Au Bénin, et plus largement en Afrique de l’Ouest, le parcours vers l’emploi et l’autonomie est semé d’embûches pour les femmes. En cause ? Un plus faible accès à l’éducation et un manque de légitimité sur un marché du travail encore très marqué par les inégalités. Le programme Compétences pour Demain, mené par Solidarité Laïque Afrique de l’Ouest, en partenariat avec Aide et Action, dans 6 mégalopoles ouest-africaines (Ouagadougou, Bamako, Porto-Novo, Abidjan, Dakar et Kobayah) a décidé de faire de cette problématique, qui touche particulièrement les 15-35 ans, une priorité.
Pour ce faire, le projet mise sur les idées et le potentiel des jeunes hommes et femmes pour arriver armé·es sur le marché du travail. « On remarque souvent que les jeunes femmes ont de belles idées, mais ne sont pas toujours préparées pour les concrétiser : il y a la barrière psychologique à lever, mais aussi les leviers financiers à activer », explique Elisée Ditcharé, chargé de mission Engagement Citoyen à Porto-Novo. Les laboratoires d’innovation sociale (LABIS), tiers lieux créés dans le cadre du programme, leur permettent de se former et d’échanger sur des pratiques avec des pairs.
Au LABIS de Porto-Novo, l’objectif est de redonner aux femmes la confiance d’entreprendre. En leur proposant des formations pour créer leur propre commerce et développer des compétences de base en stratégie commerciale et en comptabilité, les femmes accompagnées par le LABIS sont aujourd’hui entrepreneures et ont retrouvé une certaine assurance dans leurs capacités. Entre 2020 et 2021 une quarantaine de femmes ont été accompagnées dans leur projet professionnel.
Plus largement, le LABIS de Porto-Novo a accompagné 150 jeunes dans une formation en affaires et en mentorat, et formé 40 autres au financement participatif. Grâce à un programme d’accompagnement professionnel, les 6 LABIS du programme Compétences pour Demain promeuvent l’autonomisation des jeunes et leur insertion sociale, économique et citoyenne. À terme, Solidarité Laïque espère ouvrir de nouveaux LABIS en Afrique centrale, afin d’accompagner encore plus de jeunes vers leur autonomisation.