50 ans d’indépendances en Afrique subsaharienne : Regards croisés

Glossaire

, par CDATM

AEF : Afrique équatoriale française (1910-1958)
Gouvernement général de possessions coloniales françaises en Afrique centrale, s’étendant du fleuve Congo au désert du Sahara. Le gouvernement général de l’AEF qui succédait au Congo français, comprenait quatre territoires : le Gabon, le Moyen Congo, l’Oubangui-Chari et le Tchad. Quand les territoires votèrent pour devenir autonomes dans le cadre de la Communauté française, la fédération fut dissoute.

AOF : Afrique occidentale française (1895-1958)
Fédération groupant, huit colonies françaises d’Afrique de l’Ouest, avec l’objectif de coordonner sous une même autorité la pénétration coloniale française sur le continent africain. Constituée en plusieurs étapes, elle réunit à terme la Mauritanie, le Sénégal, le Soudan français, la Guinée, la Côte-d’Ivoire, le Niger, la Haute-Volta et le Dahomey, soit près de 25 millions de personnes au moment de sa dissolution en 1958.

Afropolitanisme
C’est, pour Achille Mbembé (historien, né en 1957 au Cameroun), la "conscience d’une relativisation des racines et des appartenances primaires, et une façon d’embrasser l’étrange, l’étranger et le lointain, la capacité de reconnaître son propre visage dans celui de l’étranger et de valoriser les traces du lointain dans le proche."

Apartheid
Ce terme désigne initialement l’apartheid en Afrique du Sud, une politique de lois de séparation raciale appliquées entre 1948 et 1991. Le concept de l’apartheid s’articulait autour de la division politique, sociale, économique et géographique du territoire sud-africain et de sa population répartie en groupes raciaux hiérarchiquement distincts :

 les blancs, un peu plus de 21 % de la population sud-africaine à la mise en place de l’apartheid,
 les Indiens, un peu moins de 3 % de la population en 1950,
 les Coloured (ou métis), 9 % de la population en 1950,
 les Noirs ou Bantous, près de 67 % de la population au moment de la de la mise en place de l’apartheid.

Cette politique a été appliquée en Afrique du Sud et dans le Sud-Ouest africain (1959-1979), alors sous tutelle sud-africaine.

Balkanisation
Processus de morcellement d’unités politiques et géographiques en une multitude d’États à la viabilité plus ou moins précaire afin de profiter de ces divisions pour diminuer la puissance des Etats. Il entre de façon durable dans le vocabulaire politique après la Première Guerre mondiale.

Bandung (Conférence de)
La conférence de Bandung s’est tenue en 1955 en Indonésie ; elle réunissait pour la première fois les représen­tants de 29 pays africains et asiatiques. Cette conférence marqua l’entrée sur la scène internationale des pays dits du « Tiers monde ». Ceux-ci choisirent le non-alignement car ils ne veulent pas coopérer avec les différents blocs.

Citoyen, citoyenneté
Le citoyen est la personne qui jouit de la citoyenneté dans un Etat. La citoyenneté est la possibilité, pour une personne, de participer à la vie sociale et politique d’un pays. Elle induit entre le citoyen et l’Etat, des droits et devoirs réciproques. La citoyenneté comporte des droits civils et politiques, et des devoirs définissant le rôle du citoyen dans la cité et face aux institutions. Au sens juridique, c’est un principe de légitimité : un citoyen est un sujet de droit.

Code de l’indigénat
Recueil de mesures discrétionnaires destinées à faire régner le « bon ordre colonial », il fut imposé en 1887 par le gouvernement français à l’ensemble de ses colonies puis sans cesse « amélioré » de façon à adapter les intérêts des colons aux « réalités du pays ». Le Code de l’indigénat distinguait deux catégories de citoyens :
 les citoyens français (de souche métropolitaine)
 les sujets français, c’est-à-dire les Africains noirs, les Malgaches, les Algériens, les Antillais, les Mélanésiens, etc., ainsi que les travailleurs immigrés.

