Cela fait plus de cinq mois que la plupart des pays ont imposé des mesures de confinement, des restrictions de voyages intra et transfrontaliers, afin de contrôler la propagation de la COVID-19 sans tenir compte de millions de personnes souffrant de la faim. Pendant cette période des dizaines de millions de personnes ont été contaminées par le coronavirus et plus d’un demi-million y ont succombé.
En juin, certains pays ont levé les mesures de confinement car la « courbe de l’infection » commençait à retomber. Les rues des villes ont retrouvé leur brouhaha, beaucoup étant impatients de reprendre leurs nombreuses activités. Cependant, cela n’a pas duré, car les cas de COVID-19 ont repris leur courbe ascendante, les gouvernements ayant mal contrôlé les mesures de déconfinement. La pandémie a démontré que nous ne pouvons plus reprendre une vie normale, et que nous devons apporter des changements à notre mode de vie et d’interaction en tant que société. Le temps de la transformation est venu.
Nous souffrons toutes et tous de l’aggravation de cette crise économique et sociale associée au coronavirus. La pandémie et ses restrictions se sont ajoutées à la faim et la pauvreté provoquées par la crise économique émanant à la décomposition du système capitaliste. Le fléau de la pandémie n’a pas épargné les nations riches développées. Par exemple en Inde, en Afrique du Sud, au Brésil et dans nombre de pays riches, la quantité de personnes souffrant de la faim augmente dramatiquement. Ces pays s’ajoutent aux 16 pays les plus menacés par la faim. Cette pandémie a dévoilé et intensifié les vulnérabilités et les insuffisances du système alimentaire mondial contrôlé par les entreprises multinationales. Un rapport de l’ONU a déclaré qu’environ 130 millions de personnes supplémentaires vont souffrir de la faim en 2020. Chaque jour, des dizaines de milliers de personnes risquent de mourir de faim dans le monde à cause de la pandémie, d’ici la fin de l’année la faim aura tué plus que la maladie elle même. Les enfants seront les plus affectés. Environ 6.000 enfants pourraient mourir de maladies évitables à cause des bouleversements dans les services de la santé et de la nutrition.
Pourtant, l’accumulation des richesses parmi les plus riches a augmenté pendant la pandémie. Les grandes entreprises ont payé des milliards de dollars à leurs actionnaires depuis janvier. Le monde a assisté à la naissance des premiers trillionaires dont Jeff Bezos propriétaire d’Amazon. Et cela, alors que les taux de chômage sont plus élevés que jamais. Le chômage et la faim parmi les populations urbaines ont augmenté de manière spectaculaire car la réaction des gouvernements a été insuffisante et trop tardive. Des capacités limitées et un manque de préparation des services de la santé dans la gestion de la pandémie ont retardé les secours pour les citoyens dans le besoin. Cependant tel n’est pas le cas des riches qui disposent de régimes de soutien. L’idée est que les grandes entreprises vont continuer à payer leurs employés et créer des emplois supplémentaires pour réduire l’augmentation du chômage. Voilà pourquoi, les entreprises reçoivent la plus grande partie des soutiens sous forme de plan de relance économique, d’allègements fiscaux, etc. Cette attitude de nos gouvernements nous a convaincu, nous les paysan·ne·s, la classe ouvrière, les pauvres et autres groupes vulnérables que, lors de cette pandémie, nous sommes seuls dans ces eaux troubles. Beaucoup ne remonteront pas à la surface.
Des mesures contre les paysan·ne·s et une militarisation croissante
Les restrictions imposées par le confinement ont un impact disproportionné, et affectent bien plus les paysan·ne·s et leurs communautés ainsi que les pauvres et la classe ouvrière. Les gouvernements continuent à ignorer leurs demandes d’aide. Au lieu de créer plus de centres de santé pour tester et soigner ceux qui sont infectés, la plupart des pays ont militarisé le confinement. Les actions de solidarité organisées par les paysan·ne·s et les pauvres pour soigner leurs communautés et répondre à leurs besoins sont surveillées et parfois écrasées violemment. Par exemple, au Chili, l’appareil sécuritaire d’état a arrêté, battu et harcelé les volontaires de la soupe populaire qui donnaient à manger aux affamés. Comment est-ce que de telles initiatives qui œuvrent à combler le vide dans la lutte contre la faim généralisée peuvent être criminalisées ? Cela prouve que les gouvernements ne nous écoutent pas et ne s’inquiètent pas pour nous, et qu’ils sont préoccupés uniquement de leur survie, ils considèrent ces initiatives comme des espaces de mobilisation contre leur reigne. En Colombie, la militarisation croissante des territoires remplace la promotion de la paix, c’est préoccupant. Entre janvier et juillet 2020, 117 leaders sociaux et 25 anciens combattants ont été assassinés.
