L’Afrique des Grands Lacs sort-elle de la tourmente ?

Glossaire sur les pays des Grands lacs

, par Forum Réfugiés

RDC

Accord de Lusaka
L’Accord de Lusaka pour un cessez-le-feu en RDC a été signé en juillet et août 1999 dans la capitale zambienne par les deux républiques du Congo, d’Angola, de Namibie, d’Ouganda et du Rwanda, ainsi que par les mouvements rebelles RCD et MLC.

AFDL : Alliance des Forces Démocratiques pour la libération du Congo-Kinshasa
réée le 18 octobre 1996, l’AFDL regroupe quatre groupes : le Parti de la Révolution Populaire (PRP) de Laurent-Désiré Kabila, le Conseil National de Résistance pour la Démocratie (CNRD) d’André Kissasse Ngandu, le Mouvement Révolutionnaire pour la Libération du Zaïre (MRLZ) de Masasu Nindaga, et l’Alliance Démocratique des Peuples de Déogratias Bugera. En prenant possession de la capitale Kinshasa le 17 mai 1997, l’AFDL met un terme à trois décennies de pouvoir mobutien.

CNDP – Congrès National pour la Défense du Peuple
Mouvement politico-militaire créé par Laurent Nkunda, fort de 3 à 4.000 hommes et basé au Nord-Kivu (Est du Congo). Suite à l’arrestation de Laurent Nkunda en janvier 2009, le mouvement est devenu un parti politique. En juin 2010, le CNDP aurait mis fin à son administration parallèle au Nord-Kivu.

FAC - Forces Armées Congolaises
Dénomination de l’armée entre mai 1997 et la mise en vigueur de l’Accord de Sun City en 2003.

FARDC - Forces Armées de la République Démocratique du Congo
Dénomination de l’armée issue de la fusion entre les FAC et les éléments des groupes armés non retournés à la vie civile, selon les dispositions de l’Accord adopté à Sun City le 1er avril 2003.

FAZ - Forces Armées Zaïroises
Dénomination de l’armée de 1971 à mai 2007.

MONUC - Mission de l’Organisation des Nations Unies en République démocratique du Congo
Créée en novembre 1999 suite aux Accords de Lusaka, c’est la plus importante des 18 missions de maintien de la paix conduites par l’ONU, avec un effectif total de 21 200 personnes et un budget annuel de près de USD 1 milliard. Son mandat lui permet de dissuader toute tentative de recours à la force de la part de tout groupe armé, étranger ou congolais notamment les ex-FAR et Interahamwe. La MONUC est devenue MONUSCO (Mission de l’Organisation des Nations Unies pour la Stabilisation en République Démocratique du Congo) reformulant son mandat suite aux appels à son retrait par les autorités congolaises.

PRP - Parti de la Révolution Populaire
Mouvement politique créé en 1967 par Laurent Désiré Kabila, d’inspiration maoïste, et doté en 1968 d’une branche militaire, les Forces Armées Populaires (FAP).

RCD - Rassemblement Congolais pour la Démocratie
Mouvement rebelle créé en août 1998, deux semaines après l’offensive rwando-ougandaise contre le Congo. Il rassemble d’anciens mobutistes, des kabilistes déçus, des leaders tutsis et des opportunistes, unis dans leur projet de renverser Kabila. Sa branche militaire rassemble des éléments des ex-FAZ et des FAC et des soldats tutsis issus de l’AFDL.

RWANDA

FAR - Forces Armées Rwandaises
Nom de l’armée rwandaise jusqu’à la prise du pouvoir du FPR / APR en juillet 1994. Essentiellement composée de Hutus. Un nombre important d’éléments des FAR a pris part au génocide, tandis que d’autres ont tenté de s’y opposer.

FPR - Front Patriotique Rwandais – APR - Armée Patriotique Rwandaise
Mouvement rebelle politico-militaire fondé en 1987 par des Rwandais tutsis exilés principalement en Ouganda. Dirigé par Fred Rwigema, auquel succéda très rapidement Paul Kagame, le FPR déclenche les hostilités en octobre 1990 à partir de l’Ouganda et remporte la victoire militaire en juillet 1994. Le FPR constitue le noyau du régime rwandais actuel.

FDLR - Forces Démocratiques pour Libération du Rwanda
Groupe armé créé en 2000 et actif sur le terrain en RDC (Nord et Sud-Kivu). Essentiellement constitué de Rwandais hutus ayant fui le Rwanda en 1994 lors de la victoire du FPR, dont un bon nombre a pris part au génocide, il regroupe également des Congolais l’ayant rejoint par opportunisme.

TPIR - Tribunal Pénal International pour le Rwanda
« Le Tribunal pénal international pour le Rwanda a été créé pour juger les personnes présumées responsables d’actes de génocide et d’autres violations graves du droit international humanitaire commises sur le territoire du Rwanda et les citoyens rwandais présumés responsables de tels actes ou violations du droit international commis sur le territoire d’États voisins entre le 1 er janvier et le 31 décembre 1994. »
Il est souvent reproché au TPIR d’une part le faible nombre de procès d’auteurs du génocide arrivés à terme (28 condamnations définitives), d’autre part le renoncement à toute poursuite à l’encontre des membres du FPR accusés d’avoir commis des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité.

