En France, le parrainage républicain des mineur·es isolé·es étranger·es

Une initiative sur les migrations

, par Agenda de la Solidarité Internationale

Chaque mois, à travers une thématique, l’agenda de la solidarité internationale propose de revenir sur deux initiatives portées par des associations, ONG, citoyen·nes, etc. et qui ont porté leur fruit. L’objectif est de comprendre les grands enjeux des problématiques internationales, montrer le pouvoir des mobilisations et donner des envies d’engagement, de manière positive.
Nous vous offrons donc, tout au long de l’année, des extraits de notre agenda. En décembre, la lumière est mise sur les migrations.

Cérémonie de parrainage républicain à la mairie du 18e arrondissement de Paris, mai 2018.
Crédits : Erwan Floch

L’article 20 de la Convention internationale des droits de l’enfant (Cide), rappelle que : « Tout enfant qui est temporairement ou définitivement privé de son milieu familial, ou qui dans son propre intérêt ne peut être laissé dans ce milieu, a droit à une protection et une aide spéciales de l’Etat ».
Pourtant, pour beaucoup de jeunes étranger·es qui arrivent non accompagné-e-s en France, cette protection fait défaut.

C’est dans ce contexte que des personnes se mobilisent pour accompagner ces jeunes dans leurs démarches et les aider à faire valoir leurs droits. Au quotidien, elles les aident à s’orienter et à s’adresser aux bons interlocuteurs, elles les épaulent pour constituer un dossier administratif de demande de titre de séjour à leur majorité, et leur témoignent publiquement leur solidarité.
Ces parrainages reprennent la tradition du « baptême républicain » créé à la révolution française. Sans valeur légale mais en contrepoint à la tradition religieuse, il symbolisait l’entrée de l’enfant dans la communauté des citoyens.
Françoise Dumont, présidente d’honneur de la LDH, est marraine républicaine.

« Ces initiatives visent à apporter un soutien moral et une aide concrète à des familles migrantes, des étranger·es sans-papiers, ou à de jeunes migrant·es isolé·es. Ces parrainages ne sont malheureusement pas partout les bienvenus et dans certaines villes ou communes, des élu·es s’y opposent publiquement  ».
Une autre difficulté est de trouver des personnes qui vont s’engager. « L’aventure peut faire peur », explique Françoise. Pourtant, pour devenir parrain ou marraine, il n’est pas besoin d’être expert. « Les réseaux associatifs apportent leur soutien et leurs conseils. Les associations de défense des droits des étrangers organisent des rencontres pour partager, s’entraider, agir collectivement auprès des pouvoirs publics. » Les parrainages républicains n’ont pas pour but de dispenser les pouvoirs publics de leurs obligations en matière d’accompagnement (administratif, social, sanitaire, éducatif…), mais ils permettent de tisser des liens dans la durée et de faire de belles rencontres.

« Un peu partout en Europe souffle un vent mauvais qui stigmatise les migrant-e-s, mais ces parrainages restent des expériences fortes qui montrent que pour beaucoup de nos concitoyen·nes la solidarité avec celles et ceux que la guerre, la misère ou les dictatures ont jetés sur les routes, n’est pas un vain mot. »