Migrations : Une charte pour un monde sans mur

Par Mouhamadou Bamba SENE et Moussa DEME

, par Pambazuka

En ces temps où les frontières limitent les mouvements naturels migratoires à travers le monde, l’idée d’une « Citoyenneté universelle : pour la libre circulation des personnes » fait son chemin. La Charte mondiale des migrants proclamée à Gorée le 4 février 2011, en prélude au FSM l’a endossée, le mouvement Utopia en a fait un panel.

Membre de la Charte mondiale des migrants, Jello Ben Hamidou déclare rêver d’un monde sans mur, juste et équilibré, où les migrants se sentiront partout chez eux, pourront s’exprimer à leur guise. Le mouvement travaille en collaboration avec des institutions telles que l’ONU, mais aussi avec les politiques, les parlementaires, etc. Plutôt qu’une organisation, il s’agit d’un processus contre un système qui opprime la liberté individuelle et opte pour une citoyenneté basée sur la résidence et non pas sur la nationalité. La Charte vise à permettre aux étrangers de vivre librement et circuler sans entraves ni contraintes. Dans ce cadre, une campagne de pétitions est envisagée pour dénoncer l’injustice, sous le slogan « Liberté et Circulation » en vue de l’avènement d’un autre monde.

Dans la bataille pour la libre circulation, les migrants ne sont plus isolés de par le monde. Avec les Tic, les réseaux d’échanges se structurent pour faire face à une situation qui se nourrit de l’intolérance. Les inégalités de richesse dans le monde, liées à une économie mal équilibrée, la pression démographique, les problèmes environnementaux, écologiques, etc., font de l’émigration un phénomène impulsif tout autant qu’elles créent des sentiments de rejet dans les pays d’accueil.

Eradiquer les formes de marginalisation dont les migrants sont victimes est possible. Elle impose une citoyenneté universelle aboutissant à une redistribution des richesses sans discrimination. Dans cette perspective d’intégration, l’Equateur est le premier pays à avoir lancé le Passeport universel. Avec une idée comme quoi les peuples réunis à travers des ensembles peuvent mieux lutter contre les injustices auxquelles ils font face. C’est un chemin à la fois difficile mais possible et, surtout, urgent.

Ce Passeport, ses initiateurs voudraient le voir entrer en vigueur en 2012. Avec l’espoir que des pays de par le monde, notamment les gouvernements, adhéreront à ce projet de société. Le calendrier de pilotage démarre dès à présent, mais l’idée n’est pas un titre de propriété pour qui que ce soit. Un grand rendez-vous mondial est prévu pour illustrer cette démarche d’appropriation collective.

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