Le Maroc : changements et faux-semblants

, par Confluences méditerranée

Confluences Méditerranée, N° 78 Été 2011, 220 pages, à commander sur le site.

Programmé il y a un an, ce dossier de Confluences Méditerranée consacré au Maroc paraît, plus de 10 ans après le numéro spécial précédent*, à un moment particulier de l’actualité sociale et politique du royaume. Celle-ci est marquée, depuis février 2011, par une politisation et une coordination, inédite à l’échelle nationale, des expressions publiques de protestation, à l’issue de la vague contestataire partie de Tunisie puis d’Egypte durant l’hiver 2010-2011. Avec quelques semaines de décalage, le pouvoir central marocain a, à son tour, été affecté par le vent de révolte et, sans renoncer à l’usage de la force répressive contre les manifestants, il a vite réagi par une série de mesures destinées à apaiser la gronde : relèvement des subventions sur les produits essentiels, création d’emplois publics, discours royal du 9 mars 2011 annonçant des réformes institutionnelles, mise sur pied d’une Commission Consultative de Révision de la Constitution (mars), organisation d’un référendum sur ledit projet de réforme constitutionnelle (approuvé à 99 % en juin) et tenue d’élections législatives anticipées à l’automne 2011. Miroir aux alouettes destiné à rassurer la communauté internationale, les touristes et les investisseurs, ou bien poursuite d’un processus de réformes et de libéralisation politique 2 amorcé dans les années 1990 3 avec la sortie des « années de plomb » ? Comme le révèlent les diverses contributions de ce numéro, le débat reste ouvert sur le « double désamorçage de 2011 » (J.-N. Ferrié et B. Dupret) ou « l’appropriation et la neutralisation des revendications de la société civile » (J. M. Gonzáles Riera). Seul l’avenir permettra d’évaluer l’inflexion de l’Etat marocain et d’apprécier l’efficacité des stratégies à l’oeuvre pour désamorcer la contestation.

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