Équateur : victoire historique des Waorani contre l’industrie pétrolière

Une initiative pour les peuples autochtones

, par Agenda de la Solidarité Internationale

Chaque mois, à travers une thématique, l’agenda de la solidarité internationale propose de revenir sur deux initiatives portées par des associations, citoyen·nes, ONG, etc. pour comprendre les grandes problématiques internationales, montrer le pouvoir des mobilisations et donner des envies d’engagement.
Nous vous offrons donc, tout au long de l’année, des extraits de notre agenda.
En août, la lumière est mise sur les peuples autochtones.

© Dylan Kayamare - Alyatuwa Ukupo

En Équateur, 13 nationalités autochtones sont officiellement reconnues, parmi lesquelles les Waorani, qui se considèrent, aux côtés d’autres peuples autochtones, comme les gardien·nes de la forêt amazonienne. « Nos lances ne sont plus suffisantes pour défendre notre territoire des menaces pétrolières » : c’est ainsi que la plateforme et la campagne Waorani Resistance expliquent leur démarche.
Car même si leur souveraineté territoriale est reconnue, le sous-sol reste la propriété de l’État. Or, le pétrole est un des piliers de l’économie du pays et les ravages entraînés par la politique extractiviste équatorienne sont dévastateurs.

Alors qu’un nouveau projet d’exploitation pétrolière devait s’installer sur leurs terres, sans leur consentement, les Waorani ont décidé de porter l’affaire devant les tribunaux. Ces derniers leur ont finalement donné raison avec un verdict rendu en avril 2019 et qualifié d’historique. Les juges de la Cour de Pastaza, située au sud est de l’Équateur, ont reconnu que les droits des Waorani avaient été bafoués, ce qui a permis de suspendre l’implantation de l’industrie pétrolière dans cette partie de l’Amazonie.

En 2020, les Waorani ont encore dû se battre contre des activités extractives qu’il et elles n’avaient pas autorisées et qui menaçaient leur survie. En effet, en pleine pandémie de Covid-19, du fait des risques accrus de contagion dus à la pénétration illégale de leur territoire, les Waorani ont frôlé l’extinction. Il·elles se sont donc à nouveau présenté·es devant les juges pour tenter de stopper les entreprises pétrolières, qui ont continué leurs activités, pourtant non essentielles. Les Waorani ont exigé d’être impliqué·es dans la conception des plans d’intervention contre la pandémie, afin que ceux-ci soient adaptés culturellement et prennent en compte leurs connaissances en médecine traditionnelle et leurs spécificités linguistique et géographique.
La lutte est encore loin d’être terminée.

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