De la vulnérabilité au « Weak Power »

L’action politique et diplomatique du Bangladesh dans la lutte contre le changement climatique

, par IRIS

Présenté comme l’une des principales victimes du changement climatique, aux côtés des petits États insulaires du Pacifique, le Bangladesh jouit d’un leadership moral dont il use pour faire entendre ses revendications dans les Conférences des Parties (COP) à la CCNUCC.

Cet article présente le concept de « weak power » [1] pour qualifier l’action politique et diplomatique du Bangladesh dans le domaine de la lutte contre le changement climatique.

Le Bangladesh est aujourd’hui présenté comme un modèle à suivre en matière d’adaptation et de réduction des risques de catastrophes. Il est en effet l’un des premiers à s’être saisi du problème climatique et à proposer des solutions innovantes, malgré des capacités de financement limitées et des problèmes de gouvernance multiples. La forte exposition du territoire aux aléas climatiques, et les menaces que cela fait peser sur le développement économique et social du pays, ont conduit le gouvernement à s’attaquer rapidement aux défis posés par le changement climatique. La vulnérabilité environnementale du Bangladesh a en effet constitué un important levier d’action publique et diplomatique en matière d’adaptation au changement climatique et a transformé le pays en véritable terrain d’expérimentation et de production de nouveaux savoirs. Fort de ses avancées et de son expertise dans le domaine de l’adaptation, le Bangladesh a acquis légitimité et autorité au sein du groupe des PMA dans les négociations climatiques et auprès de ses partenaires extérieurs du Sud comme du Nord.

Le gouvernement bangladais a été particulièrement actif sur le dossier climatique à la fin des années 2000, cette période étant propice à la prise en compte des enjeux climatiques : le pays a fait face à deux cyclones dévastateurs entre 2007 et 2009 qui ont rappelé sa vulnérabilité aux catastrophes naturelles et attiré l’attention des médias.

Toutefois, on observe depuis 2013 un fléchissement de l’attention politique vis-à-vis des questions climatiques, détournée par l’émergence - dans l’espace public - d’enjeux de politique intérieure jugés plus importants (...).

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