Membres ou partenaires ritimo présents à la rencontre : Maison des Citoyens et du Monde (MCM) de Nantes, Maison des Droits de l’Homme (MDH) de Limoges, Engagé·es et Déterminé·es, Conseil Départemental de Seine Saint Denis, Emmaüs international, KuriOz.
L’expression « Education populaire et solidaire » (EPS) a été retenue au moment du cadrage de cette rencontre afin d’inclure au mieux les différentes terminologies et pratiques des territoires participant à l’événement. En effet, cette rencontre a permis de réunir des structures de France mais aussi de Belgique, du Royaume-Uni, du Canada, du Mexique, de Colombie, de Côte d’Ivoire, du Togo, du Bénin, du Sénégal, du Mali, de Guinée, de République centrafricaine, du Niger, de République du Congo, de République démocratique du Congo, du Tchad, du Gabon, du Burundi, du Cameroun, du Burkina Faso, d’Afrique du Sud, de Madagascar, d’Inde.
Déroulé
La rencontre était organisée en 3 grands temps :
– Une première journée institutionnelle avec tables rondes et ateliers
– Une journée de visite terrain et de partage d’outils
– Deux jours d’ateliers organisé autour de 4 parcours thématiques : environnement et droit des peuples, démocratie, égalité et pouvoir d’agir, pratiques d’éducation populaire, pratiques de solidarité internationale.
L’atelier « Partenariats bi-nationaux » co-animé par la MCM de Nantes et KuriOz avec Terrafrik Guinée et Semence Côte d’Ivoire s’est déroulé le jeudi 6 juin après-midi.
[NB : dans les paragraphes ci-dessous, il est noté entre parenthèse la structure ayant participé à l’atelier rapporté.]
Journée partenariale - mardi 4 juin
Table ronde : Pratiques d’Education Populaire et Solidaire en Côte d’Ivoire, en Afrique et dans le monde
> Intervenant·es :
– Stéphanie Beney, Responsable de projet au sein de la direction de la mobilisation, des partenariats et de la communication au sein de l’Agence Française de Développement
– Yann Delaunay, Directeur Général de France Volontaires
– Céline Gratadour, Cheffe de projet Education et Formation Professionnelle au sein de l’Agence Française de Développement en Côte d’Ivoire
– Constant Koffi, Directeur de la vie associative et du renforcement des capacités des jeunes en Côte d’Ivoire (DVARCJ)
– Thibaut Lespagnol, Délégué adjoint pour les collectivités territoriales et la société civile au Ministère de l’Europe et des Affaires Etrangères en France
> Présentation des structures
L’AFD depuis 2019 soutient des projets d’ECSI suite au constat d’un besoin de travailler davantage avec la société civile et de sensibiliser la population. C’est un constat et un travail qui se fait aussi au niveau des collectivités territoriales. L’AFD est un bailleur et une banque. C’est au niveau du côté « banque » que se fait le dialogue avec les collectivités territoriales et les institutions, pour apporter un soutien aux politiques publiques. Ils ont aussi une mission de soutien au volontariat, au service civique et au bénévolat. Enfin, ils ont un volet sur la participation citoyenne des jeunes.
Depuis 2020, le gouvernement ivoirien apporte un encadrement et un soutien financier et technique : 7 000 assos touchées. Cet appui permet de soutenir les actions d’éducation populaire mais sans imposer ou contrôler leurs actions. Les subventions sont reconduites au regard des actions N-1. Constant Koffi a souligné que la part de la jeunesse (16-35 ans) dans la population ivoirienne représente 75%. C’est pourquoi, lorsqu’il y a des projets à destination de la jeunesse il peut y voir plus de candidatures que de missions.
Le MEAE s’implique financièrement dans la SI et l’ECSI car ils ont besoin de l’adhésion de la société civile et des citoyens. Voir Global Education Network. Le rôle est de favoriser un cadre international et de promouvoir les actions concrètes de terrain.
Thibaut Lespagnol a rappelé que même pour le MEAE qui n’est pas un ministère éducatif, l’ECSI est importante. En effet, elle permet notamment de comprendre à quoi peuvent servir les impôts, quelle ouverture au monde est permise selon les personnes pour qui on vote et les impacts de nos choix de
consommation.
France Volontaires veille à l’accessibilité des missions, à l’autonomisation et à la place de la réciprocité. Ils souhaitent développer davantage des mobilités Sud-Sud. Le volontariat a des définitions très différentes d’un pays à un autre, il est donc important de mettre en place un cadre international de partenariat.
