Femmes et semences pour la résistance

Par Gabriela De Cicco

, par Grain

Cet article fait partie de la série des Dossiers du Vendredi qui analysent quelques sujets et débats liés au thème du Forum international de l’AWID 2012 et mettent en évidence les rapports qui existent entre les questions des droits des femmes et le pouvoir économique. Vous trouverez plus d’informations sur le Secteur privé et le pouvoir des entreprises ici.

En 2001, les femmes de la Coordinadora Latinoamericana de Organizaciones del Campo (CLOC, la coordination latino-américaine d’organisations paysannes) se sont réunies au Mexique à l’occasion de la IIème Assemblée continentale des femmes paysannes « Femmes paysannes cultivant un millénaire de vie, de justice et d’égalité ». A la suite de cette rencontre, elles présentèrent l’idée de mener une campagne mondiale pour la défense des semences indigènes et autochtones devant le IIIème congrès de la CLOC et de la Vía Campesina. En 2002, au cours du Forum qui se tenait en parallèle au Sommet mondial de l’alimentation, la Vía Campesina et les Amis de la Terre international (Amigos de la Tierra Internacional) décidèrent, en collaboration avec d’autres organisations, de lancer la campagne mondiale initialement intitulée « Les semences, patrimoine commun de l’humanité ». [1]

La Campagne se base sur les multiples formes de la connaissance autochtone et paysanne des semences, de l’agriculture et de la biodiversité, ces dernières étant valides en elles-mêmes et dispensées de validation externe, scientifique ou autre. Elle vise à trouver des moyens efficaces d’impliquer la société dans son ensemble, y compris faire appel à des techniciens et des scientifiques lorsque les processus d’érosion biologique et culturelle l’exigent. Le leadership et la prise de décision finale relèvent de la Vía Campesina, des organisations de paysan-ne-s et d’indigènes ainsi que des communautés. La Campagne fait partie de la lutte pour défendre, renforcer et/ou retrouver la souveraineté politique, culturelle, économique et alimentaire des peuples, et s’inscrit dans le cadre d’une lutte plus vaste contre le système capitaliste et sa phase néo-libérale. Elle fait ainsi partie de la recherche des projets alternatifs populaires et s’avère étroitement liée à la défense des terres, des territoires et des cultures paysannes et autochtones.

La campagne est menée dans chaque pays en fonction de ses réalités locales à travers les foires de biodiversité, les marchés locaux et les échanges de semences. [2]

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Notes

[1Document final, CLOC-V.C. Réunion de la campagne des semences à Quito, du 22 au 24 juillet 2010, rédigé par Francisca Ramirez. Nous remercions FR d’avoir partagé ce document avec nous.

[2Il existe au Chili des écoles de conservation des semences qui cherchent à faire perdurer les savoirs ancestraux. “La conservatrice est la personne qui se charge de protéger et de veiller sur les semences.” En Equateur des tables rondes géantes sont organisées dans des parcs pour parler de la souveraineté alimentaire.