Honduras coup d’état militaire archaïque

, par JOXE Alain

La tentative de coup d’État militaire organisé par l’oligarchie traditionnelle au Honduras, sans l’aval de la présidence américaine, nous rappelle que l’Amérique latine centrale et andine reste partiellement une zone sous contrôle des anciennes classes dominantes agraires et urbaines, issues du système colonial espagnol, Appuyées sur leurs armées, formées à la répression modernisée par les États-Unis au titre de la guerre froide puis au titre de la guerre antiterroriste, ces militaires ont pu s’imaginer être toujours chargés de mater les démocraties avec accord de Washington .
Raisons politico-sociales du coup

La cause du coup d’état militaire, « entériné par la Cour suprême » (ce qui est un coup d’état juridique), et approuvé par le Congrès, c’est bien le train de réformes du président Zelaya, personnage issu du parti traditionnel libéral et qui a évolué sur une ligne réformiste de gauche. Zelaya poussait trois réformes :
 La première : une réforme agraire ; (7000 personnes, soit 0,1 % de la population sont propriétaires de 80 % des terres cultivables. 50 % de la population vit au dessous du seuil de pauvreté). Avec 1,7 millions de chômeurs et la Crise la réforme agraire est une mesure vitale.
 La seconde est une réforme de la constitution avec introduction possible d’un deuxième mandat présidentiel (après un sondage populaire que les médias intitulent faussement référendum constitutionnel, alors qu’il s’agit seulement d’une enquête préliminaire d’opinion d’un type prévu par la constitution.
 la troisième est une enquête sur la corruption et les malversations d’une série de personnages de l’oligarchie Cette menace a mis fin au soutien du parti libéral, à l’origine parti de Zelaya. Les partis traditionnels tous compromis retrouvant l’unité convoquent la cour suprême et l’armée pour expulser le corps devenu étranger du président élu, virant à gauche sans autorisation de sa classe. Lire