De la mort d’Oussama Ben Laden et de la banalisation

Par Mireille Fanon-Mendès France

, par Fondation Frantz Fanon

La mort d’Oussama Ben Laden et les circonstances dans lesquelles celle ci a eu lieu interpellent, éclairent sur les mœurs de ceux qui l’ont ordonnée et posent une série de questionnement sur le dés-ordre du monde qu’ils organisent..

Cet individu, quelle que soit sa responsabilité dans les crimes qui ont frappé des milliers de victimes un peu partout dans le monde et qui ont endeuillé de très nombreuses familles a été exécuté dans le cadre d’une justice expéditive comme au temps de la conquête du Far-West. L’opération de l’armée américaine à Abbotabad a été baptisée Geronimo. Les cow-boys d’aujourd’hui déplacent ainsi en d’autres lieux leur guerre éternelle contre les habitants d’une terre que leurs ancêtres ont spolié et qu’ils se sont arrogée par un génocide à ce jour impuni ?

Ben Laden aurait dû être arrêté et traduit en justice pour répondre de sa responsabilité dans les actes de terrorisme dans le cadre d’un procès équitable, tel que cela est précisé dans l’article 14 du Pacte international relatif aux droits civils et politiques et qui constitue le critère principal d’un Etat de droit.

Ce procès aurait permis aux familles des victimes, quel que soit le continent sur lequel elles se trouvent, de comprendre et d’écouter celui qui a commandité de nombreux crimes terroristes. La sentence qui l’aurait frappé aurait été fondée sur le respect des droits humains et par ce qui fait lien entre les hommes, à savoir le droit à la vie et à la dignité. Ce procès, pour difficile qu’il aurait pu être, aurait permis de transcender le sentiment de vengeance qui habite chacun de ceux qui sont frappés par des actes incommensurables et indignes.
Lire