« Dans le contexte de retour de la guerre sur le sol européen, la France est actuellement confrontée à des menaces conventionnelles et hybrides croissantes. Ce contexte géopolitique impose de repenser une stratégie interministérielle de défense globale qui pour être efficace suppose une participation active des citoyens. » Dans l’introduction à un récent rapport auprès de la commission de la défense de l’assemblée nationale déposé le 29 / 05 / 2024, [1] l’objectif est clair ; et dans les domaines de l’éducation et de la culture, l’embrigadement « à bas bruit » de la jeunesse est à l’œuvre.
La mise en place du SNU (service national universel) est la manifestation la plus visible de cette notion de défense globale. Il trouve son origine dans un discours sur la défense prononcé le 18 mars 2017 par Emmanuel Macron, alors candidat à l’élection présidentielle, à l’Hôtel des arts et métiers, à Paris : « La situation stratégique […], les menaces qui pèsent sur notre pays nous commandent aussi de renforcer le lien armées - nation, en permettant à l’ensemble de notre jeunesse de faire l’expérience de la vie militaire et d’être des acteurs à part entière de l’esprit de défense […]. »
Le dispositif de droit commun du SNU est pour le moment fondé sur le volontariat. Il comprend un « séjour de cohésion » de 12 jours, en internat, assorti d’une période facultative d’engagement individuel de 84 heures de bénévolat dans des associations, des administrations ou des corps en uniforme. Le dispositif a été marqué dès le départ par de grosses difficultés à recruter. Par exemple, en 2023, sur 64 000 jeunes escomptés, 40 000 se sont présentés. En 2023 / 2024, le SNU change d’échelle, et s’installe dans le cadre même des établissements scolaires, à travers les « classes et lycées engagés ».
Une généralisation était envisagée pour 2026. Mais la nouvelle situation politique consécutive à la dissolution de l’Assemblée nationale fin juin 2024 ne permet pas de savoir, à l’heure actuelle, quel sera l’avenir de ce service. Les contraintes budgétaires semblent impliquer un abandon de cette généralisation. Mais en ce début novembre, rien n’est certain. Les médias ont relayé l’information, mais à ce jour, rien ne semble définitivement tranché.
Des organisations de jeunesse condamnent la mise en place de ce SNU, en particulier pour son embrigadement et sa militarisation, la volonté sous-jacente de ce projet n’étant autre que la soumission de la jeunesse. Une caravane de propagande organisée au printemps 2023 a suscité de nombreuses manifestations, et des annulations. Un collectif national, avec plusieurs déclinaisons dans les départements, a été mis en place. [2] Vu l’évolution de la situation, ce collectif souhaite imposer la suppression de ce service, et il affirme être prêt à combattre tout projet qui irait dans le même sens. Mais il faut bien voir que cette mise en place d’un nouveau service pour la jeunesse n’est qu’un des aspects de ce lien armée – nation, qui a pour but profond la militarisation de la jeunesse, voire même de la population.

I - Le lien armée – nation dans le domaine éducatif.
a) Les dispositifs sur le temps scolaire.
Les classes de défense et de sécurité globale ont été créées en 2005, et intégrées au protocole interministériel de 2016. Elles sont construites à l’initiative d’une équipe pédagogique autour d’un projet interdisciplinaire d’éducation à la défense s’ancrant dans les programmes scolaires. Elles concernent autant l’enseignement général et technologique que l’enseignement professionnel. Les moments d’échanges entre les élèves et les personnels des corps en uniformes en constituent les temps forts. Entre 2021 et 2023, elles sont passées de 380 à 780, relevant du ministère des armées. Elles sont présentes dans l’ensemble des départements français.
Les rallyes citoyens. Ils consistent en des actions pluridisciplinaires d’enseignement de défense proposant aux élèves de participer à un parcours aux dimensions citoyennes, sportives et mémorielles, à travers différentes activités ou ateliers proposés par l’Éducation nationale, le ministère des armées, l’institut des hautes études de la défense nationale et / ou de nombreux partenaires publics associatifs ou privés. À terme, l’objectif recherché est d’organiser un rallye annuel par académie en 2023 - 2024 et un rallye annuel par département en 2025.
