Dans ses prévisions, le GIEC souligne l’urgence de limiter le réchauffement climatique, pour éviter ou désormais limiter des phénomènes tels que ceux observés ces dernières années, de températures record, inondations, sécheresse et fonte de glaces.
L’impact du dérèglement en cours affecte toute la vie sur terre – flore et faune, humains compris, et des déplacements de population en sont l’une des conséquences.
Un réchauffement de 1,5 °C entraînera une élévation du niveau des mers de 26 à 77 cm d’ici 2100, à +2 °C ce chiffre atteindra 87 cm. Un réchauffement entre 1,5 °C et 2 °C causera la hausse des températures extrêmes, des pluies torrentielles dans certaines régions et un risque plus élevé de sécheresse dans d’autres.
Dans ces conditions, des millions de personnes seront contraintes de partir chercher de nouveaux lieux où vivre et travailler - c’est d’ailleurs déjà le cas de nombreuses personnes désignées comme des migrants économiques.
La responsabilité historique de certains Etats
Les pays du Nord portent une responsabilité historique dans le dérèglement climatique. Nos modes de consommation se sont développés et intensifiés d’abord en Europe de l’ouest et en Amérique du nord avant de gagner d’autres régions du monde.
Moins polluants, les pays du sud sont pourtant les premiers impactés par le changement climatique, les mers vidées et l’air pollué. La moitié la plus pauvre de la population mondiale est responsable de seulement 10 % des émissions de CO2 mondiales mais c’est elle qui vit dans les pays les plus vulnérables aux changements climatiques. A l’inverse, environ 50 % de ces émissions sont imputables aux 10% les plus riches. Ce sont donc les personnes les moins responsables du changement climatique qui en sont les premières victimes alors même qu’elles n’ont pas les ressources nécessaires pour y faire face.
Les populations les plus pauvres de la planète sont directement menacées par les mauvaises récoltes dues à la diminution de la pluviosité, par la flambée des prix alimentaires provoquée par la spéculation et renforcée par des phénomènes météorologiques extrêmes… et c’est le continent africain qui sera le plus durement touché.
L’ONU a d’ailleurs déjà annoncé qu’il devrait y avoir plus de 250 millions de réfugiés climatiques d’ici à 2050. On voit déjà, en méditerranée notamment, les drames humains créés par une véritable crise des politiques migratoires en France et en Europe.
Parler d’enjeux climatiques, c’est donc aussi parler de migrations. Affirmer dès aujourd’hui l’obligation de définir les contours d’une politique qui mette enfin en application l’article 13 de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme et la liberté de circulation. Envisager un accueil digne et humain sur nos territoires de ces personnes qui quittent guerres, sécheresses, inondations...
Les grèves scolaires et étudiantes pour le climat tentent d’attirer l’attention de nos gouvernants sur l’urgence d’écouter la science et trouver des solutions. Et dans de nombreux pays, des jeunes se mobilisent face à l’enjeu vital auquel nous sommes tous confrontés : faire en sorte que la planète reste vivable pour le plus grand nombre, où que l’on soit ou choisisse d’aller.