La lutte pour les droits des travailleur·euses en Inde du Sud

Une initiative sur le travail

, par Agenda de la Solidarité Internationale

Chaque mois, à travers une thématique, l’agenda de la solidarité internationale propose de revenir sur deux initiatives portées par des associations, ONG, citoyen·nes, etc. et qui ont porté leur fruit. L’objectif est de comprendre les grands enjeux des problématiques internationales, montrer le pouvoir des mobilisations et donner des envies d’engagement, de manière positive.
Nous vous offrons donc, tout au long de l’année, des extraits de notre agenda. En mai, la lumière est mise sur le travail.

Crédits : Jihane Habachi

L’ONG Fedina a pour objectif d’accompagner et défendre les populations marginalisées (intouchables, femmes, populations tribales...) en Inde du Sud. Créée en 1983, cette organisation se bat pour les droits fondamentaux des laissés pour compte de la «  plus grande démocratie du monde  ». Une de ses priorités est de lutter pour l’amélioration des conditions individuelles et collectives de travail, notamment avec la syndicalisation des travailleur·euses. Ce combat est difficile par le fait que plus de 90 % de la force de travail en Inde fait partie du secteur dit «  informel  », autrement dit non structuré. Ce travail de longue haleine commence par l’action, essentielle, de faire prendre conscience à ces personnes de leur statut de «  travailleur·euse  » ou «  ouvrier·e  » ayant des droits.

Fedina aide ces travailleur·euses du secteur informel (textile, construction, travail domestique…) à former des syndicats et des groupes de pression, afin d’obtenir de meilleures conditions de travail, de salaires et l’accès à une sécurité sociale. L’ONG œuvre aussi à l’application effective des lois nationales et internationales, notamment des conventions fondamentales de l’OIT (Organisation internationale du travail). Fedina intervient dans 5 États indiens et a été à l’initiative d’un vaste réseau d’organisations, qui réunit une vingtaine de groupements communautaires et près de 40 syndicats, qui ont à leur actif plus de 115 000 membres, et défendent les intérêts de milliers de personnes.
A Bangalore, Fedina travaille beaucoup autour du secteur textile, où les violations des droits sont quotidiennes. En 2018, des salarié.e.s d’une entreprise de confection ont subi menaces, pressions, mises à pied et même violences, pour avoir été identifié·es comme syndiqué·es. Un système de défense a été mis en place, une plainte déposée, les autorités ont été saisies et des négociations ont été menées pendant plusieurs semaines. Grâce au travail de Fedina et des militant·es syndicaux, les ouvrier·es ont été réintégré·es, avec versement rétroactif de leur salaire, et les 5 managers qui les avaient agressé·es ont été licencié·es !

Pour en savoir plus : http://fedina.org/