La « poussière magique » de la RDC : qui en bénéficie ?

, par SHARIFE Khadija

 

Ce texte a été publié initialement en anglais par Pambazuka. Il a été traduit par Chloé Grimaux, traductrice bénévole pour rinoceros.

 

Khadija Sharife s’intéresse à la manière dont les intérêts commerciaux et politiques pour les ressources naturelles et minérales de la République du Congo (RDC) ont modelé l’histoire du pays, avec des conséquences dévastatrices sur sa population, sa faune, sa flore et son environnement.
Une nouvelle concession avec la Chine permettra-t-elle aux Congolais de « sentir les réels bénéfices du cuivre, du cobalt et du nickel ? », comme l’a déclaré le président Joseph Kabila, ou le pays va-t-il continuer d’être perçu comme un « réservoir de ressources bon marché, totalement ouvert au business » ?

Si les gorilles du parc national de Kahuzi Biega en RDC, site inscrit au patrimoine mondial et sanctuaire écologique, savaient lire, la Bible aurait été utile. Pas la Bible de Dieu, toutefois, mais celle de la religion des adeptes du libre échange : le Wall Street Journal.

Alors, assis au milieu de ce paysage boisé unique et inimitable, ils auraient pu tomber sur un article détaillant les efforts de la multinationale Bechtel, une entreprise aussi tristement célèbre pour ses opérations d’ingénierie et de construction que pour les renseignements qu’elle a communiqués à la CIA ou au gouvernement américain [1]. Selon Robert Block (Wall Street Journal, octobre 1997), Bechtel a aidé à cartographier – gratuitement - « les données minéralogiques et géographiques les plus complètes jamais rassemblées sur l’ex Zaïre, informations qui valent une fortune pour toute entreprise pétrolière ou d’extraction minière ».

Pour réaliser cet inventaire, Bechtel a non seulement « commandité et payé la NASA pour réaliser des études satellites et des cartographies infrarouges du potentiel minéral du pays », mais a également retourné (littéralement) forêts et montagnes pour mettre à jour ses richesses finies, principalement le coltan – cette même poussière magique utilisée pour développer les technologies à la base de notre civilisation hi tech. Étant donné que 80% du coltan mondial est localisé en Afrique, et 82% de celui-ci en RDC, le placement d’amis à des postes clés est resté un objectif crucial de politique extérieur.

Dans un rapport intitulé Le business de la guerre en RDC, la chercheuse et analyste du World Policy Institute Dena Montague a montré comment Robert Stewart, cadre de Bechtel, est rapidement devenu un conseiller et compagnon de route de Laurent-Désiré Kabila (président de la RDC de 1997 à 2001). Ce dernier est un ami des États-Unis, contrairement au célèbre dictateur déchu Mobutu Sese Mobutu, qui était un ami de la France malgré les 400 millions de dollars que lui avait versés par le gouvernement américain durant la guerre froide. Selon les auditions organisées en 2001 sur la fin du conflit au Congo par la Congressiste américaine Cynthia McKinney, la société Bechtel a également fourni des renseignements, des données de reconnaissance et des données satellite pour traquer les troupes de Mobutu. Le rapport de Dena Montague a également montré que sous Kabila, l’American Mineral Fields, une petite exploitation minière dirigée par Mike McMurrough, un proche de Bill Clinton, s’est assuré un contrat de 1 milliard de dollars en mai 1997, négociés peu après l’occupation de Goma par l’armée de Kabila. Des Forces Spéciales américaines ont d’ailleurs été aperçues aux côtés de troupes rwandaises.

Les gorilles auraient pu constater tout cela, mais ils sont de moins en moins nombreux. En ce moment, 90% du Parc national de Kahuzi Biega est exploité par des bûcherons, des mineurs et des colons. Tout ce qui y vit est compartimenté en « zones rouges », inondées d’armes et soumises à toutes sortes de violence « extractiviste » et de commerce – que ce soit le commerce de viande d’animaux de brousse, où parfois des pygmées sont réquisitionnés comme guides par des chasseurs professionnels, ou le commerce illégal des minerais.

