Copenhague : un accord décevant obtenu à l’arraché

Par Béatrice Héraud et Véronique Smée

, par Novethic

Si un accord a bien été trouvé dans la nuit du 18 au 19 décembre, il s’agit seulement d’une déclaration politique et non pas d’un accord contraignant. Adopté sous la pression par des chefs d’Etat qui ne « voulaient pas d’un échec », le texte final n’est pourtant pas de nature à répondre à la menace climatique », de l’aveu de la présidence européenne.

« Nous soulignons que le changement climatique est un des plus grands défis de notre temps ». Ainsi s’ouvre la déclaration politique rédigée le vendredi 18 décembre au soir, par 28 pays dont les Etats-Unis, la France, la Chine, l’Inde, le Brésil et l’Afrique du Sud. Mais sans la grande majorité des autres Chefs d’Etats, qui l’ont largement fait savoir dans la plénière suivant l’annonce de la déclaration. En effet, si le constat est clair, les remèdes proposés eux, sont loin d’être suffisants. La présidence suédoise de l’UE a d’ailleurs reconnu que l’accord dit de Copenhague « n’est pas de nature à répondre à la menace climatique ». Ce n’est pas une surprise. Après la réunion au sommet de quelques chefs d’Etats emmenés par la France et le Brésil le jeudi soir, la journée de vendredi s’est en effet déroulée dans la morosité, entre réunions bilatérales ou en petit comité mais toujours à huis-clos, et déclarations des chefs d’Etat, suivies avec fébrilité sur les écrans du Bella Center.

A la mi-journée, notamment après le discours très attendu –et décevant- de Barack Obama et alors que des brouillons du texte commençaient à filtrer, les députés verts et ONG ne se faisaient déjà plus d’illusions. « On va au mieux vers un texte très mauvais, au pire vers un texte exécrable », lâchait alors le député Europe Ecologie, Yannick Jadot, très remonté contre Barack Obama qui avait fait « un petit discours de petit chef d’Etat, soignant plus son Congrès que le climat… » Il aura ensuite fallu passer par d’exténuantes plénières où l’on pinaillait sur la procédure, puis de nouveau des réunions VIP avant d’aboutir à une déclaration dont on a l’impression qu’elle a été votée à la va-vite, pressée par quelques Chefs d’Etat influents, dont celui des Etats-Unis, soucieux de prendre leur avion au plus vite…

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