> Pistes et questionnements
Donner plus de crédit à l’ambassade de France pour le soutien de la société civile, comme avec le Fonds Équipe France qui soutient les partenariats et les OSC.
Il est important de veiller à la question de la représentativité des jeunes et des femmes : comment les identifier ? Les faire témoigner ? Et s’appuyer sur eux pour qu’ils inspirent d’autres jeunes.
Il faut faire évoluer la feuille de route et les dispositifs avec les premiers concernés.
Souhait de transformation interne de l’AFD et du MEAE. Ils ont donc fait un diagnostic et entrent dans une phase d’expérimentation. Ils ont déjà accompagné plus de 60 000 jeunes en Côte d’Ivoire.
Le dispositif « Appel à Manifestation d’Intérêt » (AMI) est ouvert aux OSC locales (sous conditions). L’AFD souhaite financer plus d’OSC locales, et pouvoir dégager des fonds pour les ressources RH (comme les postes FONJEP). Mais un des problèmes soulignés est que les financements ne sont pas vraiment accessibles aux petites associations et aux ONG sur l’ECSI/EPS.
Les Ivoirien·nes sont depuis longtemps mobilisé·es dans des lycées agricoles en France sur la question de l’ouverture au monde, et sur l’adaptation de l’agriculture au changement climatique.
L’âge limite des jeunes en France est souvent 25 ans et max jusqu’à 30 ans, alors qu’en Afrique c’est 35 ans. C’est donc excluant par rapport aux dispositifs ministériels. Le VSI est maintenant ouvert à la réciprocité sans limite d’âge.
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A la pause déjeuner des stands étaient installés. Ce fut l’occasion de présenter de la documentation
ritimo.
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Atelier : Les collectivités territoriales et l’Education Populaire et Solidaire – animation Conseil départemental Seine Saint Denis (KuriOz)
Cet atelier a permis notamment deux témoignages. La MDH et son partenaire burkinabé le Réza ont parlé de leur travail d’ECSI de co-construction d’un outil autour de l’ODD 7 « Accès à une énergie durable » dans le cadre de la coopération décentralisée entre la Région Nouvelle Aquitaine et la Région du Plateau Central. A l’occasion de ce travail, ils ont pu s’interroger sur la pertinence de certains mots-clés ou certaines pratiques selon le contexte. Par exemple, le terme de « sobriété », au cœur des débats français, n’a pas la même pertinence dans un contexte de précarité burkinabé. A l’inverse, la pratique de théâtre forum, très populaire au Burkina Faso, est apparue plus compliquée à développer côté français.
Le Conseil Départemental de Seine Saint Denis, à travers son appel à projets sur la solidarité internationale, incite les porteurs de projets à intégrer des activités d’ECSI en France afin d’être « citoyens là-bas, citoyens ici ».
Atelier : Études des pratiques d’éducation populaire depuis les perspectives des Suds – animation Eval4change (MCM)
L’objectif de cet atelier était de construire collectivement une connaissance de l’Education Populaire et Solidaire (EPS) sous un prisme mondial. Pour cela, les personnes étaient réparties en sous-groupe. Chacun indiquait individuellement sur des post-it les concepts qui lui semblent liés à l’EPS. Les post-it sont mis en commun et regroupés par idées proches.
Dans un deuxième temps, les personnes changent de table pour découvrir les propositions d’un autre sous-groupe et réagir.
Table ronde : Pratiques et réseaux d’acteurs de l’éducation populaire et solidaire
> Intervenant·es :
– Olivier Djiké, président de Léo Lagrange en Côte d’Ivoire
– Edith Liliane Mekina, présidente du Réseau Femme-Lève-Toi au Gabon, membre du réseau
Tournons La Page et coordinatrice du Festival des Solidarités au Gabon
– Carminda Mac Lorin, directrice de l’association Katalizo (Québec)
– Hamado Wendpagnangdé Simporé, président du Réseau Zodoo Solidarités, coordinateur du
Festival des Solidarités au Burkina Faso.
Journée terrain – mercredi 5 juin
Visites
Le matin, plusieurs visites de structures locales étaient proposées au choix. La MCM a participé à la visite du Jah Center, un espace qui fait de la sensibilisation à l’environnement et à la réduction des déchets notamment via l’art et des clean walk. KuriOz avec la MDH ont participé à la visite du centre social de Grand Bassam.
