Offensive israélienne sur Gaza

, par Le Monde diplomatique

Tandis que le gouvernement français persiste dans ses mensonges en affirmant que le Hamas est responsable de la fin de la trêve ; tandis que Laurent Joffrin ose invoquer dans Libération la « supériorité morale » d’Israël ; tandis que la population de Gaza vit sous les bombardements, subit un blocus illégal et est victime, comme le dit Richard Falk, représentant des Nations unies pour la Palestine, de « crimes contre l’humanité », le gouvernement israélien hésite sur la stratégie à suivre : décréter un cessez-le-feu de quarante-huit heures ou lancer une opération terrestre.

Au-delà des déclarations lénifiantes, il faut rappeler une vérité : il y a exactement vingt ans, en décembre 1988, l’OLP et Yasser Arafat reconnaissaient officiellement Israël. Le résultat est là : l’occupation se poursuit, la colonisation s’étend ; la répression s’intensifie. Les négociations avec Mahmoud Abbas n’ont abouti à rien alors qu’elles se déroulaient en l’absence du Hamas.

Il faut se rendre à l’évidence : c’est la résistance et elle seule qui peut mener le gouvernement israélien à des négociations véritables. La guerre du Liban de 2006 a montré que l’armée israélienne n’avait pas de réponse à la stratégie du Hezbollah. Ce qui se passe à Gaza depuis trois ans montre qu’elle n’a pu, jusqu’à la dernière offensive, trouver de réponse à la stratégie du Hamas. L’écrasement de Gaza amènerait le gouvernement israélien non à intensifier la négociation mais, au contraire, à poursuivre la même politique. C’est bien la paix qui se joue à Gaza, mais pas dans le sens que le proclament de nombreux médias : la mise en échec de la stratégie israélienne d’occupation et d’expansion est la seule voie permettant une négociation dans le respect de l’égalité entre les deux parties.

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