Du fait du système patriarcal, encore largement prédominant dans les mentalités, le rôle des femmes, capital pour la survie des familles, reste le plus souvent invisible. Cependant, dans les sociétés rurales, c’est sur elles que reposent les corvées d’eau et de bois et la majeure partie des travaux agricoles.
En outre, c’est à elles qu’incombe la charge d’élever les enfants et ce d’autant plus quand le père est absent, plus ou moins longuement du fait de son travail ou définitivement suite à un abandon.
Dans nombre de pays, elles supportent le poids de l’honneur de la famille : la virginité avant le mariage, le respect des codes à l’intérieur et à l’extérieur de la maison, sous peine de sanctions pouvant aller jusqu’à la mort.
De par leurs conditions, les femmes sont plus vulnérables sur le plan de la santé : mortalité maternelle, risque de contamination du sida...
Mais des prises de conscience, des résistances, des actions collectives font bouger les choses.
Des femmes s’organisent pour lutter contre les mariages forcés et précoces, contre la polygamie, contre une fécondité astreignante, contre les mutilations sexuelles, contre l’ignorance et les préjugés.
L’alphabétisation et l’éducation des femmes ont une incidence positive sur les problèmes démographiques : recul de la mortalité infantile, espacement des naissances et baisse de la fertilité du fait d’une contraception adaptée.
La réduction de la pression démographique, à son tour, aura un impact sur les atteintes à l’environnement.
Un niveau plus élevé d’éducation permet une amélioration de la santé de tous : hygiène, alimentation plus équilibrée, notamment celle du nourrisson, premiers soins...
Si, dans les sociétés traditionnelles, en particulier au Maghreb, les femmes ne sont valorisées que comme mères et surtout mères d’enfants mâles, l’ouverture que donne l’éducation peut changer le regard porté sur les filles et celles-ci auront ainsi plus de chances d’être scolarisées et de bénéficier d’une reconnaissance sociale en tant que femmes.
Les femmes prennent conscience qu’elles peuvent agir ensemble et qu’en se regroupant elles acquièrent la force de porter leurs revendications devant les notables : par exemple la création de dispensaires, des toilettes pour les filles dans les écoles, l’accès à l’eau et à l’électricité, l’amélioration des voies de communication.
Elles demandent aussi un local pour leurs réunions, des actions de formation qui leur permettront d’accéder à une meilleure vie sociale.
Par la mise en valeur du travail agricole et artisanal des femmes, le niveau de vie de la famille et de la communauté s’élèvera et leurs droits pourront être mieux respectés.