La gouvernance non démocratique et illégale : en France, en Afrique et dans le Monde

mai 2009

, par BRUGVIN Thierry

Depuis plus de vingt ans, la mondialisation éloigne les citoyens des lieux de décisions. Les citoyens français l’observent avec l’Union Européenne tandis qu’au plan international, le G8 impose son modèle politique dans le monde, au travers le FMI, la Banque Mondiale et l’OMC en particulier. Au sein de ces différentes organisations, sous couvert d’un discours sur la « bonne gouvernance », les dirigeants libéraux privatisent les instances démocratiques en privilégiant le dialogue avec les entreprises au détriment des peuples, de leurs représentants, des ONG et en jouant la “société civile” contre les États.

Ces différents mécanismes relèvent généralement de la gouvernance inégale et non démocratique, mais restent pour une large part légaux. Cependant, il y a un autre champ qui lui est encore moins analysé, il s’agit de la dimension illégale de la gouvernance publique. Ce sont donc les différentes formes de la gouvernance politique et économique non démocratique, inégale et aussi illégale que nous allons analyser ici.

Comment les forces économiques influent-t-elles sur les décisions des pouvoirs publics, via les mécanismes de la gouvernance globale illégale, inégale et non démocratique ? Notre hypothèse est la suivante : il existe une influence, une relation dialectique, entre la force des idées (idées, acteurs et institutions), les pouvoirs publics et les forces économiques (institutions, acteurs capitalistes, capital financier, forces productives (moyens de production, techniques, connaissances, forces de travail). Cependant les forces économiques exercent une influence dominante sur les pouvoirs publics et la force des idées, par le biais de la gouvernance globale. Or, une part non négligeable de cette gouvernance nationale et globale est exercée de manière illégale, et non démocratique, même s’il ne s’agit pas d’affirmer que toutes les pratiques relevant de la gouvernance s’avèrent illégale. Il s’agit donc ici d’un typologie et non d’une description exhaustive de la gouvernance globale.

Ainsi, nous présenterons les 7 pouvoirs, ou les 7 formes de gouvernance non démocratique ou illégal qui sont des obstacles fondamentaux à la démocratisation de la société. Il s’agit du pouvoir économique (productif, commercial, financier (banques, dette, paradis fiscaux))- Le pouvoir répressif et militaire- Les pouvoirs publics nationaux et internationaux non démocratique et leurs pratiques impérialistes- Le pouvoir relationnel (réseaux, lobbies…) - Le pouvoir idéologique- Le pouvoir communicationnel-Le besoin psychosociologique de pouvoir.