Les stages dans un organisme relevant de la défense nationale. Environ 11 000 stages sont réalisés chaque année au sein du ministère des armées. 40 % concernent des stagiaires de 3ième. Pour ce qui est des stages à la fin de la seconde générale ou technologique, (« séjours de cohésion » dans le cadre du SNU), le succès auprès des jeunes n’a pas été à la hauteur des attentes.
Les brevets d’initiation mer (BIMer). La Marine nationale est partenaire de ce dispositif en proposant des conférences, des supports pédagogiques et des visites de bâtiments. Il s’agit de l’équivalent du BIA (brevet d’initiation aéronautique).
Les prêts d’exposition de l’ONaCVG (Office National des Combattants et Victimes de guerre). Depuis 2006, une trentaine d’expositions ont été réalisées. Elles sont conçues avec la communauté pédagogique. Les scolaires, les associations et les collectivités sont les publics visés.
b) Les dispositifs hors temps scolaire.
Le dispositif des cadets et les dispositifs inspirés. En 2024, le dispositif des cadets de la défense concerne 36 centres cadets et bénéficie à près de 1 100 élèves. Il consiste en un partenariat entre une unité militaire « centre » et les établissements scolaires environnants afin de leur proposer des activités éducatives, citoyennes et sportives se déroulant hors temps scolaire, encadrées à la fois par des personnels militaires et du personnel de l’éducation nationale et de la jeunesse.
Les cadets de la sécurité civile (dispositif similaire concernant la sécurité civile et la gestion des crises) concernent 360 classes au bénéfice de 5 560 jeunes.
Les cadets de la Gendarmerie nationale concernent près de 2 600 jeunes. Ces cadets de la Gendarmerie nationale sont à présent fondus dans la phase 2 du SNU (mission d’intérêt général).
Les « escadrilles air jeunesse » pilotées par l’armée de l’air et de l’espace s’inscrivent dans le prolongement des cadets de la défense. Elles ont pour objectif le développement et la fidélisation d’un vivier de jeunes femmes et hommes âgés de 12 à 25 ans souhaitant s’impliquer dans le domaine aéronautique et spatial.
Les préparations militaires. Chaque année entre 11 000 et 13 000 jeunes effectuent une période militaire d’initiation ou de perfectionnement dans l’une des trois armées.
Dans l’armée de terre, les préparations militaires sont des « stages d’immersion » destinés à faire découvrir l’armée de terre par des activités physiques à caractère militaire tout en initiant les jeunes aux techniques et aux connaissances de base du soldat. Elles sont accessibles à tout jeune Français de plus de 16 ans, recensé et apte médicalement. Elles sont proposées tout au long de l’année généralement pendant les vacances scolaires.
Dans la Marine nationale, le dispositif des préparations militaires marines (PMM) connaît une forte dynamique. L’ensemble de ces dispositifs « jeunesse » suscite de l’intérêt, mais ils ne sont pas toujours connus au sein de l’Éducation nationale.
La pédagogie de projets et les concours. Il existe aujourd’hui de nombreux projets pédagogiques relatifs à la défense nationale conduits par les enseignants. Ces projets ne se rapportent pas uniquement à la mémoire combattante. La recherche de financements pour les mettre en œuvre peut s’avérer complexe et chronophage pour les enseignants volontaires. Afin d’améliorer l’interaction entre le monde militaire et le monde enseignant, des pistes sont à creuser du côté de la formation des enseignants, dans les Inspé (Institut Nationaux Supérieurs du Professorat et de l’Éducation).
Le parcours de citoyenneté a été mis en place en 1997. L’enseignement à la défense constitue la première étape de ce parcours. Le recensement et la journée défense et citoyenneté en constituent les deuxièmes et troisièmes étapes obligatoires.