Aux Philippines, les forces de sécurité ont une attitude complaisante envers les entreprises d’exploitation minière qui continuent leurs activités. En même temps des contrôles routiers empêchent les paysans de couvrir les courtes distances qui les mèneraient à leurs terres. En Thaïlande, l’agriculture n’est pas une priorité dans les régimes d’aide du gouvernement, à l’inverse du tourisme et de l’industrie manufacturière. Certaines agences gouvernementales ont utilisé l’état d’urgence pour violer les droits des paysan·ne·s. Par exemple le ministère chargé de l’irrigation a expulsé les habitants d’un village qui contestaient les décisions du ministre dans un problème d’ordre foncier.
Certains pays utilisent la fragilité politique et économique due à la pandémie pour réformer les lois foncières, les lois du travail et les lois relatives aux investissements directs étrangers pour le bénéfice des élites. C’est le cas de l’Inde et du Sri Lanka. Par exemple, le gouvernement de l’Inde a pris des mesures pour assouplir les lois existantes relatives à l’acquisition de terre, aux droits du travail et aux marchandises agricoles visant à encourager la privatisation et le modèle d’agriculture contractuelle. Les paysans indiens de Kernakata ont manifesté pour marquer leur opposition à ces tentatives. Au Brésil, le Président Bolsonaro continue la déforestation de la forêt amazonienne pour étendre l’agriculture extensive.
En Asie du Sud, la pandémie est utilisée pour saper la souveraineté alimentaire et promouvoir des réformes néolibérales en faveur des grandes entreprises. Des pays comme le Sri Lanka, le Pakistan et le Népal se tournent vers les agences financières internationales pour obtenir des prêts supplémentaires. Cela rendra plus difficile la vie des paysan·ne·s, tout comme ce que nous avons vécu lors de l’austérité des programmes économiques d’ajustement structurel des années 80 et 90. C’est ce que nous constatons avec la situation de « crise de la dette » en Équateur, en Argentine et autres. Ces prêts menacent la capacité des gouvernements à renforcer leurs politiques publiques y compris dans le secteur de la santé.
En Afrique, l’Afrique du Sud a récemment obtenu un prêt du Fond monétaire international afin de redresser sa balance de paiements. Ce soutien aura pour conséquence que ce pays, qui a déjà les plus grandes inégalités foncières raciales et coloniales de l’Afrique Australe, va exclure toute redistribution des riches vers les pauvres, causant ainsi encore plus de souffrances. L’inégalité de richesse est également très élevée. 10% de la population est propriétaire de 93% de la richesse du pays, il ne reste que 7% pour les 90% restant.
En Amérique latine, ce sont les pays qui avaient adopté des politiques néolibérales qui sont les plus affectés par la pandémie. Ces politiques ayant entrainé des coupes budgétaires dans les services sociaux, les capacités du secteur de la santé sont limitées et mises à rude épreuves, incapables d’affronter la crise du coronavirus. Le Brésil, le Chili, le Pérou, l’Équateur et le Panama sont les plus affectés. Le chômage et la pauvreté ont monté en flèche ces cinq derniers mois. Les économies de l’Amérique latine et des Caraïbes se sont rétractées de presque 10%. Cependant, certains pays tels que Cuba et le Nicaragua s’en sortent mieux grâce à leurs politiques plus favorables à la population. Ces deux pays ont réussi à contenir la pandémie, tout en assurant une nourriture adéquate pour la population. Des systèmes alimentaires locaux forts et une autonomie des fermes paysannes expliquent cette situation. Ces gouvernements se sont engagés à mettre en œuvre la souveraineté alimentaire et ne dépendent pas de systèmes alimentaires mondiaux pour nourrir leur population.