En RDC, le « ventre mou » aussi riche en ressources que fragmenté de l’Afrique centrale, qui abriterait selon certaines estimations jusqu’à 24 billions de dollars US de richesses minérales, le seul gorille qui a une chance d’en sortir gagnant est le « gorille de 800 livres », comme on appelle en Afrique le Fonds monétaire international (FMI).

L’ampleur de l’ingérence du FMI dans la politique économique de la RDC a été flagrante aussi récemment que fin 2007 : d’après le ministre congolais des finances Athanase Matenda Kyelu, le projet de budget de l’État atteignant 2,4 milliards de dollars (une quantité équivalente d’or est pillée chaque année dans le pays) était formulé pour suivre plus ou moins à la lettre les prescriptions du FMI. Ce projet stipulait que 50% du budget de l’État devait servir au remboursement de la dette – 13,5 milliards de dollars – contractée par l’ancien dictateur soutenu par la France Mobutu au nom du développement. Parmi les prêteurs, on comptait notamment deux institutions : le FMI et la Banque Mondiale. Quand l’Assemblée nationale a réagi aux dictats du FMI en augmentant la part du budget allouée aux services, le 14 juin 2007, le FMI a exercé une intense pression sur certains membres ciblés du gouvernement afin qu’ils interviennent. Le 23 juin – quatre jours avant un amendement favorable au FMI – le journal congolais Le Potentiel a indiqué que Kyelu « attendait du Sénat qu’il amende le projet de budget 2007, afin de prendre en considération en particulier les demandes des partenaires extérieurs, dont celles du FMI ».

Qu’a ainsi éviscéré du budget de l’État le FMI – qui, conjointement avec la Banque Mondiale, selon le réseau Jubilé Sud, étaient sur le point de recevoir 560 milliards de dollars (au titre du service d’une dette colossale de 2,9 billions de dollars, 2006) ? Une partie du processus de « réforme » imaginé consistait à écarter des dépenses jugées excessives et non prioritaires comme l’éducation, les infrastructures, les services de police et de santé. Pour chaque dollar dépensé dans la santé, quatre dollars étaient envoyés au Nord via le programme de « viabilité de la dette » de la Banque Mondiale et du FMI. En 2006, le professeur Stanis Wembonyama, directeur du principal hôpital de Lubumbashi, a révélé à la BBC que « l’hôpital ne possède pas même un thermomètre ; des voleurs armés se sont installés dans une partie de l’établissement, et l’on trouve des excréments humains partout. Les docteurs et les infirmiers n’ont pas été payés depuis 5 ans ». Il a néanmoins déclaré que c’était une amélioration au regard de la situation antérieure. Pour la RDC, qui possède une superficie équivalente à l’Europe de l’Ouest, le problème des soins médicaux et de la nourriture est critique : sur les 6 millions de victimes de « dégâts collatéraux » durant la guerre, plus de 90% sont morts par manque de soins ou de nourriture (dont ils ont souvent été délibérément privés).

Les champs meurtriers de RDC, ces régions qui veinent l’Est du pays à la frontière avec l’Ouganda et le Rwanda, renvoient directement au pillage de milliards de dollars de ressources minérales, comme le coltan, le cobalt, l’or et les diamants, à quoi s’ajoutent le bois illégalement coupé, le trafic humain, et celui de de la faune et de la flore. Une autre intervention récente du FMI – toujours sous prétexte de promouvoir la « viabilité de la dette » – a été la renégociation de l’accord sino-congolais d’échange « ressources contre développement » de septembre 2007, qui valait déjà 9 milliards de dollars avant cette intervention (avec en jeu l’appropriation d’une quantité estimée à 50 milliards de dollars de minéraux, principalement du cobalt). Dans le cadre de cet accord qualifié par certains des « contrat du siècle », les deux parties n’échangent pas de fonds réels. À la place, on a un arrangement conforme à la « politique africaine » privilégiée par la Chine, qui repose sur un système de troc : 32% des actions seraient détenues par la Gecamines, la compagnie nationale des mines de la RDC, et 66% par les Chinois, via trois entreprises d’État dont la banque chinoise China Exim (celle-ci propose des prêts non garantis par l’État chinois mais tout de même soumis à l’approbation du ministre du Commerce).

