Prétexte à toujours plus de surveillance et de répression des mobilisations citoyennes, la crise sanitaire a renforcé les atteintes à notre démocratie ainsi que le contrôle de la population. Par ailleurs, la loi sur le renseignement ou la loi « responsabilité pénale et sécurité intérieure » (2022) sont venues s’ajouter à un continuum d’une dizaine de lois et de mesures sécuritaires adoptées ces dernières années, dont la loi visant à renforcer et garantir le maintien de l’ordre public lors des manifestations (2019), sans parler des décrets de 2020 portant sur l’extension des fichiers de police, permettant concrètement un fichage très étendu de nombreux·ses manifestant·es ou militant·es. La transformation de la politique de maintien de l’ordre, l’impunité policière et la surveillance accrue d’une part de plus en plus grande de la population renforcent le déséquilibre dans le rapport police-population, sans pour autant faire progresser le sentiment de sécurité des citoyennes et des citoyens.
Plusieurs organisations associatives et syndicales appellent à de larges mobilisations citoyennes pour dénoncer ces atteintes aux droits fondamentaux. Elles recommandent d’adresser des recours devant le Conseil constitutionnel pour défendre l’État de droit, contre la loi Sécurité globale par exemple. Avec pour ambition de garantir l’exercice de la démocratie, ces organisations ont également mis à disposition des outils permettant de mieux connaître, et donc faire valoir, ces droits face aux dérives autoritaires. Les citoyen·nes peuvent ainsi consulter le « Guide du manifestant », réalisé par le syndicat de la magistrature et un ensemble de « Fiches pratiques » éditées par la Ligue des Droits de l’Homme (LDH) qui précisent les droits des personnes en garde à vue, en manifestation, lors de contrôles et de fouilles, etc.