La désobéissance civile au cœur du changement

Une initiative sur la non-violence

, par Agenda de la Solidarité Internationale

Chaque mois, à travers une thématique, l’agenda de la solidarité internationale propose de revenir sur deux initiatives portées par des associations, ONG, citoyen.ne.s, etc. et qui ont porté leur fruit. L’objectif est de comprendre les grands enjeux des problématiques internationales, montrer le pouvoir des mobilisations et donner des envies d’engagement, de manière positive.
Nous vous offrons donc, tout au long de l’année, des extraits de notre agenda. En octobre, la lumière est mise sur la non-violence.

John Hain Pixabay CCO

Le « vivre ensemble » d’une communauté, quelle qu’elle soit, repose sur des règles et lois acceptées par tou.te.s ses membres. L’attitude non-violente est de construire ensemble ces règles, de les améliorer, de les faire respecter et de s’y conformer. Obéissance ne veut pas dire soumission ! Lorsque ces règles sont injustes et que leur légitimité n’est plus acceptée, alors la non-violence invite à les contester, à s’y opposer dans un cadre légal, puis, en dernier recours, elle propose d’y désobéir pour montrer son désaccord et tenter de les changer : c’est le principe de la désobéissance civile.

La désobéissance civile se pratique au grand jour et peut déboucher sur une évolution positive. Les exemples sont nombreux : la grève fut longtemps illégale mais elle est aujourd’hui un droit ; les Saoudiennes qui ont conduit illégalement ont fini par faire évoluer la règle, etc. En France, le « délit de solidarité » est un cas d’école. Cette loi profondément injuste veut condamner toute personne aidant un.e migrant.e en situation illégale au mépris des règles humanitaires d’entraide et de secours. Prenons le cas de ce père de famille ayant désobéi consciemment en transportant dans sa voiture des Érythréennes en provenance d’Italie. Il a été poursuivi par la justice française comme beaucoup d’autres. Les mouvements de soutien se sont rapidement multipliés et la justice a longuement hésité à le condamner. Certain.e.s parlementaires se sont même emparé.e.s du dossier pour réinterpréter la loi, voire la modifier. Une nouvelle loi verra-t-elle le jour grâce à ces personnes « désobéissantes » ? Le jour où il a décidé de désobéir, ce père de famille était parfaitement conscient des risques qu’il encourait et a donné une leçon de civisme et de vie à ses enfants, présent.e.s à bord du véhicule.

Alors il ne faut pas avoir peur de le dire : l’avenir appartient à ceux qui désobéissent… de façon civile !