrer cette affirmation, voyons l’introduction de ce rapport :

Pour répondre à l’évolution des priorités nationales, l’USGS doit réfléchir et perfectionner régulièrement son orientation stratégique. Ce rapport est la première étude approfondie de la stratégie scientifique depuis le début des années 90, et réalisé dans le but d’analyser de manière critique nos principaux objectifs et priorités scientifiques. Le développement de cette stratégie scientifique se produit à un moment où les tendances globales ont d’importants impacts pour la science naturelle. L’apparition d’une économie mondiale affecte la demande de toutes les ressources naturelles. Parallèlement, l’usage de ces ressources naturelles se fait à une échelle qui peut modifier les environnements terrestres, marins et atmosphériques dont la civilisation humaine dépend. L’utilisation et la concurrence pour les ressources naturelles à l’échelle mondiale ainsi que les menaces naturelles à ces ressources peuvent avoir de graves conséquences sur la capacité de la nation à soutenir son économie, la sécurité nationale, la qualité de vie et l’environnement naturel (la traduction initiale, de l’anglais vers l’espagnol, a été réalisée par ALAI).
Facing Tomorrow Challenges : U.S. Geological Survey Science in decades 2007-2017 (Préface)

Le premier point que ce document souligne la nécessité d’un réalignement permanent des orientations stratégiques de l’USGS (vision, objectif de ses recherches scientifiques, et la façon en soi de les réaliser) avec les « priorités nationales ». Non seulement la science mais aussi la politique plus générale qui l’oriente, font l’objet d’une réflexion et d’une réélaboration permanente en accord avec les besoins politiques de « la nation ». Par ailleurs, cette stratégie de développement scientifique s’élabore dans le « contexte de tendances globales de l’économie mondiale », marquée par une « demande de toutes les ressources naturelles ». C’est-à-dire qu’il s’agit d’une reconnaissance implicite d’un conflit global pour les ressources naturelles.

Cette stratégie scientifique s’articule autour des objectifs qui consistent à garantir à la fois l’accès et la domination des États-Unis sur les ressources naturelles considérées comme vitales. D’ailleurs, on lit clairement que : « la concurrence pour les ressources naturelles à l’échelle mondiale (…) et l’épuisement de ces ressources (…) ont un impact sur la capacité de la Nation à soutenir son économie, sa sécurité nationale, et la qualité de vie de sa population », laissant explicite le fait que la domination sur les ressources naturelles à un niveau mondial est, pour les États-Unis, une question de sécurité nationale. Ainsi, on justifie les stratégies orientées à garantir la domination globale de ces ressources et à empêcher toute menace pour l’obtention de celles-ci, comme nous le verrons de manière plus explicite par la suite, en faisant l’analyse des Stratégies de Sécurité Nationale de 2006 et 2010.

Cette stratégie scientifique s’articule avec la politique étrangère des Etats-Unis, qui intègre aux domaines politique, économique et militaire, l’objectif d’empêcher « toute menace » qui mette en péril les « intérêts de la nation », ce qui inclut l’approvisionnement en ressources naturelles dites vitales. Les extraits des documents officiels présentés précédemment mettent clairement en évidence que l’accès aux ressources naturelles au niveau mondial a des impacts directs sur la « santé de la nation » et par conséquent, « garantir » cet accès est une question de « sécurité nationale ». Cette stratégie oriente non seulement le développement de la science et son innovation permanente, mais elle cherche aussi à produire des connaissances et des informations pour l’administration et la gestion du territoire national, continental et d’outre-mer, ainsi que pour la politique de sécurité nationale des Etats-Unis. Ce qui établit comme un de ses objectifs scientifiques « la garantie d’accès à des ressources appropriées », qui, comme nous le verrons par la suite, se trouvent majoritairement en dehors de son propre territoire Fédéral, continental et d’outre-mer.

Durant la prochaine décennie, le Gouvernement Fédéral, l’industrie et d’autres secteurs auront besoin d’une meilleure compréhension de la distribution nationale et mondiale, de l’origine, l’usage et des conséquences de l’usage de ces ressources. Ceci afin de traiter des affaires liées à la sécurité nationale, la gestion des approvisionnements internes de la nation, la prévision des besoins futurs, tout comme anticiper et guider des changements dans les modèles en vigueur, faciliter la création de nouvelles industries et assurer l’accès à des approvisionnements appropriés (la traduction initiale depuis l’anglais vers l’espagnol a été réalisée par ALAI ainsi que ce qui a été souligné).
Facing Tomorrow Challenges : U.S. Geological Survey Science in decades 2007-2017, USGS, p.21.