L’ensemble du groupe était ensuite reçu au palais royal de Grand Bassam. Ce fut l’occasion d’en apprendre plus sur l’histoire locale et de comparer l’organisation socio-politique avec d’autres pays représentés à la RIEPS (Burkina Faso, Cameroun, etc.).
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Test d’outils
L’après-midi, plusieurs structures présentaient certains de leurs outils d’Education Populaire et Solidaire.
KuriOz a ainsi pu partager l’outil « Clima’tension », labellisé ritimo. Il a été présenté à deux sous-groupes dont un avec Guillaume Bertrand de la MDH et le second avec Suzanne Rival de la MCM qui avait déjà vu la version antérieure, présentée lors d’une commission DESI (avant labellisation).
Autre exemple d’outil présenté : Ecolandi par l’association SOL.
Journées d’ateliers – jeudi 6 et vendredi 7 juin
Atelier : Environnement et droit des peuples – animation CRID (MCM et KuriOz)
Après un jeu du « Moi aussi » appliqué aux thématiques que les structures présentes souhaitaient travailler, nous avons réfléchi en sous-groupes à certaines des thématiques ainsi identifiées :
– Migrations et changements climatiques (MCM)
– Numérique, environnement et droits des peuples (KuriOz)
– Enjeux d’accès aux droits en zones rurales
– Déforestation, agroforesterie et agroécologie
– Education à l’environnement
– Les aires protégées et les peuples autochtones
– Lutte contre l’extractivisme.
En s’inspirant de la démarche de cartographie radicale pratiquée par Iteco notamment, chaque sous-groupe devait proposer une cartographie des problèmes initiaux, des acteurs impliqués et des pistes de solution. Le choix du territoire concerné était libre.
[Cf cartes produites en annexe]
Atelier : Partenariats multi-nationaux en EPS
L’atelier co-animé par la MCM, Terrafrik Guinée, Semences Côte d’Ivoire et KuriOz a réuni environ 25 personnes dont des représentants de 2 autres structures ritimo : la MDH et le Conseil Départemental de la Seine Saint Denis.
Après un temps d’interconnaissance pour identifier les liens entre structures présentes (jeu de la pelote en photo), la MCM et Terrafrik Guinée d’un côté puis Semences Côte d’Ivoire ont partagé leur expérience de collaboration bi-nationale en éducation populaire et solidaire [cf paperboard en annexe]. Le temps de questions-réponses avec les autres personnes a permis de mettre en évidence des premières leçons à retenir (en bleu sur le paperboard).
Après ce temps de témoignage, les personnes étaient réparties en 4 sous-groupes : 2 sous-groupes devaient imaginer un scénario de collaboration catastrophique et 2 sous-groupes devaient imaginer un scénario de collaboration idéale.
Les 4 restitutions ont permis de compléter les leçons à retenir pour mettre en place un partenariat d’EPS entre des structures de nationalités différentes.
Parmi ces leçons on peut souligner l’importance à accorder au temps de la rencontre, de la découverte et de la compréhension de l’autre partenaire. Cette connaissance mutuelle permet ensuite d’identifier la complémentarité possible et de définir au mieux le rôle de chaque structure dans la collaboration en veillant à développer au maximum une démarche de co-construction.
[Cf paperboard des leçons en annexe.]
Atelier : Les autochtones, la biodiversité et l’autonomie alimentaire – animation Terrafrik réseau (MCM)
Exemples d’expérience de sensibilisation sur ce sujet :
> GRABE Bénin : creuset de recherche-action pour le développement durable, la lutte contre l’extrême pauvreté, la protection des « valeurs morales traditionnelles ». Les femmes sont centrales car elles détiennent les savoirs sur les semences traditionnelles et les aliments médicaments. Il faut préserver ces connaissances pour la préservation de la biodiversité. Au Bénin, arrêté interministériel fixant les conditions de gestion durable des forêts sacrées. Il est très important de vulgariser les sujets pour parler aux populations.
> ELAN Solidarité Cameroun : chute des cours du café Robusta sur les marchés locaux donc les communautés sont très impactées. Mise en réseau avec TerrAfrik à travers l’ECSI et le Festisol, qui a permis de se structurer en collectif, d’accompagner au mieux les agriculteurs, soutenir la fabrication de biochar.