« Tout Français âgé de seize ans est tenu de se faire recenser. À l’occasion du recensement, les Français déclarent leur état civil, leur situation familiale et scolaire, universitaire ou professionnelle à la mairie de leur domicile ou au consulat dont ils dépendent. L’administration leur remet une attestation de recensement. » Ce recensement citoyen est obligatoire pour ensuite participer à la journée défense et citoyenneté (JDC). Elle se déroule entre la date du recensement des Français·es et leur dix-huitième anniversaire. Elle dure une journée. À l’issue de la journée défense et citoyenneté, il est délivré un certificat individuel de participation. » L’article L 114-3 du code du service national précise : « Lors de la journée défense et citoyenneté, les Français reçoivent un enseignement adapté à leur niveau de formation et respectueux de l’égalité entre les sexes, qui permet de présenter les enjeux et les objectifs généraux de la défense nationale et du modèle français de sécurité civile, les moyens civils et militaires de la défense et leur organisation, le service civique et les autres formes de volontariat ainsi que les périodes militaires d’initiation ou de perfectionnement à la défense nationale et les possibilités d’engagement dans les forces armées et les forces de réserve ou en qualité de sapeur-pompier volontaire. Ils sont sensibilisés aux droits et devoirs liés à la citoyenneté et aux enjeux du renforcement de la cohésion nationale et de la mixité sociale. La charte des droits et devoirs du citoyen français mentionnée à l’article 21-24 du Code civil leur est remise à cette occasion. Ils bénéficient également d’une sensibilisation à la sécurité routière. »
II - Le lien armée – nation dans le domaine culturel
La culture, qui accompagne les citoyen·nes tout au long de leur vie, constitue « un puissant vecteur de sensibilisation à l’esprit de défense. » Lorsqu’on évoque les relations armée - culture, vient immédiatement à l’esprit l’aspect historique (les dates, les batailles, la construction de la nation), et l’aspect patrimonial (casernes, châteaux, armes de guerre, uniformes, etc.). Mais au-delà de l’aspect du patrimoine entretenu et rénové, et des musées modernisés, mieux mis en valeur, le ministère des armées s’attache aux industries culturelles les plus populaires.
L’industrie du podcast se développe, comme par exemple Le Collimateur qui offre une diversité de points de vue : « ce n’est pas un podcast pour défendre ou mettre en valeur mordicus les armées françaises ou les critiquer gratuitement. »
Une « mission cinéma » a été créée en 2016. Son objectif est de favoriser l’émergence de projets cinématographiques sur le fait militaire et les enjeux de défense. Les séries audiovisuelles, se développent, depuis le succès du « Bureau des Légendes », ainsi que les bandes dessinées (le ministère des armées a créé son propre prix, « Les Galons de la BD »). La photographie, le jeu vidéo, l’industrie musicale et la radio sont aussi, selon diverses modalités, investis dans un but de sensibilisation à l’esprit de défense. Quinze musées peuvent être visités, et constituent un levier d’éveil aux enjeux de défense. Il convient dans ce cadre d’assurer une coordination régulière avec le monde enseignant, le monde universitaire, le monde associatif.
La littérature est aussi l’occasion d’une meilleure connaissance du domaine militaire, de la défense. Divers prix littéraires ont été créés. Dans le domaine de la science-fiction, le projet Red Team, né en 2019, a « pour objectif d’élaborer des scénarii de rupture d’adversité et de menaces à horizon 2030 - 2060 afin d’aider à orienter les efforts d’innovation et d’anticipation du ministère des armées. Huit scénarii non classifiés de la Red Team Défense ont été rendus partiellement publics à ce jour, de la saison 0 à la saison 3. Les auteurs sont des scénaristes qui travaillent étroitement avec des experts et des militaires. Le programme participe à la modernisation de l’image de l’institution militaire en France en formant une communauté transverse interne et externe aux armées, fédérée autour de la science, de l’innovation, de l’anticipation stratégique et des connaissances futures. »
III - Esprit de défense globale, militarisation, embrigadement.
