Inde : préserver les semences locales pour demain

Une initiative sur l’agriculture

, par Agenda de la Solidarité Internationale

Gardienne de semences, projet "Graines de l’espoir - phase 2", Inde, 2016
Crédits : SOL, Alternatives Agroécologiques et Solidaires

Dans les années 1960, l’Inde décide de moderniser et d’intensifier son agriculture par la Révolution Verte. Cette politique agricole a bénéficié aux grands groupes industriels et a favorisé l’utilisation de semences hybrides et OGM. La population agricole, majoritairement rurale et pauvre, s’est pliée à cette pratique, remplaçant l’utilisation des semences locales traditionnelles dans l’espoir de gagner en rendement. Cette décision politique a créé un véritable cercle vicieux, rendant les petits paysans dépendants des grandes firmes internationales (les graines OGM et hybrides étant non reproductibles) et accélérant la perte des pratiques traditionnelles de conservation des semences tout en augmentant l’endettement des paysans.

Pour rompre avec cette pratique, plusieurs voix se sont levées en Inde dont celle de Vandana Shiva, écoféministe renommée, qui a fondé l’association Navadanya en 1991. Véritable réseau indien de paysan.ne.s, gardien.ne.s de semences et de petit.e.s producteur.rice.s dans 18 États du pays, il a aidé à la mise en place de 122 banques de semences communautaires et à la formation de 5 millions d’agriculteurs à l’agriculture biologique et au commerce biologique et équitable.

Une grande place est donnée aux femmes au sein du réseau, notamment grâce au programme Diverse Women for Diversity qui agit aux niveaux national, régional et local. Formées à cultiver et à préserver les semences, les femmes les partagent au sein de leurs communautés, afin d’assurer la souveraineté alimentaire, et permettent d’accéder à une alimentation saine et de meilleure qualité. Les gardiennes de semences recherchent aussi à identifier les plantes les plus nutritives et les plus résistantes aux changements climatiques. En parallèle, Navdanya forme aussi les femmes à diversifier leurs productions (en faisant des conserves par exemple) et à trouver des débouchés pour réussir à en vivre. Grâce à la mise en place de ces alternatives, l’organisation permet un développement économique des petites communautés rurales valorisant les circuits-courts dans lequel les femmes ont un véritable rôle de levier.

Pour en savoir plus : www.navdanya.org