Des incendies ravagent la péninsule du sud-est asiatique

, par Asia Sentinel

Alors que le monde observe avec angoisse l’évolution de l’épidémie de Covid-19, les feux de forêts qui déciment une partie l’Asie du sud-est passent inaperçus dans les médias de notre partie du monde. Ritimo vous propose une synthèse de l’article d’Asia Sentinel sur le sujet, disponible en anglais sur leur site.

Alors que l’Asie se bat contre la pandémie de Covid-19 qui a déjà atteint plus de 3 millions de personnes dans le monde, une autre crise fait rage dans le sud-est de ce continent : les feux de forêts. Si les incendies de 2019 en Australie ont fait l’objet d’une couverture médiatique importante, avec des images de koalas et de kangourous brûlés vifs, il semble que l’attention (médiatique) soit tournée ailleurs alors que la Birmanie, la Thaïlande, le Laos, le Cambodge et le Vietnam s’embrasent.

Les images satellites de la NASA, qui suivent l’évolution du brasier, sont impressionnantes (une carte est disponible ici). Les sécheresses sévères et répétées, liées au changement climatique, ainsi que les cultures sur brûlis, sont les détonateurs redoutables de ce genre de désastres.

Au nord de la Thaïlande, le feu se propage jusque dans les principales réserves naturelles. L’ethnie Karen, un peuple de la forêt, affirme que ce sont les pires incendies qu’ils et elles aient vu de leur vivant.

La situation est encore plus grave de l’autre côté de la frontière birmane, avec des fumées toxiques qui se répandent aussi rapidement que le Covid-19 aux États-Unis. Les tigres indochinois, les léopards, éléphants, ours et autres mammifères en voie d’extinction risquent soit d’être brûlés vifs eux aussi, soit d’avoir à fuir vers des zones habitées par des humains.

Au Cambodge et au Laos, la situation n’est pas meilleure. Même les « forêts inondées » de Siem Reap, au Cambodge, brûlent, tout comme le nord laossien. La déforestation et le braconnage ont déjà beaucoup réduit les espaces vivables pour les espèces sauvages.

Le Vietnam est légèrement moins touché en comparaison de ses voisins. Cependant, la vague de chaleur qui s’abat sur le pays devrait empirer au cours de l’année 2020, exacerbant d’autres phénomènes liés au changement climatique comme la salinisation du delta, la sécheresse et des variations climatiques importantes.

Les responsables politiques des différents pays pointent du doigt les pratiques agricoles comme la culture du brûlis, les feux provoqués par les braconniers pour faire sortir les animaux sauvages (une technique pratiquée par les peuples autochtones), et le changement climatique qui assèche les sources d’eaux qui font normalement barrière à la propagation du feu.

Étant donné que l’épidémie du Covid-19 semble avoir émergé d’une trop grande proximité des humain·es avec la vie sauvage (les pangolins ou les chauve-souris), la réduction encore plus drastique des espaces de vie pour ces espèces signifie que les dangers pour les êtres humains risquent de s’en retrouver encore exacerbés. L’Antropocène semble devenir l’Âge de la défaite – et pas seulement pour l’humanité.

Lire l’article complet en anglais sur le site de Asia Sentinel