Zimbabwe : Quel bilan après trente ans d’indépendance ?

La médiation régionale et africaine pour sortir de la crise politique

, par CRIDEV

Durant les années 80, le Zimbabwe est à la pointe de la lutte contre le régime d’apartheid en Afrique du sud. Le pays sert de refuge aux membres de l’ANC (African National Congress).
Le Zimbabwe fait alors partie de la SADDC ancêtre de la SADC (communauté de développement de l’Afrique australe) qui vise à proposer une alternative économique aux pays d’Afrique australe dépendants de l’Afrique du sud et de son régime d’apartheid.
En présentant sa réforme agraire comme une réforme visant à corriger les injustices héritées de l’histoire coloniale, le discours national-populiste de Mugabe obtient pendant un certain temps le soutien des élites et des dirigeants africains et notamment au sein de la SADC.

L’Afrique du sud continue de jouer grand rôle dans le conflit. Dans les années 2000, le président Thabo Mbeki a plutôt soutenu le président Mugabe mais devant les virulentes critiques adressées à cette politique par la société civile sud africaine qui soutenait le parti d’opposition MDC, il a fini par jouer un rôle de médiateur.
L’Afrique du sud a alors favorisé la mise en place du gouvernement de coalition en septembre 2008.
L’Afrique du sud s’est par ailleurs gardé de soutenir ou de critiquer radicalement la violente réforme agraire promue au Zimbabwe, étant donné que sa propre situation foncière est toujours très inégalitaire. Elle doit aussi tenir compte du fait qu’il y a sur son territoire plus d’un million et demi de zimbabwéens.

En octobre 2010, les principales organisations de la société civile du Zimbabwe (civil society organisation, CSO), ont rencontré le médiateur officiel de la SADC, le président sud-africain, Jacob Zuma pour voir comment la SADC pouvait aider au processus électoral qui doit se tenir en 2011.
Le CSO demande à la SADC et L’Union africaine de superviser l’élection présidentielle et d’assurer l’application des règles essentielles pour une élection démocratique.
Le CSO a également demandé à l’ANC de faire pression sur le président Mugabe pour que celui-ci respecte l’état de droit et les droits de l’homme.
Aujourd’hui le président Mugabe n’a plus beaucoup de soutiens (à part le président Chavez ou le président iranien Ahmedinejab) mais continue néanmoins de résister à la communauté internationale.