Le numérique, un enjeu d’ECSI ?

Introduction

Du côté de l’ECSI N° 26 – mars 2019

« Liberté parce que ce sont les logiciels qui respectent la liberté de leurs utilisateurs, égalité parce que dans la communauté du logiciel libre, tous les utilisateurs sont égaux, personne n’a de pouvoir sur personne et fraternité parce que nous encourageons la coopération entre les utilisateurs. »
Richard Stallman.

Depuis plusieurs semaines, mobilisations lycéennes et étudiantes pour le climat se multiplient tous les vendredis, aux quatre coins du monde. Protéger la planète, trier ses déchets, consommer responsable... Ces messages circulent de plus en plus dans notre société, les appels à la mobilisation sont relayés dans des "tribunes" publiées par la presse, mais également par des anonymes sur les réseaux sociaux, ou sur des plateformes de pétition par des collectifs plus ou moins organisés. Alors que le numérique (téléphone ou internet) facilite les mobilisations, il semble avoir été très peu associé, jusqu’à présent, à la réflexion environnementale actuelle.

Dessin Claire Robert, Guide S’informer, décrypter, participer, éditions Ritimo, mars 2016

Si nous sommes incité·e·s à ne plus imprimer "pour protéger la planète", comment l’ECSI, qui se revendique d’une approche systémique, peut-elle se saisir de l’enjeu des impacts de nos messages électroniques et stockages sur les fameux "cloud/nuages" ? Quels outils pédagogiques pour aborder les conséquences des 5,5 milliards de recherches réalisées chaque jour ? Comment concilier cette réflexion sur l’épuisement des ressources, auquel participe notre vie numérique, à l’encouragement à multiplier "l’éducation au numérique" ?

Par ailleurs, si le pouvoir d’agir, l’action citoyenne semblent de plus en plus lié·e·s au numérique, cela soulève aussi la question de la destination de nos données. Vendues, achetées, stockées par les géants de l’internet, leur commercialisation interroge notre liberté et la possibilité que nous avons de protéger notre vie privée.

Comment l’ECSI peut-elle susciter la réflexion autour de notre intimité numérique (face à l’impression de n’avoir « rien à cacher », par exemple) et faciliter le questionnement autour des impacts de ces nouveaux outils sur notre société ?.
Enfin, comment, nous, acteur·ice·s de l’ECSI, souvent né·e·s avant la généralisation de l’usage du numérique, pouvons- nous à la fois nous approprier le numérique comme outil d’éducation populaire tout en facilitant la réflexion sur sa dimension politique ?