Nous sommes tous des citoyens solidaires !

Une initiative sur les migrations

, par Agenda de la Solidarité Internationale

Manifestation pour les droits des réfugié.e.s lybien.ne.s, Hambourg, Allemagne, 2 novembre 2013.
Crédits : Rasande Tyskar cc-by-nc

On assiste depuis plusieurs mois à la recrudescence de cas où la solidarité est considérée comme un délit. Procès de personnes venues en aide aux migrants, réfugiés, Roms, ou sans-papiers, menaces de lourdes sanctions, mesures d’intimidation, poursuites, condamnations à Calais, à Paris, à Norrent-Fontes, à Boulogne, à Loos, à Nice, à Perpignan, à St-Etienne, à Meaux…
Le "délit de solidarité", expression inventée par les défenseurs des étrangers, se rapporte à l’article L. 622-1 du code de l’entrée et du séjour des étrangers et du droit d’asile (CESEDA). Il permet de poursuivre « toute personne qui aura, par aide directe ou indirecte, facilité ou tenté de faciliter l’entrée, la circulation ou le séjour irrégulier d’un étranger en France ». Les peines encourues sont de cinq ans d’emprisonnement et de 30 000 euros d’amende.

Face à la recrudescence de la répression et aux appels systématiques des procureurs suites aux relaxes, l’appel du collectif « Délinquants solidaires » rassemble plusieurs centaines d’organisations nationales ou locales autour d’un manifeste dénonçant les mesures d’intimidations, les poursuites – et parfois même, les condamnations – de ceux que l’on appelle les « aidants solidaires » et réclame d’en finir avec ce « délit de solidarité ».
« Si la solidarité est un délit, nous sommes des délinquants solidaires ! » C’est le mot d’ordre repris un peu partout en France dans des rassemblements de soutien, des prises de parole, des formations de chaînes humaines organisées depuis le début de l’année 2017. S’affirmer « délinquants solidaires » n’est pas qu’un slogan, « c’est un acte de résistance citoyenne, au risque de la désobéissance civique (…) et un cri d’alarme devant les conséquences de la spirale sécuritaire qui peut balayer des principes fondamentaux qui nous permettent de vivre ensemble », rappelle Geneviève Jacques, Présidente de La Cimade.

En savoir plus : www.delinquantssolidaires.org