Et maintenant, qu’est ce qu’on fait ? On foisonne !

Podcast

, par Rédaction

Dans ce mini-podcast, ritimo revient sur les multiples initiatives et stratégies de luttes, individuelles ou collectives, qui restent à mettre en place ou à amplifier pour freiner le désastre environnemental et climatique !

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TRANSCRIPTION

« T’as vu les feux de forêts ces dernières semaines ?
– Ou ça, au Canada ?
– Nan, en Sibérie... Enfin, entre l’Australie, l’Amazonie, l’Amérique du Nord, la méditerranée, le sud-est asiatique...
– J’avoue c’est chaud... Franchement, moi des fois je préfère me couper des médias, ca me déprime trop.
– Grave, l’autre jour j’écoutais une interview sur le dernier rapport du GIEC, a priori c’est déjà trop tard, y’a plus de marche arrière possible…
– En même temps, quand tu vois comment les gouvernements ils en ont rien à faire et ils continuent à polluer avec leurs amies les grandes entreprises…
– Bah ouais, on manifeste on manifeste et y’a rien qui bouge. Franchement des fois jme dis, autant jeter l’éponge, ca sert à rien ce qu’on fait »

Haut les cœurs ! Le panorama n’est pas réjouissant, c’est vrai. Mais partout dans le monde, des milliers d’initiatives foisonnent ! Pour les premiers impacté·es par les injustices et les pollutions, arrêter de lutter n’est juste pas une option !

Tu as quelques exemples de ces luttes à nous donner ?
→ L’affaire du siècle, par exemple !
Vous savez, ce recours en justice contre l’Etat francais pour inaction climatique. Fin 2018, la pétition avait recueilli près de 2 millons de signatures en quelques semaines ! Après deux ans de bras de fer juridique, le Conseil d’Etat a fini par mettre l’Etat face à ses responsabilités — et a déclaré que les objectifs de réduction de gaz à effet de serre fixés par la loi sont contraignants. Par cette décision, l’Etat a trois mois pour prouver que les actions mises en place sont suffisantes pour atteindre ces objectifs. Donc la bataille continue !

→ Ou bien le blocage du méga projet Tía Maria au sud du Pérou !
En mai 2015, le pays était à nouveau en ébullition à cause d’un conflit socio-environnemental. Les agriculteurs du Valle del Tambo, dans la région d’Arequipa, protestaient contre l’ouverture d’une mine à ciel ouvert, Tia Maria, aux abords d’un cours d’eau important. Mobilisations massives, blocage des routes, prises de positions publiques... La lutte paye, malgré la répression policière et la criminalisation des manifestants : depuis 2011 l’entreprise minière ne peut toujours pas passer à la phase d’exploitation. La résistance populaire permanente réussit à préserver les terres agricoles fertiles contre l’extractivisme destructeur.

→ Ah, et aussi, la lutte pour l’interdiction de la technique de fracturation hydraulique !
L’extraction gaz de schiste, aussi appelé "fracking", a fait couler beaucoup d’encre, du fait de ses lourdes conséquences sur l’environnement. Grâce à une pression citoyenne soutenue et d’ampleur pendant des années, cette technique est désormais interdite en France ! Un signal international fort, dans un contexte où il faudra laisser plus de 80 % des ressources fossiles connues dans le sous-sol pour atteindre les objectifs climatiques.

Mais les stratégies et méthodes de luttes sont multiples, variées, et adaptées au contexte : par exemple…
... c’est construire l’autonomie sur des Zones À Défendre, comme à Notre Dame des Landes
... c’est participer à des boycotts de la consommation : que ce soit sur la viande industrielle, grande émettrice de gaz à effet de serre, ou encore sur l’huile de palme, responsable de la déforestation des forêts primaires
... c’est repenser la démocratie hors du système représentatif, afin de reprendre du contrôle sur nos vies et notre environnement

Dans les années 60, le philosophe et anarchiste Muray Bookchin a pensé la gestion démocratique des territoires comme solution à la crise écologique. Pour lui, une démocratie radicale et une écologie sociale serait à même de redonner à chacun son pouvoir d’agir, et de prendre part aux décisions sur la vie en commun. Décentralisation, démocratie directe et économie municipalisée : voila les maîtres mots de ce projet politique qu’est le municipalisme libertaire. Sa pensée irrigue aujourd’hui de nombreux mouvements clés, depuis le Rojava kurde jusqu’aux réseaux municipalistes européens, en passant par Occupy Wall Street et les printemps arabes.

... c’est participer à des blocages comme avec Ende Gelande... Chaque année, ce mouvement de désobéissance civile donne rendez-vous à des centaines de militants pour bloquer une mine de lignite à ciel ouvert en Allemagne
... c’est protéger, depuis l’international, les défenseurs des droits humains et de l’environnement qui luttent pour leurs droits — et donc les nôtres

Frontline Defenders est une organisation internationale qui vise à protéger les défenseurs des droits qui font face à des risques graves de par leurs activités. En Amérique Latine, par exemple, un quart de ces défenseurs sont autochtones : en défendant leurs territoires, en s’opposant à l’accaparement des terres et à l’extractivisme, ils et elles jouent un rôle de premier ordre dans la lutte contre le changement climatique. Cependant, ces défenseurs autochtones sont aussi les plus vulnérables. Leurs vies et celles de leurs familles sont souvent menacées — et les assassinats sont, malheureusement, très nombreux. Face à cela, Frontline Defenders propose un éventail d’outils et de programmes pour assurer leur protection — depuis des formations à la sécurisation des outils numériques jusqu’à des évacuations d’urgences... Mais aussi des campagnes internationales qui les rendent visibles, voire célèbres, afin de rendre plus couteux le fait de s’attaquer à eux.

...c’est se mobiliser pour exiger de nos banques qu’elles arrêtent de financer les grands pollueurs. Pour cela, on peut soutenir massivement les campagnes d’ONG actives sur ce sujet, par exemple les Amis de la Terre, 350.org, Reclaim Finance ou Bank Track... Ces mobilisations de désinvestissement des énergies fossiles, pour assécher les grands pollueurs, sont en train de prendre une ampleur mondiale !

En vrai, tu vois, des initiatives, il y en a plein, des individuelles et des plus collectives. On n’a plus beaucoup de temps, mais on n’a pas non plus le luxe de baisser les bras. Il faut aller chercher dans les alternatives et initiatives pour trouver un engagement à ton échelle, en fonction de tes savoirs faire et de tes disponibilités !

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