Un article de l’Inter Press Service du 28 octobre 2009 détaille comment l’exploitation, principalement de nouvelles concessions (mis à part certaines portions de Katanga Mining Ltd, qui lui ont été remboursées), devrait générer 3 milliards de dollars de revenus exonérés d’impôts pour la joint-venture sino-congolaise Socomins, utilisés pour rembourser les investissements, tandis que la Gecamines fournirait 100 millions de dollars pour financer les opérations et les salaires. La phase suivante du contrat stipule que 66% des profits serviraient à financer des travaux d’infrastructures réalisés par les Chinois – qui seraient pris en charge par la China Railway Engineering Company (CREC) et la société Sinohydro, spécialisée dans les projets d’ingénierie hydroélectrique et hydraulique. Le coût de ces projets serait fixé en interne, laissant potentiellement la porte ouverte à des surfacturations de la part de ces entreprises. Les 34% restants des profits seraient distribués aux actionnaires. Dans le cas où les mines ne seraient pas aussi profitables qu’espéré, la Chine s’est octroyé le droit d’étendre ses concessions minières. Selon l’accord de septembre, la Chine conserve le droit d’extraire 626 619 tonnes de cobalt et 10,6 millions de tonnes de cuivre dans la région du Katanga. Cette région fait partie de la Copperbelt, la « ceinture de cuivre » qui s’étend de l’Angola à la RDC et à la Zambie.

Les prêts de la banque China Exim resteront exclusivement entre les mains des Chinois, afin de contourner d’éventuelles fuites illicites du fait de l’État congolais. Pour le président congolais Joseph Kabila, fils de l’ancien président Laurent-Désiré Kabila, l’accord est crucial pour le développement de la RDC. Il a déclaré que « les banques chinoises sont prêtes à financer nos Cinq Travaux (eau, électricité, éducation, santé et transport). Pour la première fois dans notre histoire, les Congolais vont pouvoir sentir réellement les bénéfices du cuivre, du cobalt et du nickel ». Les travaux prévus comprennent 145 centres de soins médicaux, 20 000 logements sociaux, 31 hôpitaux, 49 centres de distribution d’eau et une extension de l’approvisionnement, 4 universités et un nouveau bâtiment pour le Parlement. La Chine s’est également engagée à construire 4 000 kilomètres de route goudronnée, (avant l’arrivée des Chinois, seuls 200 kilomètres existaient), en plus de 3 200 kilomètres de rails. Environ 50% des prêts de la banque China Exim sont destinés au continent africain, stimulant le commerce et les investissements Sud-Sud. Pour cette raison, en plus de la nécessité d’un contrepoids, l’engagement de la Chine en tant que pays en développement investisseur contribue à rendre le jeu plus égalitaire, et les objectifs prioritaires d’investissement sont désormais moins les « retours » espérés que l’« accès » aux ressources. (Notons cependant que les plus importants investisseurs en Afrique restent les autres pays africains – à hauteur de 20%). Quels avantages la RDC et ses régions périphériques riches en ressources qui survivent grâce au « système D » ont-elles tirés du système conventionnel prévalant auparavant ?

