Aux frontières de la forteresse européenne, au Maghreb et en Afrique de l’Ouest, les migrants sont victimes des politiques de lutte contre l’immigration dite « irrégulière », menées par l’Union Européenne et ses États membres et par les gouvernements de pays du Sud appelés à collaborer.
Depuis 2009, Loujna-Tounkaranké réunit des associations d’Algérie, de Côte d’Ivoire, du Mali, du Maroc, de la Mauritanie, du Niger, du Sénégal et de la Tunisie pour lutter contre les violations des droits humains fondamentaux qui sont la conséquence de ces politiques. Loujna signifie « comité » en arabe et Tounkaranké « migrant ou aventurier » en soninké, langue régionale d’Afrique de l’Ouest.
En Afrique de l’Ouest et au Maghreb, ces associations se sont fixé pour objectif de défendre les droits des migrants dans les pays de départ en contribuant à l’élaboration et à la mise en œuvre de politiques nationales migratoires qui respectent leur dignité et leurs droits, en conformité avec les conventions internationales.
Elles organisent ensemble des missions d’observation, partagent leurs analyses de la situation, mutualisent leurs compétences, et agissent en concertation. Ce projet est un succès, comme en témoigne Tcherno Hamadou Boulama, directeur des programmes d’Alternative Espaces Citoyens au Niger, partenaire du projet : « La participation au collectif Loujna a donné les clés à notre association pour créer un département migration, nous faire connaître au sein des réseaux militants et nous faire entendre par les décideurs » sur la revendication du respect des droits des migrants.