Être visibles...
Trop souvent, les médias alternatifs demeurent méconnus du grand public, notamment en raison de contraintes économiques, de contextes difficiles et dangereux dans lesquels ils sont amenés à évoluer, mais aussi du fait du dénigrement et de la condescendance avec lesquels certains journalistes professionnels les considèrent. L’absence de visibilité rend l’accès à cette autre information particulièrement difficile.
Sur Internet, si l’information est a priori disponible pour tous, elle n’est pas forcément visible par tous. 90% des informations ne seraient jamais vues ou lues. Beaucoup de blogs et de sites Internet sont considérés comme « morts », n’étant plus alimentés et rarement consultés. La règle sur la toile, c’est la « prime aux actifs » : il convient de publier rapidement et souvent, il faut être sans arrêt en action, sous peine de se fondre dans la masse d’informations du cyberespace et de devenir invisible.
Dans le domaine de la presse écrite, montrer qu’on existe peut aussi se révéler difficile, notamment parce que les groupes multinationaux possèdent souvent la majorité des réseaux de distribution, que ce soit les entreprises spécialisées dans l’acheminement ou bien les magasins de vente. Ils peuvent donc imposer leur loi et, dans certains cas, se livrer à de véritables opérations de boycott, comme ce fut le cas à l’encontre de Brasil de Fato, le journal du Mouvement des sans terre lancé en 2003 au Brésil. Même si ces cas extrêmes ne sont pas légion, la grande concentration des activités aux mains de quelques magnats de la presse complique la tâche des médias alternatifs qui peinent à trouver leur place sur un marché déjà bien occupé. A titre d’exemple, Lagardère Services, leader mondial de la distribution de presse, est présent dans vingt pays en Europe, en Amérique du Nord, en Asie, dans le Pacifique et fédère un réseau international de magasins de presse.
… et être crédibles
Pour gagner en visibilité, certains médias alternatifs ont fait le choix de contribuer à l’alimentation des médias traditionnels. Si cette position est rejetée en bloc par une majorité des lignes éditoriales alternatives, des sites, comme le Bondy Blog en France, ou bien des agences de presse, comme Sacsis en Afrique du sud, revendiquent cette complémentarité, mettant en avant la richesse et l’utilité d’une telle collaboration. Ainsi, selon Fazila Farouk directrice du South African Civil Society Information Service (SACSIS), près de 50% des articles qui sont envoyés par cette agence de presse sud-africaine sont sélectionnés et publiés par les médias de masse, la plupart du temps dans les pages principales (voir à ce sujet l’intervention de Fazila Farouk lors du séminaire sur l’information du Forum Social Mondial de Dakar). Le fait que des médias classiques aient recours à ces articles produits par la presse alternative montre qu’ils peuvent considérer cette dernière comme une source fiable. Mais ils demeurent malheureusement peu nombreux à adopter ces pratiques collaboratives...
Dans la plupart des cas en effet, la crédibilité des informations des médias citoyens et participatifs est plutôt mise en doute par les journalistes professionnels qui critiquent la multiplication et la multiplicité des rédacteurs, ainsi que leur manque de formation. S’il est vrai que les sites d’information alimentés par les internautes favorisent le pluralisme des opinions, l’expression et la mobilisation citoyennes, les contenus sont parfois si divers qu’il en devient difficile d’identifier qui écrit et pourquoi. La publication entièrement libre, comme par exemple sur Indymedia où aucun modérateur n’intervient, peut avoir pour conséquence de brouiller l’information et de faire se côtoyer des articles de fond à l’analyse pertinente et des pamphlets aux intentions non-avouées et parfois peu louables. C’est pourquoi de nombreux journalistes de profession déplorent cette tendance au « tous journalistes » où chacun aurait quelque chose à dire et pourrait le dire, mais sans qu’aucune vérification ni analyse contradictoire ne soit possible.
