Des monnaies libres pour sortir du capitalocène

, par POLACHOWSKA Amélie

Il en est de la monnaie comme du temps ; des concepts formés pour répondre aux besoins de cohérence, de mesure et de relativité ainsi qu’à une fâcheuse tendance humaine à organiser l’emprise et la domination de celles et ceux qui en ont, sur celles et ceux qui en sont privé·es. Les premier·es œuvrent plus ou moins discrètement à répandre l’idée selon laquelle, la « chose étalon » se doit d’être rare. Les second·es intègrent qu’en manquer est normal et que celles et ceux qui y ont accès ont sans doute bien du mérite.

Avec ces deux notions, de temps et de monnaie, nous tenons deux des rouages inertiels les plus puissants du capitalocène [1].

La course est lancée : dès nos premières années d’existence, nous ne devons pas perdre de temps, n’en pas faire perdre, ne pas traîner, ne surtout pas prendre de retard. Les injonctions explicites s’estompent une fois que nous sommes tenu·es pour responsables de notre vie. A ce stade, il n’est en principe plus nécessaire de nous en convaincre, si nous n’avons pas déjà mis en œuvre de quoi rentabiliser notre temps, c’est que nous ne sommes déjà plus dans la course, et devrons renoncer à une partie des attributs nous conférant une place légitime dans ce monde.

Suivant une tendance superposable, nous avons intégré que la monnaie ne pouvait qu’être rare.

Parmi les personnes soumises à ces codes sociaux, certaines ne sont pourtant pas dupes et sont bien parties pour expérimenter de quoi montrer que le temps, comme la monnaie, peuvent être libérés – et libérer, dans une série de transformations en cascade, notre rapport au monde.

Les travailleur⋅ses libres d’aujourd’hui traîneraient-illes quelques chaînes invisibles à leurs chevilles ? Que cache donc cette relation indéfectible entre le temps (ou l’énergie) qu’illes fournissent pour d’autres intérêts que les leurs et la rétribution qui leur est accordée en échange ?

Les luttes sociales successives ont eu pour objet d’alléger la pression pesant sur les salarié·es, de les placer dans le rapport de force le plus favorable possible face aux personnes disposant du pouvoir de les « faire travailler », de garantir des revenus à celles et ceux placé·es dans la catégorie « sans emploi », plutôt que remettre en question le bien fondé de ce couple travail / revenus. 

Comme s’il avait toujours prévalu à la capacité d’échanger, la capacité de produire. A l’exception notable des personnes nées avec une capacité financière héréditaire, nous ne pouvons « avoir » que parce que nous « faisons », quitte à faire très très mal : détruire notre environnement, piller nos ressources communes, s’user à la tâche, exploiter d’autres travailleur·es « libres », etc. La chose pourrait être entendue si nous nous étions attaché·es, au fil des millénaires, à organiser le salariat (en dépassant, au passage, le rapport de subordination) autour d’activités que nos besoins vitaux rendent impérieuses. Nos efforts, le temps de nos vies que nous accorderions à satisfaire les besoins des personnes qui ne le peuvent pas, ou pas encore, seraient dédommagés.

C’est pourtant par un tout autre mécanisme que le travail est rendu obligatoire et que les termes pour le penser nous amènent aujourd’hui à aligner nos désirs avec ceux de nos « employeur·ses », c’est à dire de nos « utilisateur·rices ». Ce mécanisme est celui qui organise l’appauvrissement (y compris des personnes nées dans les environnements naturels de plus grande abondance), qui contrôle la rareté de nos capacités d’échanges et qui généralise ainsi l’angoisse du manque, affect conduisant à la relation de dépendance par le plus court chemin.

Pièces de 5 roubles. Photo : waltie (CC BY 2.0)

Le raffinement et la puissance du modèle économique capitaliste (et du modèle existentiel néo-libéral qui en découle) est tel que le moindre de nos comportements est affecté par l’expérience de la rareté, de la concurrence, de la performance et des marchés. Vivre, physiquement et donc émotionnellement hors de ces termes est un redoutable tour de force auquel nous invitent les monnaies libres.