En Afrique, la modernisation de l’agriculture prend de l’ampleur. La pandémie et l’insécurité alimentaire imminente ont ouvert des débouchés pour les agences de la Révolution verte et quelques organisations philanthropiques qui promeuvent l’utilisation extensive des intrants, des semences OGM et la numérisation de l’agriculture. Par exemple, l’Alliance pour la Révolution verte en Afrique (AGRA) a déclaré dans son rapport de mai 2020 qu’elle… « continue d’engager des partenariats avec les petits exploitants et l’agriculture industrielle afin de renforcer la résilience des systèmes alimentaires en offrant des conseils essentiels aux gouvernements africains dans leur prise de décision. » AGRA frappe à la porte des décideurs africains pour leur présenter des solutions « …qui vont éviter les impacts potentiellement désastreux du virus sur les systèmes alimentaires… » Cependant, nous savons tous que ce n’est pas vrai. L’utilisation d’entrants chimiques rendra l’agriculture paysanne intenable et contribuera à l’augmentation de la production de marchandises agricoles pour l’exportation. Le travail des paysans se réduit petit à petit à la « lecture d’étiquette » dans l’utilisation « d’engrais chimiques, de pesticides, de semences hybrides… ». Il n’y a plus d’innovation. Il ne faut pas laisser cela se faire. Nous devons nous mobiliser et repousser ces efforts de réduire et annihiler la souveraineté alimentaire des paysans africains qui est fondée sur l’agroécologie, les connaissances traditionnelles et les semences préservées à la ferme.
En Europe, les chefs d’États européens se sont récemment mis d’accord sur le budget d’un plan de relance, mais le budget alloué à la Politique commune agricole ne prend pas en compte les intérêts des paysan·ne·s. L’agriculture paysanne en Europe a été très affectée par la pandémie de COVID-19. Par exemple, les prix des secteurs du bétail et des produits laitiers ont chuté à cause d’un excèdent de production. ECVC demande des actions urgentes pour stabiliser la situation, réglementer le marché et les prix des producteurs contre la volatilité du marché. Le soutien de la Commission européenne pour le secteur est inadéquat. La Commission s’intéresse plus à la production qu’aux producteurs, alors que plus de 1.000 agriculteurs quittent la profession chaque jour en Europe. Il s’agit là d’un des obstacles majeurs à l’entrée des jeunes dans l’agriculture.
En Asie, la relance budgétaire du Bangladesh n’aide que les grandes entreprises et les industries, l’agriculture a été négligée. En conséquent, le taux de pauvreté est passé de 21 pour cent à 40 pour cent et environ 37 pour cent des paysan·ne·s (dans les secteurs de la riziculture, de la pêche et des produits laitiers) ont complètement perdu leurs investissements. Au Sri Lanka de nombreux·ses de paysan·ne·s se suicident, étant dans l’impossibilité de rembourser les prêts de la microfinance. Le Mouvement pour la terre et la réforme agricole (MONLAR) demande un allègement de la dette et l’abolition des prêts de la microfinance.
Lorsque des programmes de soutien sont en place pour les pauvres et les petits exploitants agricoles, comme au Vietnam, aux Philippines, les critères de sélection des bénéficiaires excluent ceux qui en ont le plus besoin. Au Japon, l’agriculture familiale a reçu moins de soutien que les fermes industrielles et ce soutien n’était disponible que pour les agriculteurs capables de prouver que leurs ventes avaient diminué de 50%. Beaucoup d’agriculteurs peinent à rassembler les informations nécessaires pour démontrer les impacts de la pandémie, ce qui leur permettrait de déterminer de quelles mesures ils ont besoin pour la relance.
Les économies s’ouvrent pour attirer des investissements étrangers : Accords de libre-échange
Les négociations d’accords de libre-échange continuent en Asie, en Europe, en Amérique et en Afrique. Certains sont prêts à être signés alors que d’autres viennent de prendre effet. En juillet le nouvel accord de libre-échange entre les États-Unis, le Canada et le Mexique, T-MEC, est entré en vigueur. Cela va aggraver la crise qui étouffe la campagne mexicaine sous la forme de prix élevés des semences et du monopole et de la propriété intellectuelle croissants sur les semences certifiées et hybrides. Celui qui contrôle les semences, contrôle la nourriture. Le T-MEC privatisera davantage de semences et de plantes médicinales au Mexique, car cet accord exige que le pays se conforme et s’aligne, entre autres, sur la Convention internationale pour la protection des obtentions végétales (UPOV-91), défavorable et destructrice. L’UPOV-91 est un produit des sociétés transnationales et son imposition au Mexique est une nouvelle attaque contre le mode de vie paysan : la propriété collective des connaissances traditionnelles, des semences, de la production d’aliments sains, etc.
