La fin de l’Empire

Paris, Fayard, 2006, 352 pp., 22€

, par BELLO Walden

Directeur
de l’ONG Focus on the Global South, le philippin Walden
Bello démonte les dilemmes de la domination des
Etats-unis : la surextension qui les pousse à intervenir
de plus en plus à l’étranger, ce qu’ils ne peuvent reproduire
à l’infini ; la surproduction qui plombe l’économie
mondiale ; la crise de légitimité. Pour défendre leurs
intérêts stratégiques, ils ont d’abord soutenu des régimes
autoritaires et répressifs. Ils ne s’en sont éloignés
que pour imposer de prétendus régimes démocratiques
soumis au FMI et à la Banque mondiale mieux à même
d’imposer aux populations des politiques d’ajustement
structurels et de « libéralisation ». Loin d’opposer Clinton
à Bush, il qualifie le multilatéralisme supposé du premier
d’unilatéralisme non absolu. Pour lui, Bush met
toute son énergie à « acquérir une supériorité militaire
si écrasante qu’aucun pays ni aucune coalition de pays
ne pourrait même rêver de l’égaler ». L’enlisement en
Irak va contrecarrer ses plans. Sur le plan économique,
les Etats-Unis ont prôné la mondialisation comme
méthode d’unification de l’empire, la finance devenant
hégémonique, ce qui a conduit aux crises des années
1990 en Amérique latine et en Asie qui permettent de
« discipliner et resubordonner les pays en développement
dans l’intérêt des Etats-Unis et des autres économies
du Centre ». Aujourd’hui, la doctrine affirmée est
« le commerce des grands groupes capitalistes au-dessus
de tout ». Passionnante mise en perspective.

Présentation de l’ouvrage proposée par le CADTM(Comité pour l’annulation de la dette du Tiers monde.