Le CD se meurt, dit-on, victime du téléchargement. Mais à qui profite le crime ? Le bilan provisoire que dresse Patrick Waelbroeck ouvre des perspectives nuancées. Il montre en quoi la nouvelle donne est profitable, notamment aux artistes indépendants, et pourquoi les méthodes répressives, du type loi Hadopi, sont vaines.
Depuis la fin des années 90, l’industrie du disque est en crise. Elle doit lutter contre les échanges massifs de fichiers musicaux sur les réseaux peer-to-peer, et elle peine aussi à s’adapter à des évolutions majeures du support musical (fin de vie du CD, apparition du MP3) et des modes de prescription (développement des communautés de consommateurs, outils logiciels améliorant l’appariement entre l’offre et la demande).
Or, si la baisse des ventes de disques est indéniable, on n’observe pas de baisse de l’intérêt des consommateurs pour la musique : la fréquentation des salles de concert n’a jamais été aussi importante, les radios musicales voient leurs parts d’audience progresser rapidement, les ventes de musique numérique connaissent une croissance exponentielle, de même que les achats de lecteurs MP3. La crise ne peut donc se résumer à un effet des échanges de fichiers musicaux. Cet article cherche à explorer plus en détail les multiples raisons de cette crise et à esquisser les évolutions possibles de l’industrie du disque.
L’industrie de la musique doit faire face depuis quelques années à l’essor des réseaux de partage en ligne alors qu’au même moment le support et la promotion de la musique pré-enregistrée subissent de profondes transformations avec l’apparition du format MP3 et les nouvelles formes de promotion collective, à travers notamment les communautés de fans en ligne. Lire