Pourtant, plusieurs études sur la pertinence des informations émanant de la presse citoyenne en ligne ont abouti à la conclusion que les témoignages qui relatent un événement précis sont rarement à remettre en cause, les dérives demeurant exceptionnelles. S’il est vrai que le véritable journalisme d’enquête ne s’improvise pas, nécessitant des compétences et des moyens, la transformation du lecteur-récepteur en public-acteur a pour avantage de démocratiser l’information et de permettre aux témoins privilégiés de s’exprimer.
Cependant, les médias classiques, et notamment les magazines audiovisuels diffusés aux heures de grande écoute, continuent de privilégier les sources institutionnelles, se contentant de répercuter la parole des élus et des mêmes « experts » qui occupent sans cesse l’espace médiatique, au détriment des expressions populaires.
Médias – ONG : les liaisons dangereuses
La méfiance des médias classiques envers les sources d’information citoyennes rend les relations entre journalistes et mouvements militants difficiles, parfois tendues. Alors que les journalistes professionnels se sentent aujourd’hui menacés par des « journalistes-citoyens » sans cesse en augmentation, ils continuent de voir ces derniers comme des concurrents au lieu d’envisager un modèle d’intégration dans la complémentarité du métier.
Dans le cas des ONG, les relations sont encore plus ambiguës. A la fois associés et rivaux, médias traditionnels et ONG feignent d’ignorer leur inévitable dépendance, chacun ayant besoin de l’autre pour informer, pour témoigner, pour exister. Ce qui n’empêche pas les journalistes de dénoncer l’activisme et le manque d’objectivité dont feraient preuve les associations militantes ou humanitaires. Les ONG, quant à elles, sont souvent promptes à condamner les acteurs du mouvement altermondialiste un peu trop en vue et à dénoncer la marchandisation de la contestation dès que les médias s’y intéressent...
Afin de ne pas risquer de se « compromettre » en interagissant avec les médias traditionnels, deux comportements sont souvent adoptés. Pour certains, comme le groupe média d’Attac, accepter de parler dans les médias ne signifie pas se taire sur les médias ni se plier à leur mise en scène. Il reste une marge de manœuvre notamment en dénonçant, à chaque tribune accordée, le modèle de communication actuel et son asservissement aux pouvoirs en place. Pour d’autres, il convient au contraire d’utiliser toute cette énergie à développer, accompagner activement et crédibiliser les médias alternatifs, seules tribunes possibles sur le long terme pour communiquer, convaincre et contraindre, sans perdre l’âme de son message.
Le prix de l’existence : trouver un modèle économique viable
La liberté et l’autonomie ont un prix et la volonté de produire de l’information hors des inévitables pressions dues aux financeurs des médias conventionnels rend difficile la pérennité des modes d’expression alternatifs. Même si Internet a largement contribué à la diminution des coûts de fabrication et de diffusion, certaines charges demeurent incompressibles. Or trouver un schéma économique à la fois viable et conforme à leurs idéaux reste le plus gros défi des médias alternatifs de par le monde.
La réflexion vis à vis du financement est primordiale, car elle touche à la légitimité du média et de son discours, et elle est parfois génératrice de conflits. Si tous les médias alternatifs sont idéologiquement opposés à la marchandisation de l’information et au pouvoir de l’argent, certains entretiennent des relations quelque peu paradoxales avec la publicité, n’hésitant pas à y avoir recours pour se financer. Pour ces médias, peut-être plus pragmatiques, la publicité et les subventions, qu’elles soient publiques ou privées, sont des sources de revenus acceptables, à partir du moment où les bailleurs ne déterminent pas le contenu du média. Et en multipliant les petits annonceurs commerciaux ou en ayant recours à d’autres sources de financement complémentaires, comme les prestations de services, les rédactions espèrent alors réduire les risques de contrôle par le secteur marchand. C’est le cas de Rue89 qui, en plus des financements publicitaires, offre ses services dans le domaine de la création de sites Internet.
