L’Algérie : l’histoire en héritage

Essai sur l’histoire de l’Algérie des origines à avril 2011

Par Smaïl GOUMEZIANE, éd. Non Lieu, 25€, 500 pages.

Un demi-siècle après l’Indépendance, les Algériens sont toujours dans l’attente de cette histoire qui leur permettrait de comprendre d’où ils viennent, qui ils sont et d’envisager leur avenir sur des bases et des repères objectifs. Car c’est bien l’histoire de l’Algérie qui a fait ce qu’ils sont aujourd’hui. Jusqu’ici, ils n’ont accédé, à l’école ou ailleurs, qu’aux histoires ou bribes d’histoires rédigées et diffusées de façon dominante par les « représentants » directs ou indirects des multiples conquérants, pouvoirs et autres opposants irréductibles de l’Algérie.
Avec, en filigrane, l’idée qu’il y aurait, selon les besoins ou selon les auteurs, une histoire officielle, une histoire des vaincus ou une histoire des vainqueurs ! Pour les Algériens, cette quête permanente d’une histoire qui soit leur patrimoine commun, dans laquelle ils puissent se connaître et se reconnaître, est donc récurrente. Ne dit-on pas d’un peuple sans histoire qu’il est un peuple sans humanité ! Cette quête symbolise, à elle seule, l’instabilité qui continue de caractériser le pays, les préjugés, les incompréhensions et les haines qu’il suscite encore en son sein et à l’étranger, notamment en France, et les incertitudes qui pèsent sur le futur individuel et collectif de ses habitants. Car, en Algérie comme ailleurs, les processus historiques contemporains ont le plus souvent leur origine dans le passé proche ou lointain. Le présent est gros du passé. C’est dire l’urgence d’une réponse objective à ce questionnement.