Entre héritage de l’apartheid et développement national

, par CETRI , PASSTOORS Hélène

Vingt ans après son accession au pouvoir le bilan de l’ANC est marqué par l’ambivalence. D’un côté le maintien des objectifs historiques de liquidation de l’héritage de l’apartheid, des dépenses sociales considérables et des politiques de discrimination positive, de l’autre des politiques économiques néolibérales - aujourd’hui mises en cause ! - ayant comprimé le marché du travail et maintenu la majorité de la population noire dans les affres de l’économie informelle.

A la fois pragmatique et traversé par des courants idéologiques divers, l’ANC au pouvoir en Afrique du Sud depuis 1994 semble toujours vouloir combiner le nationalisme africain - nationalisme inclusif « d’unité dans la diversité » - avec un projet d’émancipation et de justice sociale. Cette ambition, clairement inscrite dans son programme originel - la « Freedom Charter » de 1955 -, est endossée depuis lors par ses alliés historiques, les syndicats progressistes de la COSATU [1] et le parti communiste (SACP). Si d’aucuns avaient espéré pouvoir passer à un projet socialiste aussitôt le pouvoir politique conquis, les circonstances concrètes d’une transition négociée, la situation de l’État comme de l’économie nationale, ainsi que le contexte du néolibéralisme triomphant des années 1990 l’ont néanmoins empêché.

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