En Amérique du Nord d’un point de vue géographique, mais en Amérique latine sur le plan linguistique, le Mexique se trouve en de nombreux domaines dans une situation paradoxale.
La forte croissance économique des dernières décennies va de pair avec des inégalités très marquées, notamment entre la région de Mexico et les zones rurales du Sud, et un taux de pauvreté toujours important, les populations autochtones restant majoritairement défavorisées.
Malgré des législations favorables aux femmes, et leur forte présence au niveau politique (dont est emblématique l’élection de Claudia Sheinbaum à la présidence de la République en 2024), le Mexique connaît un taux de féminicides - généralement impunis - particulièrement important. Et dans ce pays officiellement démocratique, l’influence des groupes criminels et du narcotrafic est toujours prégnante, et la violence omniprésente.

Les tensions et contradictions sont particulièrement fortes dans les relations avec les États-Unis, avec qui le Mexique partage une frontière de plus de 3 000 kilomètres et une histoire mêlée d’échanges et de conflits depuis plusieurs siècles. De par sa situation géographique, le Mexique est un lieu de passage obligé pour les nombreuses personnes de toute l’Amérique du Sud désireuses d’émigrer vers le nord. Alors que les deux pays sont liés par des accords de libre-échange suscitant une intense circulation de marchandises, les mesures anti-migration se multiplient de la part des États-Unis : refoulement systématique à la frontière, accords avec le Mexique pour assurer la rétention des migrant·es sur son territoire, et gérer les demandes de visas, la construction d’un mur à la frontière étant la mesure la plus emblématique.