Les sujets français (indigènes), soumis au Code de l’indigénat, étaient privés de la majeure partie de leur liberté et de leurs droits politiques ; ils neconservaient au plan civil que leur statut personnel, d’origine religieuse ou coutumière. Le Code de l’indigénat était assorti de toutes sortes d’interdictions dont les délits étaient passiblesd’emprisonnement ou de déportation. Le terme d’indigénat, réservé aux habitants autochtones d’un territoire colonial de nationalité française ou belge mais ne disposant pas d’une citoyenneté de même niveau que l’habitant d’origine européenne (« colon », « métropolitain ») fut théoriquement aboli en 1946 par la France, de facto en 1960 par l’indépendance du Congo, colonie belge.

Commerce triangulaire
Circuit commercial issu de la traite négrière : les navires négriers partent d’Europe pour l’Afrique chargés de marchandises (textiles, verroterie, alcools et surtout des armes), objets de traite qu’ils échangent contre des esclaves qui sont vendus aux colons des Amériques après avoir été déracinés et transportés par delà les océans. Avec le produit de la vente, les négriers achètent des produits tropicaux (café, coton, sucre…) qu’ils revendent en Europe. Ce circuit durait environ dix-huit mois.

Eurocentrisme
Attitude qui caractérise un fait "vu" d’Europe. Exemple : la « découverte de l’Amérique » est une expression eurocentrique. C’est du point de vue des Européens que l’Amérique est découverte, certainement pas du point de vue des « Amérindiens » qui y vivaient depuis très longtemps, et pour qui la conquête européenne a eu le sens d’une apocalypse, d’une fin de leur monde.

Françafrique
L’expression « Françafrique » désigne les réseaux d’influence français en Afrique, qui sont une composante des relations diplomatiques entre la France et ses anciennes colonies africaines. Des associations comme Survie dénoncent le néocolonialisme de la France qui s’exerce par le biais de ces réseaux.

Francophonie
La Francophonie, en tant que fait de parler français, est une composante de la politique étrangère de la France.

Frontières des pays africains
Issu de la Conférence de Berlin (février 1885), le découpage politique de l’Afrique correspond davantage aux ambitions hégémoniques des puissances européennes qu’aux identités et solidarités des populations locales. Lors des indépendances, l’Organisation de l’Unité Africaine (OUA), n’a guère eu d’autre choix que celui d’avaliser les frontières imposées par les ex puissances coloniales.

Panafricanisme
Mouvement politique et culturel, concernant la diaspora africaine, visant à régénérer l’Afrique, ainsi qu’à encourager un sentiment de solidarité entre les populations du monde africain. Le panafricanisme glorifie le passé de l’Afrique et inculque le sentiment de fierté des valeurs africaines.

Panafricaines (conférences)
Avec George Padmore, William Edward Burghardt Du Bois organise en 1901, à Londres, la première conférence panafricaine. Il y exige des « gouvernements responsables » pour les colonies africaines et le respect de l’indé­pendance d’Haïti, du Libéria, de l’Ethiopie. De 1919 à 1945, cinq congrès internationaux panafricains seront organisés (Paris, Londres, Lisbonne, New York, Manchester). Jomo Kenyatta (président du Kenya) en 1964) et Kwame Nkrumah (premier ministre du Ghana) en 1957) étaient présents au Congrès panafricain de 1945, à Manchester (Angleterre).

Plans d’Ajustement Structurel
Mis en place par le FMI (Front Monétaire International) ils ont un objectif double : la restauration de l’équilibre budgétaire et le retour à la viabilité économique extérieure d’un pays. Les moyens à mettre en oeuvre pour attein­dre cet objectif sont la privatisation et la réduction des dépenses publiques dans les domaines de l’éducation et de la santé notamment. Les conséquences de ces dispositifs financiers ont le plus souvent, des conséquences dramatiques sur les droits économiques et sociaux des populations.

Société civile
"Le terme de société civile est employé pour parler globalement de personnes et groupes de personnes orga­nisés collectivement, indépendamment de l’Etat. On regroupe sous cette appellation des mouvements, organi­sations, associations qui agissent en dehors de l’Etat et des pouvoirs constitués, pour faire prendre en compte leurs valeurs ou leurs intérêts par les décideurs politiques et économiques. Les ONG, les syndicats, les asso­ciations d’usagers, les groupements paysans, les entreprises par exemple, font en théorie partie de la société civile".