Cet exemple de la Red Team Défense me donne l’occasion d’enchaîner sur une réflexion quant à l’embrigadement que nous dénonçons avec constance depuis les années soixante-dix, au moment de la lutte du Larzac, des objecteurs de conscience, des insoumis. Je pourrais bien entendu remonter plus loin, des réfractaires antimilitaristes se sont opposés avec constance à l’idéologie militariste. Il me paraît fondamental d’insister sur le fait que le SNU, le plus visible dans le dispositif d’embrigadement de la jeunesse, n’est que le reflet d’un combat idéologique discret, presque effacé, mais bien présent. L’éducation et la culture se militarisent à bas bruit.
A l’antimilitarisme de Cabu, du Charlie-hebdo de Cavanna, Reiser, Gébé, de la Grosse Bertha, de Siné-Hebdo et autres, l’armée a compris qu’il était nécessaire d’inculquer à la société civile une culture de la défense, maintenant dite « globale », en apparence soft, pleine de bon sens, qui ne fait pas de vagues. Pas besoin de défilés (quoique, notre France aurait du mal à s’en passer), il suffit d’insuffler un parfum de soi-disant « bon sens ». Le terrorisme, la violence sont à nos frontières, voire à l’intérieur de notre pays. Il suffit de faire monter en puissance une culture de la militarisation un peu partout dans la société civile. Dans le rapport cité ci-dessus, l’antimilitarisme est signalé comme « résiduel ». L’armée s’est décidée à contrer cet antimilitarisme en mettant en avant les initiatives positives des militaires, à l’exemple de la « Red Team Defense ». Il y a quelques décennies, la science-fiction était contestataire. Elle travaille au service des armées maintenant (pas toute, bien sûr). Mais force est de constater que cette notion d’embrigadement, que nous avons dénoncée avec virulence dans les années 70 / 80, s’estompe tranquillement au profit de la montée de la notion de résilience mise en avant en permanence, montrée comme indispensable pour tolérer l’insupportable du quotidien, sur fond d’univers kaki de plus en plus présent et accepté. Les Jeux Olympiques de Paris 2024 en ont été une illustration récente. Un chanteur tout nu (ou presque…) a fait rigoler une partie de la planète, en a offusqué une autre partie. Protégé par l’armée, la police, nationale ou privée ! Bientôt, petit à petit, il n’y aura plus besoin d’embrigader personne.
IV - Ailleurs dans le monde.
Même résiduels, l’Observatoire des armements continue d’exister, l’Union Pacifiste de France aussi, le MAN (Mouvement pour une Alternative Non-violente), des anarchistes, des féministes, quelques écologistes (de plus en plus rares) continuent de s’opposer à l’armée, à la guerre. Dans beaucoup d’autres pays, des organisations de ce type sont interdites.
Une entrée significative pour avoir une idée de la militarisation à l’œuvre sur notre planète reste l’extension régulière des dépenses militaires. Dans un article du Monde du 23 avril 2024, il est indiqué qu’en 2023, ces dépenses « ont atteint 2 443 milliards de dollars (2 109 milliards d’euros), soit + 6,8 % en termes réels par rapport à 2022, affirme l’Institut international de recherche sur la paix de Stockholm (Sipri) dans son rapport annuel. » Rien d’étonnant lorsqu’on prend le temps de faire un inventaire (rapide et non exhaustif) des guerres en cours sur notre globe. Bien sûr, en tête de gondole, Ukraine, Gaza, Liban. Mais aussi, moins médiatisées : Soudan, Yémen, Congo, Burkina Faso ; celles qui durent : Syrie, Birmanie, Nigeria. A cela peuvent s’ajouter aussi les conflits potentiels, notamment en Europe : Russie - Europe de l’Est, en Asie : Chine-Taïwan, Chine-Inde, Inde-Pakistan. Sans oublier une extension permanente des domaines de la guerre (fonds marins, espace, cyberespace…). Ce sinistre bouillonnement mondial va continuer, à coup sûr, à nourrir l’activité des industries militaires et expliquer la hausse des dépenses publiques pour les armées.