La nature des conséquences diffère d’une région à une autre. Par exemple, les violences extractivistes de l’Est de la RDC prennent racine dans l’exploitation du coltan – un composant crucial de la sphère à plusieurs billions de dollars des biens de haute technologie, depuis les téléphones portables aux boucliers anti-roquettes. Les conséquences sont tout autres dans la ceinture d’exploitation forestière industrielle adjacente au fleuve Congo, dont la majeure partie des arbres semblent destinés à l’Europe et à la Chine, comme c’est le cas au Congo, au Gabon, au Cameroun et dans les autres régions à forte densité forestière. Mais l’exploitation du coltan et la violence qui a éclaté après l’arrivée en 1994 des réfugiés Hutus chassés du Rwanda par le Front Patriotique du Rwanda, sont principalement liées à la sphère commerciale et géopolitique de l’Occident. « Ils ne sont pas au Congo pour nous pourchasser, comme ils le prétendent. J’ai vu les mines d’or et de coltan qu’ils exploitent, nous constatons de quelle manière ils volent la population. Ce sont les raisons pour lesquelles ils sont là. », a déclaré un soldat de la milice rwandaise Interhamwe selon le Rapport d’une commission d’experts des Nations Unies sur l’exploitation illégale des ressources naturelles et d’autres formes de richesse en RDC de 2002. Selon ce rapport, « 60 à 70% du coltan exporté de l’Est de la RDC était exploitée “sous la surveillance directe” de l’armée rwandaise », et plus de 85 multinationales étaient directement impliquées.

« De nombreuse sociétés internationales, comme Geologistics Hannover, Rwasibo-Butera, Eagleswings, Veen, Soger, Afrimex, Cogecom, Ventro Star, Raremet, Finiming Ltd, Union Transport, Specialty Metal et Finconcorde, entre autres, ont importé du coltan de la RDC via le Rwanda au bénéfice de l’Europe, des États-Unis et de la Chine. », déclare Dena Montague du World Policy Institute.

Bien que 80% du coltan mondial soit situé en Afrique, dont 82% en RDC (notamment dans la « zone rouge » contrôlée par l’armée rwandaise, ou, alternativement, par des milices soutenues par le Rwanda), la nature légale ou illégale du coltan exporté – appelé « boue magique » en raison de sa proximité à la surface – est fluide et dépend largement du statut des acheteurs, qui peuvent être des entités légales basées à l’étranger ou, souvent, des comptoirs légalement agréés situés dans la région du Kivu et à Goma.

Dans le cas du coltan, les multinationales aux tentacules étroitement imbriquées qui contrôlent les ressources du point de vue géostratégique, assurent les phases une (exploration), deux (détection), et cinq (traitement et commercialisation) de l’exploitation. Des courtiers rwandais sont en grande partie responsables de la supervision des phases trois (extraction du coltan) et quatre (transport). Quelques mines, comme celle appelée « Nairobi », sont clairement liées à une destination particulière, alors que la majeure partie du coltan est traitée à Kigali, la capitale du Rwanda, puis prend le chemin des ports de Mombassa au Kenya ou de Dar-es-Salaam en Tanzanie. Auparavant, des sociétés comme SDV-Transitra ou ensuite, bien plus tard, des Antonovs russes, étaient utilisées pour acheminer par voie fluviale les biens à Kampala, Nairobi ou Kigali.

Selon le rapport des Nations unies, « en novembre 2000 à Kigali, la Commission a appris que l’Armée Patriotique du Rwanda justifiait l’exploitation illégale des ressources et les gains financiers qu’elle en tirait comme une forme de rémunération de la sécurité assurée par le Rwanda… ». Brown & Root, filiale d’Halliburton, a facilité le processus en construisant des bases le long de la frontière entre le Rwanda et le Congo, où s’entraîne l’armée rwandaise.

