La souveraineté alimentaire pour l’émancipation des peuples

Introduction

Dossier spécial Festival des Solidarités 2023

, par ritimo

« Le projet de souveraineté alimentaire est construit par et pour les oubliés de toujours : les femmes et les hommes paysans, autochtones, agriculteurs familiaux, artisans-pêcheurs, travailleurs ruraux et urbains. Il est anticapitaliste et antipatriarcal, et transforme les conditions de vie des classes populaires. »

Les Amis de la Terre International (FOEI), octobre 2018.

Chaque année, le salon de l’agriculture donne lieu, dans les débats publics, à l’opposition entre deux visions : celle de l’agriculture industrielle face à l’agriculture paysanne, du modèle colonial face au modèle vivrier.
Le ministère de tutelle ayant été renommé, l’année précédente, « ministère de l’agriculture et de la souveraineté alimentaire », l’édition 2023 aurait pu être celle « du monde d’après ». Elle n’aura finalement été que celle où l’idée de « souveraineté alimentaire », imaginée par le mouvement altermondialiste, aura été vidée de son sens [1] par les tenants d’un système alimentaire basé sur une agriculture intensive, compétitive, soutenue par le développement de nouvelles technologies.

Affiche de Via Campesina pour l’appel à l’action lors de la journée internationale des luttes paysannes 2023

Poser la question de la souveraineté alimentaire, c’est interroger la société dans laquelle on souhaite vivre, c’est prendre position pour la solidarité internationale et l’émancipation des peuples : comment organise-t-on nos filières de production ? Aux dépens de qui ? A qui appartiennent les terres ? Comment protéger la qualité des sols, la santé des travailleur·ses et mettre fin aux pesticides ? C’est défendre les ressources naturelles (eau, forêts...), biens communs, et penser leur gestion collective.

De quels outils dispose l’ECSI pour permettre l’appropriation et mise en débat des enjeux agricoles, de leurs impacts environnementaux, économiques et sociaux ? Comment l’ECSI peut-elle faciliter l’émergence d’une démocratie alimentaire ?