Selon l’index général de risque climatique 2019 établi par l’organisation non gouvernementale allemande Germanwatch, le Chili occupe la 16e place parmi les pays du monde les plus touchés par le changement climatique. Ce territoire est exposé aux conséquences du changement climatique en raison des vastes zones côtières à basse altitude, des nombreuses régions arides et semi-arides couvertes de forêts exposées à la déforestation.
Ce phénomène entraîne sécheresses, érosion de terrains, inondations et incendies de forêts, tandis que la fonte des glaciers induit un problème de raréfaction de l’eau.
Son climat méditerranéen, ses hivers tempérés et ses étés secs offrant de bonnes conditions pour l’agriculture ainsi que pour d’autres activités de production, le modèle économique chilien se base fortement sur l’exportation de ses ressources naturelles, minières, agricoles et halieutiques. Le Chili a privatisé de nombreux domaines de son économie, dont l’accès aux ressources naturelles. La forte croissance a également intensifié les pressions qui s’exercent sur l’environnement, à commencer par la pollution atmosphérique, les pénuries d’eau, la destruction d’habitats ainsi que la contamination des sols et de l’eau.
La zone centre-sud du pays sera parmi les plus touchées par le changement climatique.
Des pistes d’améliorations
Depuis 2010, le Chili renforce ses institutions et conçoit un cadre d’action dans le domaine de l’environnement. Pour cela il a créé un ministère de l’Environnement, un Conseil des ministres pour le développement durable et une inspection et agence d’évaluation environnementales.
Le Chili souhaite voter une loi rendant le pays neutre en carbone en 2050. En avril 2019, le président Piñera a annoncé que plus aucune centrale à charbon ne serait construite dans le pays, que 8 des 28 centrales à charbon existantes seront fermées d’ici 5 ans, qu’en 2040 100 % des énergies seront renouvelables. Une loi qui entrera en vigueur en 2022 obligera les entreprises à collecter directement les déchets contaminants qu’elles produisent chez le consommateur afin de les recycler.
Les zones protégées constituent également l’un des piliers de la protection de la biodiversité. Ces territoires représentent 19,5 % de la superficie terrestre du Chili. Le parc marin Nazca-Desventuradas permet de protéger 24 % de la zone maritime économique exclusive du Chili. Mais ces zones pâtissent d’un déficit de ressources financières et humaines ne permettant pas une gestion opérationnelle optimale de ces territoires avant 2050.
La problématique de l’eau
Le Chili vit l’une des crises hydriques la plus grave de son histoire. Celle-ci est liée à son modèle de développement basé sur l’appropriation des biens naturels communs par le secteur privé au détriment de la population. Au Chili, toutes les sources d’eau et les services de distribution appartiennent à des multinationales. Sous la dictature d’Augusto Pinochet, l’eau est devenue un bien économique qui s’achète et s’échange comme une marchandise.
Selon la Direction générale des eaux chilienne, le pays a perdu au moins 37 % de ses ressources hydriques depuis 1990 du fait du réchauffement climatique et de la surexploitation de ses sources d’eau. L’hiver austral 2019 a été le plus sec depuis 60 ans. Des centaines de milliers de bêtes d’élevage sont mortes du fait de la sécheresse sur tout le territoire mais surtout dans le centre du pays, territoire frappé le plus durement.
70 % des 18 millions de Chilien·nes s’approvisionnent en eau venant des glaciers des hautes régions des Andes. Or l’exploitation minière a détruit la plupart des glaciers qui maintenaient l’équilibre hydrique et climatique des bassins versants. Les scientifiques prévoient une diminution de 5 à 10 % des chutes de neige tous les 10 ans dans la région de la cordillère des Andes, principal réservoir d’eau du pays.
Les plantations irriguées en monoculture de citron mais surtout d’avocat, originaire d’Amérique centrale, sont également responsables de la mauvaise gestion des ressources hydriques.