Moins de circulation routière pour moins de pollution ! Cette idée est loin d’être nouvelle ou révolutionnaire. Lors de fortes chaleurs notamment, l’oxyde d’azote, principalement émis par l’activité humaine et surtout par la circulation automobile, provoque des « pics de pollution à l’ozone ». Mais peu de choses semblent avoir été mises en place par les services publics des pays européens.
La Commission européenne, exaspérée devant l’absence de propositions de certains États pour réduire la pollution dans les villes, avait pourtant convoqué début 2018 pour un "sommet" sur la qualité de l’air à Bruxelles les ministres de l’Environnement de neuf pays. Parmi eux, la France, l’Allemagne et le Royaume-Uni, considérés comme les mauvais élèves de l’Union européenne en la matière.
Certaines initiatives locales ont toutefois été développées : pistes cyclables, circulation alternée... Mais des communes françaises ont décidé d’aller encore plus loin en appliquant la gratuité des transports en commun. Après des tests dans les années 70, à Colomiers ou encore à Compiègne, c’est surtout dans les années 2000 que ce phénomène s’est développé. Une quarantaine de communes appliquent désormais la gratuité, comme depuis septembre 2019, la communauté d’agglomération de Libourne. Certaines villes européennes l’ont aussi appliquée. A Tallinn, en Estonie, la gratuité réservée aux résident·es de la ville avait été mise en place en 2013. C’est la plus grande ville au monde ainsi que la seule capitale d’un pays à l’avoir instaurée. La gratuité des bus a ensuite été généralisée à l’ensemble du pays en juillet 2018.
En plus de la diminution des émissions de CO2, la gratuité des transports favorise une mobilité équitable entre tou·tes les habitant·es et aide à redynamiser certains centres villes qui se meurent. Malgré des effets positifs avérés, le débat en France et ailleurs est ouvert. Un travail de sensibilisation reste à faire. Les habitudes ont la vie dure...