Avant même de définir en détails ce que recouvre ce concept, il nous faut faire l’exercice d’imaginer ce qu’un modèle coopératif recourant à un moyen d’échange abondant et égalitairement distribué pourrait nous amener à vivre. C’est un exercice d’une profonde difficulté si nous envisageons d’examiner par une approche globale nos conditions d’échange. Imaginons recevoir, chaque matin, une partie strictement équivalente à celles de nos contemporain·es, d’une grande cagnotte, que nous contribuerions à créer, non pas parce que nous faisons, mais parce que nous sommes.

Serions-nous riches ? Le serions-nous tou·tes ? Si, oui, cela reviendrait-il à dire que personne ne le serait ?!

Si nous partons de l’hypothèse qu’un ensemble complexe de déterminismes sociaux agit, au travers de la « monnaie rare », pour créer nos désirs (propres au monde capitaliste/consumériste) dont ceux de posséder, accumuler, arborer nos succès, donner les preuves matérielles que nous avons notre place dans ce monde, que deviendraient ces désirs dans un environnement qui ne nous modèlerait pas dans ce régime de désirs et d’affects [2]… L’enjeu, pour penser et organiser l’utilisation des monnaies libres, « monnaies abondantes », est précisément de devancer ce que pourraient être des sociétés non gouvernées par eux. Des sociétés structurées par des capacités égales d’échange devraient prendre soin de définir par d’autres méthodes que celles de la concurrence ou de la compétition l’accès aux ressources, aux communs et le soin qu’il nous reviendrait de leur conférer. Le changement de paradigme monétaire, s’accompagnerait ainsi inévitablement de transformations profondes de nos structures sociales, à commencer par nos modes de gouvernance rendus potentiellement coopératifs par la possibilité égale à chacun·e d’y prendre part.

Pour l’heure, le pouvoir donné aux banques privées de créer la monnaie par l’émission de crédit revient à laisser un pouvoir de destruction de la biosphère sans autre limite que celles que les citoyen·nes organisé·es leur opposent par la résistance, et la non coopération avec le modèle économique et monétaire en place.

En 2010, le cabinet de conseil Utopies et l’association Les Amis de la Terre publiaient un rapport [3] faisant état de l’empreinte carbone des groupes bancaires français et établissait, qu’en matière d’impact sur le climat, ces grands groupes se plaçaient en tête des entreprises les plus polluantes, devant les compagnies pétrolières, aériennes et les fabricants automobiles. Le choix des secteurs d’activités auxquels les banques et des groupes financiers accordent « leurs » capitaux est déterminant dans ce résultat. Ainsi, bien que plus petit que celui de la Société Générale, le portefeuille de crédits aux grandes entreprises du Crédit Agricole induit une contribution plus importante des émissions de CO2.

Les raisons nous commandant de faire autrement, et avec la plus grande urgence, sont pourtant monumentales. Tellement grandes qu’il est difficile d’imaginer que nous condamnions une partie du vivant par notre croyance en l’idée que le problème soit contenu dans notre incapacité à « financer » la transformation de nos structures sociales.

Les pouvoirs économiques et politiques se renforçant mutuellement, nous nous retrouvons au pied d’un édifice monstrueux, une forteresse financière, qui n’a plus même besoin de sortir d’armes pour imposer sa puissance. L’ombre qu’elle porte sur nos capacités d’agir ayant étouffé du même coup l’indignation à nous en voir privé·es.

Reste alors notre imaginaire stimulé par le désir de penser des manières de vivre les échanges sans oppression ni domination. La place qu’y prendrait nos monnaies serait celle d’un fluide assurant l’ampleur désirée de nos mouvements, aidant les rouages de nos besoins à faire tourner ceux de nos productions, le tout suivant une logique transparente et accessible à tou·tes !

