En France, agir pour garantir l’accès à l’école

Une initiative sur l’éducation

, par Agenda de la Solidarité Internationale

Chaque mois, à travers une thématique, l’agenda de la solidarité internationale propose de revenir sur deux initiatives portées par des associations, citoyen·nes, ONG, etc. pour provoquer le changement. L’objectif est de comprendre les grandes problématiques internationales, montrer le pouvoir des mobilisations et donner des envies d’engagement.
Nous vous offrons donc, tout au long de l’année, des extraits de notre agenda. En septembre, la lumière est mise sur l’éducation.

Camion école dans le 93.
Crédits : Aide et Action

En Seine-Saint-Denis (93), près d’un millier d’enfants vivent en squat, en bidonville ou à la rue, à quelques kilomètres à peine de la capitale française, de la Tour Eiffel et des grands magasins. Ils·elles viennent majoritairement des pays de l’Est et suivent leurs parents au gré des expulsions et migrations. 80 % d’entre eux·elles ne vont pas à l’école, alors que le droit à l’instruction est reconnu par la loi française pour les enfants français·es et étranger·es âgé·es de 6 à 16 ans.

L’association ASET 93 agit depuis plus de 10 ans en faveur de la scolarisation des enfants éloigné·es de l’école sur son territoire. Elle mène des actions éducatives au sein des bidonvilles, auprès des 3-16 ans et assure une activité de médiation avec les familles. Parmi les dispositifs existants, le camion-école est central. Les éducatrices de cette antenne scolaire mobile y accueillent les enfants par groupes de 10, assurent un enseignement des savoirs fondamentaux, en leur donnant le temps de devenir des élèves. Car beaucoup ne sont jamais allé·es à l’école dans leur pays d’origine. Cette sensibilisation est une étape clé en attendant l’inscription des jeunes dans les établissements du département.

« Le fait d’aller à l’école est un véritable dépassement de soi, explique Clélia, éducatrice. Les enfants doivent accepter un milieu où ils·elles perdent tous leurs repères. Cela demande beaucoup de courage. Notre volonté n’est vraiment pas de nous substituer à l’école, mais d’assurer un suivi personnalisé pour que chaque enfant parvienne à se sentir bien une fois en classe.  ». Les élèves y ont l’opportunité d’acquérir des compétences de base en français et mathématiques grâce à des supports pédagogiques adaptés et des tablettes numériques qui leur permettent d’apprendre de manière intuitive.

Pendant l’année scolaire 2018-2019, 49 enfants issu·es du bidonville de Bondy se sont inscrit·es au camion et 21 d’entre elles·eux ont intégré les écoles de la commune. Une belle réussite qui ne demande qu’à se reproduire !