Des citoyen·nes saisissent la justice pour lutter contre le changement climatique

Une initiative pour le climat

, par Agenda de la Solidarité Internationale

Chaque mois, à travers une thématique, l’agenda de la solidarité internationale propose de revenir sur deux initiatives portées par des associations, ONG, citoyen·nes, etc. et qui ont porté leur fruit. L’objectif est de comprendre les grands enjeux des problématiques internationales, montrer le pouvoir des mobilisations et donner des envies d’engagement, de manière positive.
Nous vous offrons donc, tout au long de l’année, des extraits de notre agenda. En juin, la lumière est mise sur le climat.

Crédits : YOUTHvGOV

L’Accord de Paris de 2015 a constitué un point d’étape important dans la lutte globale contre les émissions de gaz à effet de serre. Mais les contributions nationales de chaque État sont clairement insuffisantes pour limiter le réchauffement à 2°C. Pourtant, le changement climatique fait déjà sentir ses effets et menace la vie de nombreuses populations dans le monde (sécheresses, ouragans, montée des eaux…). Face à cela, des citoyen·nes se mobilisent et saisissent les juges pour faire valoir leur droit à un environnement sain.

Le cas de l’association « Urgenda » en 2015 aux Pays-Bas est le plus emblématique puisque c’est la première fois qu’un juge condamne un État à agir davantage contre les émissions de gaz à effet de serre. A la suite de cette affaire, un recours a été déposé : en Belgique par « Klimaatzaak » (soutenu par plus de 32 000 codemandeurs.ses), aux États-Unis par « Our Children Trust », porté par une coalition de 21 enfants, en Suisse par « Les Aînés pour la protection du Climat », en Inde par Ridhima Pandey âgée de 10 ans, au Royaume-Uni avec « Client’s Earth », en Irlande, au Portugal… On dénombre désormais plus de 800 contentieux climatiques dans le monde. En mai 2018, 11 familles d’Europe, d’Afrique et du Pacifique ont assigné l’Union européenne en justice. Ces familles font face aux effets du changement climatique en tant qu’apiculteur·rices, producteur·rices de lavande, éleveur·euses, ou encore vivant de l’écotourisme. Elles sont accompagnées par un grand nombre d’ONG, d’avocat.e.s et de scientifiques. Ce recours en justice demande à l’UE d’améliorer son action et de rehausser ses ambitions de réduction des émissions de gaz à effet de serre de -40 % à -55 % à horizon 2030, par rapport au niveau de 1990.

En France, l’association Notre Affaire à Tous a adressé cinq requêtes au gouvernement : l’inscription du climat dans la Constitution, la reconnaissance du crime d’écocide, la régulation des activités des multinationales, la sortie du financement des énergies fossiles… Leur prise en compte ou non par le pouvoir exécutif conditionnera le dépôt du recours climat français.
Le mouvement mondial pour la justice climatique grandit et, partout, les citoyen·nes saisissent les tribunaux pour protéger leurs droits, ceux des générations futures et de la nature.