Des territoires trop éloignés pour suivre le modèle métropolitain ?
Isolés géographiquement, administrativement et politiquement, les départements et régions d’outre-mer français peinent à atteindre un statut identique à celui de leurs compatriotes métropolitains.
Depuis son rattachement à la France en 1841, Mayotte, est passée d’un statut à l’autre : colonie, protectorat, territoire d’outre-mer (TOM), puis département et région d’outre-mer (DROM). Malgré ces titres, Mayotte a toujours été une exception dans le paysage politique des espaces ultramarins français. Cette exceptionnalité est liée à son histoire avec la France. Lorsque les trois autres îles de l’archipel ont décidé de s’engager vers la décolonisation, la population mahoraise a exprimé son désir de rester française à chacune des consultations électorales. L’Etat français a ainsi conservé le territoire mahorais, sans tenir compte de l’avis des Comoriens des trois autres îles et en passant outre la résolution des Nations Unies exigeant le respect de l’intégrité territoriale de l’archipel des Comores. Les organisations internationales, considèrent elles aussi la France comme un « occupant illégal de l’île ».
Malgré les controverses juridiques liées à la séparation avec les autres îles comoriennes, l’éloignement de la métropole et les spécificités socioculturelles de Mayotte, la départementalisation de Mayotte a été vue pour beaucoup comme une solution miracle aux problèmes sociétaux et économiques que le territoire rencontre. Mais sa départementalisation à géométrie variable va-t-elle lui permettre de se sentir pleinement française, enrayant ainsi son état de territoire d’exception ?