A quoi ces monnaies libres ressembleraient-elles ?

Pour envisager ce processus émancipateur, le mathématicien Stéphane Laborde couple des concepts de la physique relativiste et le premier article de la déclaration universelle des droits de l’Homme et propose une « Théorie Relative de la Monnaie », la TRM.

La théorie de la relativité d’Einstein apporte à la pensée économique, un concept puissant mettant en avant la nécessité d’un invariant avec lequel les populations humaines peuvent construire une relation d’échange équitable, quelque soit le référentiel de valeurs qu’elles sont libres de choisir.
Le choix de cet invariant est la vie humaine. Précisément la longévité moyenne observée dans une population permettant de penser une symétrie (une équité et une liberté) entre les individus vivant et à venir, dans l’espace comme dans le temps.

Le caractère « libre » (notamment au sens de non aliénant) d’une monnaie utilisée par une communauté repose ainsi sur le fait qu’aucun·e membre ne puisse être privilégié·e, ni ne puisse être lésé·e face au jugement et à la mesure d’une valeur et la seule solution pour y parvenir repose sur sa co-création par l’ensemble de ces personnes suivant une répartition égale « en relatif ».

Cette fraction distribuée est appelée « dividende universel » : dividende comme le résultat d’une division, et universel parce qu’inconditionnel et suivant un programme rendant le partage équitable dans une zone monétaire considérée. Elle est relative à deux grandeurs évoluant dans le temps : la masse monétaire d’une part, en création continue par l’ensemble des membres, et le nombre de ces dernier·es d’autre part, pouvant fluctuer du fait de nouvelles entrées, de sorties, de naissances et de morts.

Pour comprendre en quoi penser de façon relative est pertinent pour concevoir une relation d’échange égalitaire, nous pouvons imaginer une communauté de 1000 personnes. Nous sommes lundi et chacune dispose de 100 unités de monnaie. Le mardi, les 1000 personnes co-créent 1 nouvelle unité de monnaie et disposent désormais de 101. Lundi, la masse monétaire était de 100 000, mardi de 101 000 et aujourd’hui comme hier chacun·e dispose du millième de l’ensemble des possibilités d’échange. Nous voyons bien que c’est le fait de disposer d’une part relative identique qui nous amène à l’égalité devant les échanges puisque personne n’est finalement plus riche le mardi, les un·es, en comparaison des autres !

Le temps passe, la communauté grandit, (des personnes sont nées ou ont eu envie de la rejoindre). Les nouvelles personnes deviennent à leur tour « émettrices » de la monnaie mais en imaginant qu’elles rejoignent le groupe au moment où 200 unités de monnaie sont en possession des membres les plus ancien·nes, elles se trouvent au moment de leur entrée dans une position inéquitable vis-à-vis des premières et auront disposer, à la fin de leur vie, d’une moindre possibilité d’échanger...
Pour répondre à cet enjeu, l’unité de monnaie co-créée chaque jour ne doit pas être constante mais augmenter un peu chaque jour. Ainsi les nouvelles personnes qui n’auront pas bénéficié des 200 premières unités auront finalement eu des sommes de grandeurs très comparables à la fin de leur vie ; comme si elles avaient commencées par évaluer leurs premiers échanges avec des grains de blé et fini avec des pains entiers ; les deux cents grains de blé finissant par être une inégalité négligeable en comparaison des pains du moment présent.

Cet exemple s’appuie sur une visualisation de grandeurs absolues - un grain de blé, un pain - et nous aide à comprendre comment, de façon relative, les membres d’une communauté disposent de moyens d’échange équivalent dans le temps.

