Avant-propos par Thierry Quinqueton, Président de l’Alliance Internationale des Éditeurs Indépendants
Éditer, c’est faire partager sa passion pour un texte : cela suppose de bien connaître l’espace de débat dans lequel on veut l’inscrire, d’y être effectivement impliqué. On n’édite pas dans la « bulle du village mondial », mais dans une culture vivante et particulière.
Dans les sociétés en développement, favoriser, stimuler la contribution du livre au débat public et au développement culturel, participer à la construction de sens, ce n’est pas du superflu, c’est contribuer au développement indissociablement économique, démocratique, social et culturel.
C’est la conviction partagée par la Fondation Prince Claus, qui place au cœur de ses interventions le lien entre culture et développement, et par l’Alliance internationale des éditeurs indépendants, qui rassemble et promeut des éditeurs indépendants, c’est à dire non contrôlés par les états, les grands groupes internationaux financiarisés ou les pouvoirs religieux.
Dans ce contexte, nous avons demandé à Octavio Kulesz, philosophe argentin, ancien éditeur « traditionnel » (Libros del Zorzal) et désormais éditeur numérique (Teseo) de conduire une étude sur les perspectives de l’édition numérique dans les pays en développement.
Notre conviction est en effet que la fantastique accélération et augmentation de la circulation des écrits et des productions culturelles, du fait de la numérisation des communications, loin d’invalider la fonction d’éditeur, ne la rend que plus déterminante dans la nouvelle architecture des échanges de savoirs qui se construit.