Pour d’autres médias cependant, ne pas s’auto-financer est préjudiciable, toute aide extérieure étant vécue comme une tentative d’ingérence et de prise de contrôle. Indépendance financière et indépendance de parole demeurent indissociables. Ces rédactions – c’est le cas d’Acrimed, Médiapart ou de Backshish, entre autres - ont donc uniquement recours aux abonnements des lecteurs et aux mécènes, revendiquant la totale appartenance du média à ses rédacteurs et lecteurs. Bien souvent, ce modèle économique n’est cependant possible que grâce à la participation bénévole des journalistes ou citoyens qui alimentent ces médias. Mais il correspond à une réelle volonté d’indépendance vis-à-vis du monde politique et marchand.
Cette opposition de principe se retrouve partout dans le monde. Ainsi, au Venezuela, le secteur des médias alternatifs est très développé. Près de 300 chaînes de télévision et de radio communautaires sont animées par les habitants des quartiers défavorisés. Mais un récent projet de loi visant à faciliter l’attribution d’aides financières a mis en exergue les divergences d’opinion quant à l’importance de l’autonomie économique. Alors que Catia TV, l’un des médias communautaires les plus importants du pays, estime que la loi sur la « communication pour le pouvoir populaire » serait une avancée certaine, garantissant la pérennité du secteur, d’autres médias comme Radio Activa, de tendance plus libertaire, sont plus réservés, critiquant la volonté cachée du gouvernement cherchant à contrôler et récupérer à son compte les initiatives d’information et de communication populaires.
Au-delà du risque de manipulation, et même dans le cas de médias subventionnés disposant d’une totale liberté rédactionnelle, le versement des financements publics n’est jamais éternel et il devient alors difficile, voire impossible, d’assurer la survie des programmations. Ce fut le cas de nombreuses radios en zones de conflits dans plusieurs pays africains qui ont été largement soutenues par l’ONU, le PNUD et l’UNESCO afin de sensibiliser et de former les populations locales aux droits de l’homme. Reconnaissant le rôle que les médias peuvent jouer pour renforcer la paix et la justice, ces institutions internationales ont alors financé plusieurs programmes radiodiffusés qui ont rencontré un grand succès. Mais une fois les conflits terminés, les versements se sont également interrompus, la charge incombant alors à chaque radio de chercher les moyens vers l’autonomie.
Si un modèle économique pérenne et idéal reste à trouver, les médias alternatifs savent compenser les situations les plus précaires. Elles ont souvent pour point commun de faire preuve de dynamisme, d’imagination et de grande ingéniosité pour économiser les coûts au quotidien, en adéquation avec leurs principes idéologiques. La Radio Mabele en est un parfait exemple. Devenue indispensable pour les auditeurs éparpillés et isolés dans la forêt, cette impressionnante radio communautaire en République démocratique du Congo a improvisé un moteur à huile de palme, ressource locale très abondante, afin de contourner le coût de fonctionnement exorbitant de l’ancien générateur depuis la flambée du prix de l’essence...
Une cohérence de pratiques à garder à l’esprit
Recherchant à tout prix l’indépendance, les médias alternatifs misent donc principalement sur leur nombre d’abonnés et une vive concurrence s’est peu à peu installée sur ce qui est devenu le « marché de l’autre information », un marché naissant mais qui demeure encore limité. Et pourtant, médias communautaires, citoyens, associatifs doivent coûte que coûte se garder de reproduire les travers des médias traditionnels. Coups bas, règlements de compte... certains sites d’information semblent régler entre eux de vieilles querelles, souhaitant chacun s’imposer comme le seul acceptable. La course à l’audimat dans laquelle quelques nouveaux médias se sont engouffrés risque bien de les faire tomber dans les mêmes écueils que la presse traditionnelle, qu’ils étaient pourtant les premiers à dénoncer.