De plus, le document cité établit six axes stratégiques pour le développement scientifique et technologique des États-Unis pour la décennie 2007-2017 :

1. Comprendre les écosystèmes et prévoir leurs changements pour assurer l’avenir économique et environnemental de la Nation ;

2. Vérifier la variabilité et les changements climatiques en enregistrant et en évaluant leurs conséquences ;

3. Énergie et minerais pour le futur de l’Amérique, en fournissant une base scientifique pour la sécurité des ressources, la préservation de l’environnement, la vitalité économique et le maniement de la terre ;

4. Développer un programme national d’évaluation des dangers, risques et résistances pour garantir la santé à long terme et la richesse de la nation ;
5. Comprendre le rôle de l’environnement et de la vie animale pour la santé humaine à travers un système qui identifie les risques de l’environnement pour la santé publique en Amérique ;

6. Élaborer un recensement des eaux aux États-Unis pour quantifier, prévoir et assurer de l’eau douce pour l’avenir de l’Amérique.

En ce qui concerne les ressources minérales et énergétiques, la priorité est l’accès et l’approvisionnement de ces dernières pour « soutenir l’économie » des Etats-Unis. Le document reconnaît que « la Nation fait face à une demande croissante de ressources minérales et énergétiques, à une dépendance croissante des ressources importées d’autres pays et à une pression croissante pour que des alternatives à ces ressources soient prises en compte à partir de l’innovation technologique ». Enfin, il souligne que « malgré le fait que l’approvisionnement en ressources minérales soit moins évident que celui en ressources énergétiques, il n’en est pas moins critique pour l’avenir de la nation ».

À partir de tout ce que nous avons pu remarquer, il est clair que la stratégie scientifique des Etats-Unis établit que « l’usage et la concurrence » pour les ressources naturelles à l’échelle mondiale et « les menaces » à ces ressources ont une influence sur « la capacité de la nation à soutenir son économie, sa sécurité nationale et la qualité de vie de la population » [1]. Par conséquent, l’accès aux ressources naturelles est considéré, explicitement, comme une affaire de sécurité pour les Etats-Unis.

La Stratégie de Sécurité Nationale 2010, approuvée par le gouvernement Obama, reconnaît que « l’Amérique (c’est-à-dire les Etats-Unis), comme d’autres nations, dépend des marchés étrangers pour vendre ses exportations et maintenir l’accès aux matières premières et aux ressources rares ». Dans le même document, elle justifie l’usage unilatéral de la force militaire pour défendre les intérêts nationaux. Voici un extrait :

Les Etats-Unis doivent se réserver le droit d’agir unilatéralement, si cela s’avérait nécessaire, pour défendre notre nation et nos intérêts, mais nous essayerons aussi de respecter les normes qui régissent l’usage de la force. De cette façon, cela renforce ceux qui agissent en accord avec les normes internationales, alors que cela isole et affaiblit ceux qui ne le font pas. De plus, il sera établit un mandat clair des objectifs spécifiques qui, par le même temps, fera état des conséquences, intentionnelles et non intentionnelles, de nos actions. Les Etats-Unis veilleront, lorsqu’ils enverront des hommes et des femmes de nos Forces Armées vers des situations dangereuses, à assurer qu’ils aient un « leadership », la formation et les équipes nécessaires pour l’accomplissement de leur mission.
(U.S. National Security Strategy 2010, p.22)

L’articulation des divers documents analysés jusqu’à maintenant, qui expriment la pensée et les intérêts stratégiques des Etats-Unis, montrent que pour ce pays, l’accès et la domination des ressources naturelles au niveau mondial constituent une question d’intérêt et de sécurité nationale. Ces intérêts sont garantis par un droit unilatéral, reconnu explicitement dans la Stratégie de Sécurité Nationale – 2010, à utiliser la force militaire pour leur garantie. Cette politique fait partie d’une stratégie multidimensionnelle de domination qui intègre « tous les outils du pouvoir américain », dans le but de renforcer la puissance nationale comme un tout. Pour démontrer cette affirmation, nous allons analyser le passage suivant extrait du même document :

