Tim Jenkin est un activiste de l’ANC qui a été condamné à 12 ans de prison en 1978, pour avoir produit et diffusé des pamphlets pour l’ANC et d’autres partis politiques ou organisations alors interdits. Il parvient à s’échapper en 1979 et s’exile à Londres, où il met en place un système de communication sécurisé pour les militants en lutte contre le régime d’apartheid. Ce texte retrace le processus construction et la portée de ce système de communication clandestine.
Au milieu des années 1980, le réseau de résistance anti-apartheid ne parvient pas à se structurer, pour des raisons politiques mais également techniques. Le manque de communication adaptée au contexte de surveillance constitue un frein majeur à la réussite des opérations des militants de l’ANC. Néanmoins, avec les avancées technologiques et notamment l’arrivée des ordinateurs portables, Tim Jenkins réussit à mettre en place un système de messages cryptés entre Londres et l’Afrique du Sud, via l’utilisation de cabines téléphoniques.
Grâce au soutien de plusieurs sympathisants anti-apartheid, en particulier celui d’une hôtesse de l’air néerlandaise qui servira de "mule" pour acheminer le matériel informatique, l’opération Vula et ses canaux de communication clandestins est lancée en 1988. Elle permet aux généraux et aux soldats d’échanger des messages sécurisés pour coordonner les opérations de terrain, d’assurer un lien stratégique entre activistes, et elle permet même d’établir un contact avec Nelson Mandela, alors emprisonné.
Bien avant l’ère d’Internet, le réseau de communication sécurisée Vula illustre les enjeux qu’incarnent la technologie et la communication dans la mise en place de régimes démocratiques.
L’article original en anglais et dans son intégralité est disponible ici