L’émancipation des femmes dans la sphère privée est étroitement liée à la participation féminine dans la vie publique, ces deux modes d’action s’influencent et se renforcent mutuellement.
Les grands bouleversements et catastrophes ont souvent été des moments décisifs qui ont permis aux femmes de prendre en main des tâches exclusivement viriles, en abordant les problèmes d’un point de vue nouveau, basé dans leur savoir traditionnel. C’est le cas au Rwanda : avec 44 députées au Parlement, ce pays en reconstruction après le génocide de 1994, a une très forte représentation parlementaire féminine qui répond à une volonté politique du pouvoir. Avec l’avènement des démocraties en Amérique centrale et du Sud, le pourcentage des femmes élues au Parlement s’élève en moyenne à plus de 20% en 2008. Sur un total de 28 présidentes de parlement dans le monde, 11 se trouvent en Amérique latine ou aux Caraïbes.
La participation des femmes en politique au niveau mondial est en progression et se traduit souvent par un renouveau de la société, avec une meilleure répartition des ressources et une démocratisation accrue. Cependant, il reste encore beaucoup d’obstacles a surmonter pour que les femmes puissent prendre parti dans la gestion publique de façon importante. Au niveau mondial, en 2008, sur l’ensemble des législateurs de la planète, 17,7 % sont des femmes. Au plan exécutif, 16,1 % des portefeuilles ministériels sont détenus par des femmes, ce qui représente, dans un cas comme dans l’autre, une augmentation de 2 %, par rapport aux statistiques de 2005. La moitié des pays qui ont franchi la barre des 30 % sont des pays en développement, et plus des trois-quarts d’entre eux ont mis en place des systèmes de quotas pour les femmes. A l’autre extrémité du classement, plusieurs parlements comptent moins de 3 % de femmes parlementaires, et huit pays n’en ont aucune (Source : Union Interparlementaire et Rapport mondial Mobilité et développement humain 2009 du PNUD).
Les quatre Conférences mondiales sur les femmes organisées par les Nations Unies ont permis de placer au premier rang la question de l’égalité et la promotion générale des femmes, dans toutes les sphères de la vie publique et privée. Et depuis la quatrième conférence tenue à Beijing, la représentation féminine a connue une évolution majeure au niveau mondial et régional.
La Conférence de Beijing a réaffirmé que « l’égalité de participation aux prises de décisions n’était pas seulement une simple question de justice et de démocratie et qu’on pouvait y voir aussi une condition nécessaire pour que les intérêts des femmes soient pris en considération. Sans une participation active des femmes et la prise en compte de leurs points de vue à tous les niveaux de la prise de décisions, les objectifs d’égalité, de développement et de paix sont impossibles à réaliser. »
Le Programme d’action de Beijing (voir le document pdf attaché à cet article) affirme également que les femmes ont le même droit que les hommes de participer à la gestion des affaires publiques et peuvent contribuer à redéfinir les priorités politiques, à inscrire dans les programmes politiques de nouvelles questions et à éclairer d’un jour nouveau les questions politiques générales. Le Programme a défini deux objectifs stratégiques dans le cadre de ce domaine critique : assurer aux femmes l’égalité d’accès et la pleine participation aux structures du pouvoir et de la prise de décisions et renforcer les capacités des femmes pour leur permettre de participer à la prise de décisions et d’exercer des responsabilités (Source : www.un.org/french...).
Par la suite, des mécanismes institutionnels ont été élaborés pour mieux appliquer les objectifs stratégiques du Programme d’action, adopté à Beijing en 1995 : quotas sur les listes électorales, formation politique et civique des femmes ayant bénéficié du quota, abolition des obstacles qui empêchent aux femmes d’assumer leurs rôles...
La Conférence de Beijing s’est aussi intéressée à l’image, souvent dégradante, de la femme dans les médias, entraînant des conséquences nocives à leur participation à la société. Les programmes de grande écoute qui renforcent les rôles traditionnels des femmes peuvent avoir une action toute aussi limitative.
Par le développement de leurs compétences dans le domaine de la communication et de l’information, elles deviennent capables d’acquérir une influence dans les médias et lutter ainsi contre les images négatives d’elles mêmes (Source : www.un.org/french...).
On ne peut pas ignorer le rayonnement de femmes dans la littérature, le cinéma, la musique, la peinture... A travers l’expression artistique elles contribuent à dénoncer la subordination et les entraves de la condition féminine, et offrent la vision d’un monde mieux partagé et enrichi de différences.