Renforcement de la Capacité Nationale – Une approche globale du gouvernement :
Pour réussir, nous devons actualiser, équilibrer et intégrer tous les outils du pouvoir américain et travailler avec nos alliés et nos partenaires qui le font eux aussi. Nos forces armées doivent maintenir leur supériorité conventionnelle et, tant qu’il existe des armes nucléaires, notre capacité de dissuasion nucléaire, sans oublier d’améliorer leur capacité à vaincre les menaces asymétriques, préserver l’accès aux biens communs et renforcer les partenaires (…) Nous devons intégrer notre approche de la sécurité de la patrie à notre approche plus large de la sécurité nationale.
(U.S. National Security Strategy 2010, p.14 )

Comme nous le constatons, il s’agit d’une stratégie globale qui fait appel à tous les outils du pouvoir américain : pouvoir politique, pouvoir économique, pouvoir militaire, diplomatie, etc, en plus d’une politique hégémonique qui inclut ses « alliés » et « partenaires ». Le tout s’articule autour d’une pensée stratégique qui va orienter la politique de sécurité nationale, la stratégie scientifique, la politique commerciale, les actions « humanitaires », la politique de propagande et, certainement, la stratégie militaire. Analyser la question militaire, per se, signifie perdre de vue la complexité des intérêts géopolitiques qui sont en jeu à chaque conjoncture.

L’hégémonie, entendue comme un système complexe de domination, ne peut être circonscrite uniquement au pouvoir économique ou militaire, même lorsque se construiront dans ces deux sphères les arguments du discours de domination qui apparaîtront alors comme le véritable discours. Ana Esther Ceceña observe que la puissance militaire et l’organisation économique, pour être efficaces, doivent prouver leur infaillibilité et leur immanence, mais elles doivent aussi être intégrées à une vision du monde qui soit capable d’apporter une explication cohérente pour tous les domaines de la vie y compris la vie quotidienne. C’est par ce mécanisme que se développe la capacité à universaliser la propre conception du monde, en cherchant à troubler toute autre perspective ou vision du monde. Ceci est, en dernier ressort, le support de la domination. En même temps, la construction de l’hégémonie apparaît être un tout articulé dans lequel les possibilités de domination et la conception du monde s’expriment et se transforment au rythme des relations et résistances sociales (CECEÑA, 2008).

Le plan stratégique 2000, élaboré par le Département d’État des Etats-Unis, peut donner un contenu empirique aux affirmations citées ci-dessus. Ce plan établit les objectifs stratégiques liés à sept grands thèmes d’intérêt national comme on peut le voir dans le tableau 1. Avec la Stratégie de Sécurité Nationale, le Plan Stratégique du Département d’État définit la politique étrangère des Etats-Unis. Tandis que la première articule les priorités de l’Administration en ce qui concerne les politiques et les instruments qui ont à voir avec les menaces pour la sécurité, le second expose une vision globale et systématique des intérêts nationaux qui vont établir les objectifs et les activités des agences gouvernementales américaines à l’étranger [2]. Par conséquent, ces deux documents constituent un cadre stratégique qui va orienter la politique étrangère des Etats-Unis dans tous les domaines.

Tableau 1 : Configuration des intérêts nationaux et objectifs stratégiques dans le Strategic Plan 2000, Voir document Pdf.

Pour cette analyse, il est intéressant de mettre en avant certains objectifs stratégiques qui vont avoir des conséquences très directes sur la politique envers l’Amérique Latine :

a. L’objectif de stabilité régionale qui a pour but d’empêcher toute menace envers les intérêts vitaux des Etats-Unis. Bien évidemment, cet objectif oriente la politique vers des pays de la région qui sont en train d’opérer des processus de transformation sociale et d’affirmation d’une politique de souveraineté sur leurs ressources naturelles et qui sont considérés comme « des menaces aux intérêts vitaux » des Etats-Unis. C’est le cas du Venezuela, de l’Équateur, de la Bolivie principalement qui sont vus comme « des pays déstabilisateurs » dans la région [3].