Les médias alternatifs doivent mieux communiquer entre eux, capitaliser leurs expériences, leurs avancées et, surtout, faire preuve de davantage de cohérence entre leurs pratiques et les comportements qu’ils défendent. A titre d’exemple assez significatif, la place accordée à la communication alternative et à la réflexion sur l’information en général au sein des forums sociaux demeure largement insuffisante. Si cette lacune est principalement due à la méfiance des tenants de la critique anti-hégémonique envers les expressivistes, les premiers étant fortement intégrés au sein des espaces altermondialistes et laissant peu de place aux seconds, la situation est progressivement en train de changer grâce, notamment, à l’important travail mené par la commission communication des FSM et à la mobilisation de nouveaux médias alternatifs de par le monde. Ainsi, lors du Forum social mondial de Dakar, en février 2011, le séminaire « Une autre information est possible » et l’Assemblé des convergences qui a suivi ont donné naissance à la Déclaration pour le droit d’informer et à être informé, signée par plus d’une cinquantaine d’organisations.
Internet : le remède miracle ?
Si Internet a largement contribué à l’essor de l’information citoyenne et militante, ainsi qu’à son impact à l’échelle internationale, il ne faut cependant pas surestimer son importance ni réduire à ce seul canal de diffusion l’ensemble des médias alternatifs. Beaucoup de personnes dans le monde n’ont toujours pas accès à Internet qui n’est utilisé dans certains pays que par les classes moyennes et supérieures. Les téléphones portables ou les radios communautaires demeurent dans ces cas-là les modes de communication privilégiés. Au cœur même de la révolution égyptienne, Internet s’est révélé un outil primordial mais pas indispensable. En effet, en janvier 2011, alors que les manifestations démocratiques grondent dans les rues, les autorités coupent totalement l’accès au réseau pendant cinq jours. Pourtant, cela n’empêchera pas la chute du président Moubarak, les insurgés ayant trouvé le moyen de contourner le blocage en tweetant par téléphone...
Ne pas avoir recours à Internet découle parfois davantage d’un choix éthique que de contraintes techniques ou économiques. En effet, les ordinateurs sont très polluants, les pièces issues des nanotechnologies impliquant d’énormes consommations d’eau et de ressources naturelles, et certains médias refusent de s’engager dans le chemin du tout numérique.
Autre argument invitant à la nuance : de plus en plus de gouvernements, conscients de la menace que fait peser Internet sur leur volonté hégémonique, développent actuellement des sortes de réseaux intranet qui empêcheront à leurs ressortissants tout accès aux serveurs extérieurs. C’est le cas notamment de l’Iran qui souhaite mettre en place un cyberespace national, isolé du reste du monde. Alors que 60% des connexions sont déjà reliées à ce réseau intérieur, le régime prétend ainsi protéger les Iraniens de l’invasion des idées occidentales et de leur influence néfaste. D’ici deux ans, tout le pays devrait être concerné. Aux États-Unis, un projet de loi de sécurité cybernétique est actuellement en discussion. Il donnerait au président américain l’accès à un interrupteur du web qui lui permettrait de fermer l’accès à Internet afin, selon la version officielle, de lutter contre les cyberattaques provenant de l’étranger... Ces quelques exemples, loin d’être des exceptions, montrent une autre limite d’Internet et des nouveaux moyens de communication en général : loin d’être l’apanage des mouvements sociaux et citoyens, ils peuvent au contraire être totalement récupérés par les pouvoirs en place qui mènent alors une « guerre douce », propageant mensonges, rumeurs et confusion pour briser toute contestation.