Une illustration de ce climat de militarisation en hausse régulière est la nomination, par l’Union Européenne, d’un commissaire européen à la défense. Chaque pays ne décline pas la notion de défense de la même manière que la France, mais la pression est bel et bien de plus en plus forte pour cette emprise des armées dans les différents pays. La meilleure preuve en est le retour de la conscription dans divers pays. Sans rentrer dans les différentes modalités d’organisation, la conscription est obligatoire en Autriche, à Chypre, au Danemark (projet d’extension aux femmes), en Estonie, en Finlande, en Grèce, au Pays-Bas et en Suède (rétablie en 2018), en Lettonie (rétabli en 2023). Le projet de rétablissement pour l’Allemagne semble proche d’aboutir. Le Royaume Uni, qui n’est plus dans l’UE, semble lui aussi prêt à un rétablissement.
Au-delà de l’Europe, les régimes autoritaires, les dictatures se portent au mieux, soutenues bien entendu par des forces armées. Le droit à l’objection de conscience est inexistant dans la plupart de ces régimes, avec une répression féroce. Des exemples de luttes contre la répression restent nombreux, malheureusement insuffisamment relayés. Tal Mitchnick, jeune « refuznik » israélien, a été libéré après six mois de prison, et six condamnations. Il vient de purger la plus longue période de prison de tous les objecteurs de conscience israéliens au cours de la dernière décennie. [Le Monde Libertaire – septembre 2024]. Dans sa rubrique régulière, « Nouvelles du front », la revue L’Union pacifiste fait le point sur des objecteurs de divers pays en butte à la répression. Dans son numéro de septembre / octobre 2024, il est rappelé, par exemple, que « les autorités turques continuent de violer les articles 3 et 9 de la Convention européenne des droits de l’homme en ne reconnaissant pas le droit à l’objection de conscience ».
La lutte contre le militarisme, pilier central des institutions qui gouvernent les États, est encore et toujours très difficile. Si, dans nos pays européens, elle est tolérée (sans doute parce que considérée comme résiduelle…), ailleurs dans le monde, elle condamne très souvent les réfractaires à la prison, voire à la mort.
Conclusion
Ce tour du monde très (trop) rapide nous montre qu’il reste un long chemin pour parvenir à un monde moins militarisé, moins conflictuel. Partout dans le monde, les guerres et les ventes d’armes perdurent. Quelques exemples ci-dessus montrent aussi que, malgré la répression, les opposant·es à la militarisation perdurent aussi. Bien entendu, nous souhaiterions que le rapport de force s’inverse. Plus de paix, plus d’humanisme, et moins de militarisation.
Malheureusement, il nous faut regarder la réalité en face. Les gouvernant·es, pour l’instant, souhaitent régler les problèmes par la guerre, par les armes. La diplomatie se trouve toujours à la traîne. Prenons cette réalité en compte. Non pas en répétant at vitam aeternam « la guerre, c’est mal ! », mais en analysant pourquoi c’est mal, et en répétant que si le monde va mal, c’est justement parce que la guerre et les armes sont bien trop présentes pour « régler » les problèmes de relation entre les hommes et les femmes. La diplomatie est toujours envisagée après le recours aux armes. C’est pourtant avant qu’elle doit se mettre en route. C’est notre devoir de citoyen·nes de peser le plus concrètement possible pour que le monde politique soit capable de promouvoir une culture de dialogue, et non une culture d’opposition armée. La « défense », fut-elle globale, construit un monde où les humains survivent en s’opposant. Démilitariser les relations entre États, entre citoyen·nes, semble une manière bien plus efficace de défendre les populations.