L’Équateur de 2015 : l’épuisement d’un modèle dans un contexte de crise mondiale

, par HOUTART François

23 août 2015, Quito.

Pour comprendre une situation aussi complexe que la conjoncture internationale chaotique actuelle, dont les tenants et aboutissants échappent à la capacité d’action de n’importe quel pays, et en particulier celle des pays du Sud, il est important d’éviter les explications simplistes qui réduisent les processus sociaux au volontarisme collectif ou individuel, car elles débouchent inévitablement sur des accusations mutuelles, et sont même susceptibles de conduire à l’usage de la violence institutionnelle ou spontanée.

Pour autant, on ne saurait nier la lutte des intérêts économiques qui, tant au niveau national qu’international, dominent le paysage, orientent les politiques et colonisent les esprits. D’ailleurs, s’il y a plusieurs façons de concevoir la lutte contre l’hégémonie du capital, la pertinence du choix dans la manière de le faire ne peut être jugée que par ses résultats. C’est pourquoi nous allons analyser, dans un premier temps, le contexte local et global, pour ensuite aborder les événements du mois d’août 2015.

Cette communication a pour objectif d’élaborer des scénarios propices à favoriser le débat de fond. En ce qui concerne notre utilisation du terme modèle, celui-ci ne doit pas être compris comme étant lié à un système de valeurs en soi. Il s’agit plutôt d’un objet social qui prend forme selon la logique adoptée par les acteurs sociaux, à des fins qu’ils se sont fixés. Donc, lorsque nous parlons d’un modèle de modernisation de la société, nous ne remettons pas en question l’intention de changer une société dans un sens de progrès, mais nous tenterons d’analyser le concept de modernité qui est sous-jacent et ses conséquences sociales.

1. Le contexte des manifestations d’août 2015

2. Les événements d’août 2015

3. Un processus local intégré dans une logique d’ensemble mondial

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