Dossier climat : Ressources en prévision de la COP 21 en 2015

Les technologies au service du climat ?

Climat, sciences et technologies

, par LA CASE

Le défi auquel est aujourd’hui confrontée l’humanité est posé de manière relativement simple par la communauté scientifique mondiale : dépasser d’ici 2100 une élévation de 2°C de la température moyenne de la planète depuis la révolution industrielle provoquerait un bouleversement de notre environnement trop rapide pour que ses impacts soient gérables par notre organisation sociale et nos technologies.

Pourtant, certains laissent entendre que la lutte contre les émissions de gaz à effet de serre (GES) est un combat superflu et qu’il faut essayer de trouver des solutions technologiques pour contrôler le changement climatique, telles que la géo-ingénierie ou techniques d’ingénierie du climat (gestion du rayonnement solaire, absorption et séquestration du dioxyde de carbone ou encore modification de la météo). Cette nouvelle discipline scientifique et technique est aujourd’hui largement financée par des multinationales privées mais aussi, et de plus en plus, par les États, séduits par cette vision de court terme qui permet de s’exonérer de la remise en question profonde des modes de production et de consommation qu’exige la lutte contre le réchauffement climatique.

Quand bien même mise en œuvre, la géo-ingénierie n’agit pas sur les causes du réchauffement climatique. Par ailleurs, elle ne permet pas de lutter contre des impacts multiples du changement climatique tels que l’acidification des océans, la destruction de la biodiversité.. Enfin, ces techniques comportent des risques encore mal mesurés : destruction de l’ozone stratosphérique, effets imprévisibles du refroidissement de certaines zones sur le cycle des moussons avec des conséquences graves sur l’agriculture...

Il convient donc d’être prudent et vigilant face à des technologies présentées comme des solutions pour contenir les effets des changements climatiques ou stocker les émissions de gaz à effet de serre additionnelles, mais qui ne résolvent pas l’inéluctable raréfaction des énergies fossiles. Les moyens financiers qui lui sont aujourd’hui dédiés seraient plus utilement investis dans la nécessaire transition énergétique : efficacité énergétique, stockage d’énergie, énergies renouvelables, organisation des villes, participation à la transition et à l’adaptation des pays du Sud... Des solutions qui n’ont rien à voir avec la manipulation à grande échelle des écosystèmes complexes de la planète.