En Asie, la Chine et les États-Unis jouent du coude pour pénétrer les économies régionales. Le Sri Lanka tente de signer un ALE et assouplit sa législation sur les investissements étrangers relatifs à la terre et l’agriculture. Le Népal, également, essaie de lever plus de ressources fiscales en ouvrant la porte aux investissements étrangers.
La Commission européenne se prépare à signer l’accord de libre-échange avec le MERCOSUR. S’il est signé cet accord entrainera une destruction de l’environnement, empirera le changement climatique et les violations des droits humains en toute impunité par le biais de politiques agricoles orientées vers l’exportation. En France, les paysan·ne·s et les militant·e·s dénoncent l’hypocrisie du vote probable en faveur de l’Accord économique et commercial global entre l’Union européenne et le Canada (CETA), un accord qui, lui aussi, accélérera la crise climatique.
L’exploitation des travailleurs migrants s’accentue : bas salaires et absence de protection sociale
Des millions de travailleurs ont été renvoyés et ont grossi les rangs des chômeurs. Ceux qui sont encore employés, travaillent dans des conditions précaires, sur une base contractuelle. C’est le cas des travailleurs migrants au Canada, aux États-Unis, dans certains pays européens, au Qatar, aux Émirats arabes unis, en Afrique du Sud et dans nombre d’autres pays qui dépendent d’une telle main-d’œuvre. Au Canada, par exemple, les tests du COVID-19 de plus de 400 migrants se sont révélés positifs dans le sud de l’Ontario, à cause des logements surpeuplés et malsains et de l’incapacité d’identifier rapidement et d’isoler les travailleurs infectés. L’Union paysanne nationale (NFU) demande des modifications au règlement afin que les travailleurs migrants aient le droit de changer d’emploi sans risquer la déportation, qu’ils aient accès aux soins de santé et autres bénéfices liés au travail et qu’ils reçoivent un permis de résidence permanent. Aux États-Unis, les travailleurs agricoles, pour la plupart des migrants, n’ont qu’une protection limitée contre la COVID-19. Ils continuent à travailler de peur d’être déportés s’ils s’inscrivent pour recevoir des soins médicaux gratuits et de peur d’être victimisés par les patrons qui les puniraient en diminuant leurs heures ou leurs jours de travail. Sans travail, ils n’ont pas d’argent donc pas de nourriture.
En ce qui concerne la protection des travailleurs agricoles contre la pandémie, la Commission européenne n’a pas réussi à faire que les Etats membres appliquent ses directives et agissent concrètement sur le terrain pour empêcher et lutter contre l’exploitation. Les migrant·e·s et les travailleur·se·s saisonniers sont toujours exploités et exposés à la COVID-19 en Italie et dans d’autres pays de l’Union européenne.
Pas de virement de l’étranger, les personnes dépendantes souffrent
Les mesures de restriction du mouvement des personnes ont affecté durement les virements venant des travailleurs migrants. Beaucoup ont perdu leur travail et ne peuvent plus s’occuper de leur famille. Les travailleurs saisonniers sont également dans la même situation difficile. Nombre d’entre eux ont été forcés de quitter les zones urbaines pour rentrer dans leurs villages. Cet afflux massif et non prévu a augmenté les besoins en nourriture des foyers, alors même que les restrictions réduisaient leur capacité à travailler la terre pour satisfaire les besoins en nourriture et les dépenses qui y sont liées.
Les femmes et les enfants sont les plus affectés par la pandémie. Les cas de violences conjugales ont augmenté considérablement lors du confinement. Les Nations Unies estiment que plus de 10.000 enfants vont mourir chaque mois, quand de nombreuses communautés paysannes n’ont plus accès à leur marché, incapable de vendre ou d’acheter des produits et loin des centres de la santé.