b. L’ouverture des marchés étrangers pour augmenter le commerce et libérer le flux de biens, de services et de capitaux. Cet objectif exprime clairement les efforts des Etats-Unis à vouloir établir des accords de libre-échange bilatéraux avec les pays d’Amérique Latine qui stipulent des clauses précises pour leur permettre l’accès aux ressources naturelles de la région, considérées comme stratégiques. Le TLCAN signé avec le Mexique, par exemple, s’élargit vers l’intégration énergétique qui résoudra la crise des Etats-Unis dans ce domaine, et vers l’intégration de politiques et actions de sécurité à partir de critères du Commandement Conjoint des États-Unis [4].

c. Réduire l’entrée de drogues illégales aux Etats-Unis et le terrorisme. Avec cet objectif, les déplacements militaires des Etats-Unis en Amérique Latine sont justifiés. Il en va de même pour l’entrée et les opérations du personnel militaire des Etats-Unis dans les territoires nationaux (en ce qui concerne l’Amérique du Sud, notamment au Pérou et en Colombie dont les gouvernements sont fortement liés aux d’intérêts hégémoniques des Etats-Unis dans la région), pour les exercices militaires dans les zones de conflit social, d’opérations et d’intelligence, etc.

d. Assistance humanitaire. Le Commandement Sud des Etats-Unis est en train de réaliser dans la région des exercices militaires à caractère humanitaire nommés « Nouveaux Horizons ». Cette opération signifie l’entrée de contingents de 300 à 500 militaires américains dans les pays de destination pour rester durant de longues périodes qui peuvent durer jusqu’à un an, et dont l’objectif est de construire des écoles, des postes médicaux, etc., en plus de réaliser des exercices à caractère uniquement militaire. En 2008, cet exercice a été réalisé au Pérou, un an après la signature de l’Accord de Libre-Échange entre les deux pays. Les militaires américains de Nouveaux Horizons 2008 ont opéré dans des zones de haut conflit social et politique telles que dans la VRAE (Vallée de la Rivière Vilcanota et Apurímac) à la limite de la forêt péruvienne. En 2006, deux ans avant le coup d’État, cet exercice avait été réalisé en Honduras.

Il n’est donc pas nouveau que les principaux objectifs de déploiement hégémonique en ce qui concerne les domaines économique, politique, culturel et militaire soient essentiellement de deux types : ou bien il s’agit de ressources, de richesses et de marchés ou bien d’obstacles, de résistances et d’insurrections.

La dispute pour les ressources naturelles acquiert une dimension à chaque fois plus violente et cruelle. L’hégémonie américaine se base sur une politique militaire de guerre. Cette dernière est à la fois sa principale force et sa principale faiblesse dans la mesure où l’énorme croissance de la structure militaire que les Etats-Unis déploient dans le monde pour maintenir une guerre « non localisée » est économiquement insoutenable. Sa pensée stratégique s’écarte lentement des conditions économiques et matérielles qu’a ce pays pour la mettre en pratique. L’émergence de nouvelles puissances dans le monde, crée un scénario extrêmement complexe de redéfinition des hégémonies.

Une des principales menaces en ce qui concerne les ressources naturelles et le projet hégémonique des Etats-Unis dans la région, est la capacité croissante de l’Amérique Latine à récupérer la souveraineté sur ses ressources naturelles, ses minerais stratégiques, le pétrole et le gaz, ses réserves d’eau douce, la biodiversité, les écosystèmes, la flore. Cette souveraineté est encore plus forte lorsqu’elle se dédouble en souveraineté politique et économique, et aussi par rapport à ses visions de l’avenir et des modèles de développement basés sur la récupération d’un héritage historique et de la civilisation, comme c’est le cas pour les pays andins où le mouvement autochtone a développé une importante capacité de mobilisation et de pression politique. Les projets d’intégration régionale en Amérique Latine sont marqués, à plus ou moins grande échelle, par un esprit anti-colonial et par une affirmation de « décolonialité » du pouvoir, de la culture, de la science, de la technologie et du savoir.

À chaque pensée hégémonique s’oppose une pensée contre-hégémonique. Face à la pensée stratégique analysée précédemment, l’Amérique Latine a aussi besoin de développer une réflexion stratégique qui soit capable d’articuler une politique scientifique et technologique comme base, non pas pour l’appropriation des ressources naturelles d’autres régions mais pour la défense de la souveraineté de ses propres richesses naturelles. C’est peut-être l’un des principaux défis des projets d’intégration régionale en cours.