BURUNDI

Palipehutu-FNL : Parti de Libération du Peuples Hutu -Front national de libération
Créé en 1980 par Rémi Gahutu, le Palipehutu, avec sa branche armée FNL, est le dernier mouvement rebelle encore actif au Burundi. Son chef actuel est Agathon Rwasa.

CNDD-FDD : Conseil National pour la Défense de la Démocratie - Forces pour la Défense de la Démocratie
Mouvement politico-militaire créé après l’assassinat du président Ndadaye en octobre 1993, le CNDD-FDD entre dans le gouvernement de transition en 2003 suite aux accords de paix de Dar-es-Salaam (Tanzanie), avant de remporter les élections générales en 2005 et 2010. Son leader, Pierre Nkurunziza est l’actuel président du Burundi.

OUGANDA

NRA - National Resistance Army
Mouvement rebelle armé ougandais fondé par Yoweri Museveni en 1981 contre le président Milton Obote. Appuyée par la Tanzanie et renforcée par des réfugiés tutsis rwandais exilés en Ouganda, la NRA prend le pouvoir en 1986 en renversant le président Tito Okello. L’armée ougandaise actuelle s’appelle la Force de Défense du Peuple Ougandais.

LRA - Lord Resistance Army
Mouvement rebelle créé en 1988 dans le Nord de l’Ouganda. Joseph Kony est l’actuel chef de la LRA. Soutenue par le gouvernement soudanais, la rébellion est accusée de nombreux crimes de guerre, notamment le recrutement massif d’enfants soldats.
En décembre 2008, les armées ougandaise, sud-soudanaise et congolaise ont lancé une offensive collective à la Garamba, sans pourtant réussir à éliminer l’état-major de la LRA. Le groupe, divisé en petites unités, se déplace à pied dans les Uélés (districts situés dans le nord-est du Congo), dans l’est de la République centrafricaine (RCA) et dans certaines régions du Sud-Soudan.
Il est particulièrement connu pour recruter de force des enfants soldats, transformer de jeunes garçons en tueurs et utiliser des fillettes comme porteuses ou comme esclaves sexuelles. Les membres du groupe mutilent également les lèvres et les oreilles de leurs victimes pour terroriser la population.

Et aussi …

Banyamulenge (RDC) :
Littéralement « ceux de Mulenge » (nom d’une localité). On désigne ainsi, au sens strict, les descendants d’un groupe de pasteurs tutsis rwandais ayant fui la vindicte de la royauté rwandaise à date ancienne (fin du XVIII° / début XIX°) pour s’installer sur les hauts plateaux de l’Itombwe qui dominent le lac Tanganyika au Sud-Kivu. Les Banyamulenge sont quelques dizaines de milliers ; ils ont appuyé la rébellion du FPR et ont constitué un des noyaux de l’AFDL. Un emploi abusif du mot désigne l’ensemble des Tutsis congolais.

Banyarwanda (RDC)
Le terme désigne des personnes d’origine rwandaise, récente ou lointaine, hutus et tutsis (et twas = pygmées), de statuts différents. On trouve également le terme Rwandophones pour désigner les personnes utilisant le kinyarwanda.

Hema (RDC)
Une des principales ethnies de l’Ituri (district de la Province-Orientale, à l’extrême nord-est de la RDC), numériquement parlant, avec les Alur et les Lendu. Traditionnellement portés sur l’élevage et le commerce, les Hema, qui sont également établis en Ouganda, se sont trouvés en position dominante dans le chef-lieu du district, Bunia, et ont connu des frictions avec les Lendu depuis le début du siècle. Dans le conflit de l’Ituri, les groupes armés Hema ont été appuyés par l’Ouganda, mais aussi par le Rwanda.

Interhamwe (Rwanda)
En kinyarwanda, littéralement "ceux qui se tiennent ou attaquent ensemble". Milices rwandaises hutues appartenant à la branche jeunesse de l’ancien parti unique (hutu) du président rwandais Juvénal Habyarimana dont la branche armée est le MNRD. Les Interahamwe sont les principaux exécutants du génocide rwandais en 1994.

Lendu (RDC)
Une des principales ethnies de l’Ituri (district de la Province-Orientale, à l’extrême nord-est de la RDC), numériquement parlant, avec les Alur et les Hema. Traditionnellement portés sur l’agriculture, ils ont connu des frictions avec les éleveurs Hema depuis le début du siècle. Dans le conflit de l’Ituri, les groupes armés Lendu ont été appuyés par le gouvernement congolais et ses alliés locaux.

Maï Maï (RDC)
Du mot qui signifie eau en swahili (maji / mayi) comme en lingala (mai, prononcé maï). Selon leur croyance, les combattants aspergés d’eau magique deviennent invulnérables, les balles qui les frappent se transformant en eau. Le terme est réapparu en 1996 pour désigner les groupes armés congolais voulant bouter hors du pays l’envahisseur rwandais. Reconnus comme une partie en conflit dans l’Accord de Sun-City, les principaux groupes ont participé au pouvoir de transition en 2003-2006. Leurs éléments sont progressivement démobilisés ou intégrés aux FARDC dans le cadre du DDR (Désarmement, Démobilisation, Réinsertion).