Ayant défini à l’aide de quelques équations quelles devaient être les relations entre masse monétaire, nombre d’individu et espérance de vie, et ainsi postulé la notion de « dividende universel » comme objet nécessaire et central d’une monnaie libre, la TRM présuppose quelles doivent être les libertés fondamentales économiques accompagnant ce paradigme monétaire.
Le cadre de développement des logiciels libres a permis de transcrire quelles seraient ces libertés économiques fondamentales en symétrie des libertés qui permettent aux codes sources des logiciels, (ou matériels) d’éviter l’enfermement et la privatisation. En effet, cet « écosystème » de pensée, de production et d’usage offre l’expérience puissante d’une organisation acentrée, collaborative, évoluant avec les besoins des communautés qui s’en saisissent et met en lumière combien le plaisir du partage et de l’intelligence collective peuvent être des moteurs à la création. Voilà donc l’environnement rêvé dans lequel faire grandir ces nouvelles monnaies fondé sur les libertés suivantes :

  • La Liberté de choisir son système monétaire
  • La Liberté d’accéder aux ressources
  • La Liberté de produire toute valeur
  • La Liberté d’échanger « dans la monnaie »
    La liberté étant définie comme non-nuisance suivant la « clause Lockéenne » : « Lorsque quelqu’un s’approprie un objet, il doit en rester suffisamment et en qualité aussi bonne en commun pour les autres ». Ces libertés impliquent, en relatif ou en complément, que les membres de la communauté s’organisent pour que l’égal accès aux ressources soit possible, et donc que les ressources soient considérées comme des communs [4]. Elles induisent également que des codes partagés, de la reconnaissance et de la confiance lient les personnes et permettent d’instituer le respect mutuel des notions de valeurs propres à chacun·e.

Tout comme la communauté des développeur·ses, hackeur·ses, utilisateur·rices de logiciels libres a nourri depuis une quarantaine d’années une vision émancipatrice de ce que pouvaient être ces objets partagés (informatiques ou non) dans nos organisations collectives [5], l’expérience de la première monnaie libre, co-créée depuis mars 2017, la Ğ1, conduit à penser que son code, c’est-à-dire les règles présidant à sa création, oriente les échanges vers des services et des biens de type circulaire, d’usage et de fonctionnalité, durable, recyclable et réparable et répond ainsi à des aspirations d’autonomie économique, sociale et culturelle de type collaborative, mutualiste et contributive.

Si l’esprit des monnaies libres cheminent désormais de paire avec celui de l’informatique libre, c’est également, en toute logique, pour offrir des outils logiciels à la création du dividende universel mais aussi assurer la gouvernance partagée, ainsi et surtout que le design technologique encrypté et distribué (pour la Ğ1, il s’agit d’une blockchain sans minage ni preuve de participation ; minimisant sa dépense énergétique).

Ce logo est celui de Duniter, le moteur de blockchain pour la monnaie libre Ğ1

Hérité de la communauté de l’informatique libre, l’environnement social et humain des monnaies libres se structure à l’aide de forums, évolue au fil de rencontres organisées deux fois par an (les RML : Rencontre Monnaie Libre), et se construit à partir d’une cinquantaine de communautés maillant l’ensemble de la France et de la Belgique [6]. Il est le reflet d’une forte diversité d’approches, et la richesse des événements proposés pour découvrir les concepts sous-tendant la TRM indique l’engagement de ses membres pour nous extraire du monde « en dette » (monétaire mais aussi sociale et écologique).