Renforcer la solidarité pendant la COVID
Au niveau mondial, les paysan·ne·s, les militant·e·s et leurs alliés sont engagés dans des actes de solidarité afin de résister aux actions répressives du gouvernement et des grandes entreprises. Ils se sont rassemblés pour s’entre-aider, renforcer la souveraineté alimentaire et fournir du matériel de protection contre la COVID. Ils maintiennent également la distanciation sociale nécessaire en travaillant et en produisant les aliments. C’est ce que certains leaders paysan·ne·s appellent « l’isolation productive”
Les brigades internationales du Mouvement des Sans Terre a joué un rôle important dans la lutte contre la pandémie en Afrique et en Amérique latine. Les brigades ont concentré leurs actions sur la lutte contre le coronavirus dans les zones rurales et les quartiers pauvres. Elles ont organisé avec les paysans des échanges d’expérience sur la production d’aliments sains. Elles ont également organisé des dons de semences et produit et distribué du matériel de protection et d’hygiène dans les pays où elles sont présentes : en Zambie, au Venezuela, en Haïti, et autres…
L’Union des comités de travailleurs agricoles (UAWC) continue à soutenir des milliers de familles et de petits exploitants agricoles en Palestine avec sa campagne d’urgence « Unis contre la COVID-19 ». Environ 9.354 familles ont reçu de l’aide, 1.490 kits d’hygiène, 358.000 plantes de légumes et 855 colis alimentaires ont été distribués. L’UAWC a ciblé les familles vivant dans des zones reculées et marginalisées dépourvues de services médicaux et où les soins apportés par le gouvernement sont limités.
Au Zimbabwe, le Forum des paysans biologiques (ZIMSOFF) œuvre, avec ses alliés et partenaires, à arrêter la propagation du coronavirus dans les communautés où ses membres résident. Plusieurs équipements de protection individuelle (EPI) obtenus grâce à l’aide de Whyhunger ont été distribués aux paysans et à leur communauté.
Pendant cette période La Via Campesina, a publié plusieurs déclarations en solidarité avec M. Junawal Bin Sukino, président de Serikat Petani Indonésie (SPI), et avec Massa Kone, porte-parole de la Convergence globale des luttes pour la terre et l’eau en Afrique de l’Ouest et a également dénoncé la tentative israélienne, soutenue par les USA, d’annexer les terres, les eaux et les territoires de la zone C des territoires occupés de la Palestine. La Via Campesina ajoute notre voix à l’opposition mondiale au projet d’annexion illégale d’Israël et renouvelle sa demande d’arrêt complet de l’occupation israélienne. Mr Junawal Bin Sukino a été arrêté quand il luttait contre les expulsions dans le village de Napal Putih pour faire place aux plantations de caoutchouc. La maison de Massa Kone a été saccagée par des hommes armés au Mali.
En Amérique latine, une Campagne de Solidarité avec Cuba, le Venezuela, et le Nicaragua contre les agressions impérialistes a été lancée. Elle demande à tous les secteurs des travailleurs, paysans, peuples autochtones, afro-descendants, les jeunes et les communautés noires de nos Amériques et du monde de s’unir et de lutter contre les sanctions, les blocus économiques et toutes sortes de menaces émanant des USA et de ses alliés.
Au Brésil, les femmes du MST ont lancé la campagne “Femmes sans terre : contre le virus et la violence”, pour lutter contre l’intensification de la violence sexiste. Cette campagne s’adresse à d’autres groupes vulnérables tels que les enfants, les LGBT et les personnes âgées, qui sont également touchés par cette violence.
Plusieurs mouvements paysans et militants organisent des webinars afin de partager et de discuter des problèmes qui les affectent, des moyens de résistance et de l’élaboration de stratégies et de solidarité.
Y a-t-il de l’espoir ?
La pandémie a provoqué une réponse de la base, de ceux et celles qui sont les plus affecté·e·s. Dans toute cette souffrance, des voix opposantes se sont levées en Afrique, en Europe, dans les Amériques et en Asie. En ce qui concerne les USA, le mouvement Black Life Matters (BLM) est l’expression la plus forte de réponse populaire anti-systémique.
La pandémie a mis en exergue l’importance des systèmes alimentaire locaux dans l’alimentation de la population et le besoin urgent de promouvoir de tels systèmes là où ils existent et de les reconstruire là où ils ont été détruits par des années de négligence due aux politiques néo-libérales.
Ce sont les systèmes de production des paysans qui alimentent la population et permettent d’éviter une famine généralisée pendant cette pandémie.
Nous pouvons espérer que la roue du changement sociétal a commencé à tourner plus rapidement pendant la pandémie. Le temps de la transformation est vraiment arrivé. Les droits des peuples, la dignité et la solidarité doivent constituer les fondements de la nouvelle société, pas le profit. La souveraineté alimentaire est la bonne et juste voie.