Un droit fondamental peu reconnu et pas encore garanti
Dans de nombreux pays, le journalisme demeure un métier à haut risque. En 2011, Reporters sans frontière faisait état de 66 journalistes tués, soit une hausse de 16% par rapport à l’année précédente. 1 044 journalistes ont été arrêtés et 1 959 menacés ou agressés. Ces chiffres concernant les journalistes professionnels sont impressionnants, mais ils le sont tout autant pour ceux que Reporters sans frontière qualifie de « net-citoyens » : 5 ont été tués, 199 blogueurs et net-citoyens ont été arrêtés, 62 ont été agressés. Enfin, 68 pays ont été concernés par une forme de censure du Net. En 2011, le Printemps arabe a été au cœur de l’actualité et sur les 66 journalistes tués, 20 l’ont été au Moyen-Orient. D’après le rapport de Reporters sans frontière, « les entraves physiques au travail d’information (courtes privations de liberté, interpellations, convocations) ont été particulièrement nombreuses et rendent compte dans bien des cas des efforts déployés par les gouvernements pour étouffer l’information qui les fragilise. L’augmentation de 43% des agressions contre les journalistes et de 31% des arrestations de net-citoyens - ces derniers en première ligne comme relais d’information et de mobilisation de la rue dans des pays soumis au black-out médiatique - sont une autre tendance forte de l’année 2011, dans ce contexte riche en contestations populaires. »
De toute évidence, le combat pour la reconnaissance du droit à la communication comme un droit fondamental pour tous passe par la lutte contre la censure mais également contre la répression et en faveur de davantage de sécurité pour les journalistes et reporters citoyens. Une réglementation de la libre expression doit exister dans tous les pays, visant à développer des pratiques sécurisées de l’information et de la communication. Sans de telles mesures, professionnels et reporters alternatifs n’auront bien souvent d’autre choix pour protéger leur vie que de s’auto-censurer.
Or, dans un contexte d’organisation libérale du monde, de plus en plus de cadres légaux très contraignants sont instaurés par des gouvernements qui, loin d’être des dictatures, se sentent cependant menacés par la liberté des médias populaires et communautaires et souhaitent les garder sous contrôle. Au Chili, par exemple, la législation adoptée en 1994 avait établi un cadre réglementaire qui restreignait plutôt qu’il ne soutenait les radios communautaires. Au début de la transition démocratique, suite à la chute de la dictature de Pinochet, la rapide expansion des radios communautaires n’avait pas vraiment préoccupé les autorités politiques. Mais à partir d’octobre 1990, un climat de suspicion et de persécution s’est instauré, des parlementaires accusant les radios d’être des émissions clandestines du Parti communiste, voire d’être liées au Sentier lumineux. La nouvelle loi d’avril 2010 sur la radiodiffusion communautaire n’apporte pas réellement d’amélioration à une situation où les fréquences ne sont pas partagées équitablement et où les moyens sont largement insuffisants. Il y aurait environ 400 radios communautaires légales au Chili, et au moins autant qui ne peuvent être reconnues, essentiellement pour des raisons techniques trop contraignantes imposées par la législation.
De plus, contrairement aux recommandations des radios communautaires lors des négociations, les termes de « liberté d’expression » ou de « droit à la communication » n’ont finalement pas été inclus dans la version définitive de la loi.
A l’échelle internationale, la liberté d’expression et de la presse est désormais largement considérée comme indispensable à la démocratie. Elle est reconnue par la Déclaration universelle des droits de l’homme de 1948 ou bien par d’autres textes régionaux fondamentaux comme, par exemple, la Charte africaine des Droits de l’homme et des peuples de 1986 ou la Déclaration européenne des droits de l’homme qui inscrit la libre circulation des idées comme un droit inaliénable. Mais ces droits ne sont pas suffisamment garantis, les textes transnationaux reconnaissant le droit de recevoir et de diffuser des informations mais ne mentionnant pas expressément la liberté des médias eux-mêmes. De plus, ils ne proposent aucune mesure pour maintenir et renforcer des médias alternatifs, indépendants et multiples, en supprimant notamment les monopoles de tout genre.
De manière générale, un manque de textes juridiquement contraignants se fait donc cruellement sentir. Mais, partout, des citoyens se mobilisent et les initiatives se multiplient pour défendre et créer des médias libres et indépendants, notamment via la création de coordinations et d’alliances œuvrant pour que chacun puisse devenir le médiateur de ses propres informations et participer à la construction et à la diffusion de ses réalités quotidiennes. Pour que l’information soit enfin reconnue comme un bien commun. Pour qu’une autre information soit possible...