Depuis les années 70, l’entraînement du Front Patriotique Rwandais a été assuré par les États-Unis via Fort Kansas pendant que Paul Kagame (l’actuel président du Rwanda) et d’autres membres de l’élite constituaient des éléments cruciaux de l’armée ougandaise (Paul Kagame est devenu le directeur de l’Armée de Résistance Nationale la même année où Yoweri Museveni est devenu président de l’Ouganda). La Cour Internationale de Justice revendiquera plus tard que le coût des dommages causés par l’Ouganda en RDC orientale équivalait à 6-10 milliards de dollars. Selon le rapport des Nations unies, « l’exploitation illégale de ressources naturelles est facilitée par les structures administratives mises en place par l’Ouganda et le Rwanda. Les dirigeants de ces pays nommaient directement et indirectement des gouverneurs régionaux ou des autorités locales, ou, plus communément, nommaient ou confirmaient des Congolais à ces postes. À quelques exceptions près, l’objectif de cette activité militaire est de sécuriser l’accès aux sites miniers ou de garantir la présence d’une main d’œuvre captive ». Au cœur de ces connexions sinueuses, on pouvait trouver le propre frère de Museveni, qui a mis en place trois lignes aériennes pour l’acheminement des ressources de la RDC vers le Rwanda et la compagnie aérienne belge Sabena opérant des vols entre Kigali et Amsterdam. Le chercheur John Katunga a révélé que Sabena a suspendu ses activités suite à la publication du rapport des Nations unies, immédiatement remplacée par la compagnie Martinair. Un rapport antérieur des Nations unies relatait que 64 avions par jour quittaient les régions riches en minéraux de la RDC les jours ordinaires.

Des multinationales comme Nokia affirmaient à l’époque ne pas recevoir de coltan de cette région. Pourtant, le responsable de la Communication de Nokia déclarait en 2001 de manière révélatrice : « Tout ce que nous pouvons faire c’est de poser la question à nos fournisseurs, et s’ils disent non, nous les croyons. » La situation n’a guère changé. Cependant, le seul véritable obstacle à un processus de certification et de traçage des ressources est le manque de volonté politique et les intérêts commerciaux en jeu.

Il apparaît en réalité que des entreprises comme Cabot, le second plus important fabricant de matériaux à particules (dirigé par Sam Bodman, ancien Secrétaire à l’Énergie de Bush), et HC Starck, qui produisait 50% des stocks mondiaux de tantale en 2001, ne peuvent pas être contrôlées en raison des vides juridiques qui décrédibilisent d’emblée toute prétention de responsabilité et de transparence. Dans un communiqué de presse A Starck déclarait simplement : « Ces sociétés commerciales ont confirmé que HC Starck n’est pas approvisionné en matériaux en provenance des régions en crise d’Afrique Centrale. »

Pour la RDC, « contrôlée » par un État fragmenté et incohérent, politiquement et physiquement éloigné des territoires d’exploitation, la situation - décrite dans le rapport des Nations unies de 2002 comme une « exploitation systématique et systémique de la RDC au nom des ressources » - implique que des individus nés « riches » en RDC constitueront rapidement une espèce en danger au même titre que les gorilles, les éléphants et tout autre créature tombant sous les balles des chasseurs. À l’extérieur et aux abords de la RDC, dans le monde voisin habité par « tous les autres », nous sommes devenus à notre insu parties prenantes du système en adoptant un style de vie accessoirisé par les téléphones portables, les ordinateurs et les playstations. Spectateurs distants d’une nation dévorée par de très respectables criminels en col blanc et leurs subalternes, qui font de la RDC une large prison à ciel ouvert, et par un marché ouvert « dérégulé », religion des mercenaires économiques. Après un demi-siècle de prières, la RDC s’est enfin conformée à l’image désirée – un réservoir de ressources bon marché, totalement ouvert au business.

Cet article a été précédemment publié dans The Thinker (Volume 12, 2010). Khadija Sharife est journaliste et chercheuse invitée au Centre for Civil Society (CCS) en Afrique du Sud.

Notes

[1Il existe une myriade d’autres exemples liés à l’Arabie Saoudite, l’Indonésie, l’Iran, la Syrie, etc. Les allers-retours entre Bechtel et l’administration concernent des personnalités comme Steven Bechtel lui-même (contact de la CIA au Business Council), George Schultz (ancien président de la société Bechtel et Secrétaire d’État de Reagan), Richard Helm (ancien directeur de la CIA sous Nixon et plus tard consultant pour la société), et William Simon (Secrétaire du Trésor sous Nixon et consultant pour Bechtel).