Il est d’ailleurs possible de vivre, par un jeu qu’organise nombre de ces collectifs, combien un modèle économique basé sur un « dividende universel » conduit à des comportements pro-sociaux, d’empathie et de générosité. Le « Ğeconomicus » est ce jeu permettant de tester principalement trois systèmes d’échanges ; le troc, la monnaie dette et la monnaie libre. Au cours de la partie, des cartes sont échangées de sorte que les participant·es forment des carrés de quatre cartes de même valeur. La comparaison des ambiances des différents moment de jeu est éloquente ! Dans la partie simulant la monnaie dette, chacun·e s’agite pour surmonter le problème de la rareté de la monnaie, les personnes trichent, volent, trouvent comment contourner les règles, (… et vont en prison !) le niveau sonore est très haut et les personnes refusant de jouer la compétition sont de côté. Pendant la partie simulant la monnaie libre, quelques tours suffisent aux participant·es pour comprendre que la co-création de leur part de monnaie leur permettra de mener des échanges sereinement, le respect mutuel et la coopération s’installent, le niveau sonore descend ! Ce jeu rend également compréhensible les mécanismes conduisant à la perpétuation des inégalités, en offrant des conditions initiales de fortune aléatoires (le hasard de la distribution des cartes simulant le déterminisme social), on multiplie ensuite les échanges de cartes contre de la monnaie émise par une banque qui l’octroie à crédit le temps d’une génération complète. On observe ainsi que la disparité des richesses obtenues dans un système où la monnaie est créée par une banque, oblige des personnes à s’endetter, et retient les personnes dans leur condition, quand d’autres accumulent avec facilité et semblent produire de la valeur. En comparaison de la simulation d’un système fonctionnant avec une monnaie libre, l’écart-type (en pourcentage de la moyenne) des « richesses » accumulés par les joueur·ses du premier modèle est le double ! Le nombre de valeurs économique produites (des carrés de quatre carte identiques) est par ailleurs dans la très grande majorité des cas, supérieur dans le modèle « libre »…

L’intuition que l’expérience ludique du Ğeconomicus nourrit, trouve de solide démonstrations dans des travaux récents d’anthropologues et d’historiens : le « code génétique » d’une monnaie, façonne les comportements, induit les interactions entre les membres d’une communauté et construit (ou dégrade) nos capacités à vivre ensemble. Les systèmes monétaires desquels nos vies dépendent aujourd’hui sont d’abord des outils de contrôle et de maintien d’un ordre établi, sur lesquelles ont pu se développer des constructions socio-politiques telles que les États et leurs armées. Les monnaies dettes, constituées des deux faces « État » et « marché » sont des instruments de domination qui ont abolit tout autre système monétaire qui trouvait son équilibre dans les principes de reconnaissance de dettes [7], ou de crédit mutuel, et sont devenues des produits d’addiction de masse.

Prendre nos distances en attendant d’en être tout à fait sevré·es, expérimenter de nouveaux paradigmes d’échanges, avec la monnaie libre, mais également la monnaie honnête, la monnaie directe ou en encore le système monétaire équilibré, et pourquoi pas l’économie du don reviendrait à offrir de l’oxygène à nos vies en apnée…

Notes

[1Le Capitalocène est un concept avancé par plusieurs histoirien·nes (Armel Campagne, Christophe Bonneuil, ...) souhaitant apporter un substitut au terme d’Anthropocène. Il s’agit de nuancer les responsabilités face au dérèglement climatique et autres effets de destruction de la biosphère enclenchés par l’industrialisation fossile en la replaçant dans les dynamiques longues de l’histoire du capitalisme.

[2Frédéric Lordon établit dans « La société des affects » en quoi les capitalismes successifs ont chacun mis en place un régime de désirs et d’affects passant de la tristesse issue de la subordination salariale à la joie procurée par la consommation de masse ou par la « réalisation de soi » dans le travail salarié.

[3www.epargneclimat.com/documents/Classement.pdf
Le choix de la société financière « la NEF » comme banque se révèle, par cette étude de loin le plus (le seul ?) responsable tant qu’un compte bancaire est rendu quasiment obligatoire...

[4La notion de commun désigne les formes d’usage et de gestion collective d’une ressources, d’une chose matérielle ou immatérielle par une communauté suivant des règles de partage et de réciprocité.

[5L’ossature d’Internet est par exemple fournie en majeur partie par des serveurs tournant sous GNU/Linux

[7Dette : 5000 ans d’histoire, de l’anthropologue David Graeber paru en 2013 aux éditions Les liens qui libèrent.