> TerrAfrik Cameroun : coordonne des évènements ; accompagne les initiatives locales ; impulse des dynamiques collectives ; organise la parole d’une Afrique subsaharienne plurielle. Ex d’action : 800 participants au séminaire « Le bien-être de l’agriculteur subsaharien » à Faranah (Guinée). On mélange « paysan » et « autochtones » car les deux notions et les personnes concernées sont intimement liés.
Les 4 marches du pouvoir citoyen : l’organisation / expression des demandes / agir (mobilisation citoyenne non violente) / négociation.
Après ce temps de partage d’expérience, les personnes présentes ont travaillé en sous-groupes pour trouver des actions d’éducation populaire (sensibilisation ou plaidoyer) sur les sujets suivants : droits des paysans ; biodiversité et production alimentaire ; transmission des connaissances traditionnelles ; formation de collectifs autochtones
> groupe droit des paysans :
– création de labels (bio) dans les pays concernés pour faire valoir le travail des agriculteurs. Faire un plaidoyer sur l’eau au niveau des élus locaux. Sensibiliser sur l’importance des semences traditionnelles. Former à la conservation des semences (méthodes).
– plaidoyers face aux autorités ; promouvoir les semences traditionnelles et paysannes et la biodiversité cultivée ; grands évènements ; travail sur les outils de sensibilisation ; travail de fond sur le droit ; travail sur le retour aux saveurs et aux goûts, rééduquer les palais par l’ECSI ; expérimenter et amender les semences locales sur les sols.
– collectes de témoignages ; identification des connaissances ; cartographie des ressources ; impliquer les jeunes dans ces étapes ; contes pour enfants et jeux d’éducation populaire ; visiter les lieux (aires marines protégées par exemple) ; avoir des ambassadeur·ices ; plaidoyer pour intégrer ces savoirs dans les cursus de formation.
– faire prendre conscience aux paysan·nes de la valeur marchande de leur terre pour éviter qu’iels se fassent léser ; faire connaître leurs droits ; action de revendication le même jour coordonné dans plusieurs pays.
Atelier : Systématisation d’expérience – animation CEAAL (KuriOz)
Systématiser c’est récupérer les processus, les tensions, les contradictions. Le but est de construire des connaissances collectives, définir de nouvelles pistes d’action stratégique, partager nos expériences et les transformer.
Les différentes étapes du processus de systématisation :
Atelier : Ecologie décoloniale – animation Engagé·es et Déterminé·es, Louvain Coopération, ITECO, Ecojeunes Solidaires (KuriOz)
Cet atelier reposait sur un arpentage à partir de citations du livre « L’écologie décoloniale. Penser l’écologie depuis le monde caribéen. » de Malcolm Ferdinand. Chaque personne devait se positionner devant la citation qui lui parlait le plus et expliquer pourquoi. Cela fut l’occasion pour de nombreuses structures africaines et latino-américaines de témoigner d’exemple d’extractivisme ou d’autres formes d’exploitation de la terre et des ressources locales au profit de technologies visant à réduire l’empreinte carbone d’autres pays (notamment européens).
Atelier : l’ECSI en Afrique – animation Coordinations africaines du Festival des Solidarités (MCM)
Dans toutes les cultures, il y a des formes d’éducation traditionnelles que l’on peut intégrer dans l’ECSI, comme certaines pratiques initiatiques. L’ECSI a toujours existé en Afrique. Le Festisol émerge en Afrique en 2015, initié par TerrAfrik au Cameroun, puis 2016 en Guinée, Burkina en 2017 avec la MDH et les autres ont suivi. Puis il y a eu une structuration au niveau international avec la mise en place du COPIL International. En 2023, cela a représenté 500 animations, 100 000 personnes touchées et 63 collectifs impliqués en Afrique.
> Les réussites : innovation dans les formats ; participation active des publics ; engagements des jeunes et scolaires ; travail avec les populations rurales autour de la souveraineté alimentaire ; bonne adhésion et participation des populations locales ; synergies et solidarités des collectifs ; formation et apprentissage entre les collectifs ; bonne résonnance du focus avec les enjeux du territoire ; partage d’alternatives ; discussions et débats.
> les changements observés : renforcement des liens entre les structures qui n’ont pas l’habitude de travailler ensemble sur le territoire ; baisse des conflits locaux. Beaucoup de petites organisations en Afrique ont pu s’ouvrir à des partenariats internationaux, cela a permis la fédération des organisations au-delà du Festisol, toute l’année. Le Festisol a aussi renforcé les capacités des OSC et le partage d’informations.
Le Festisol en Afrique est très différent de ce qui se passe en Europe, il y a une grande souplesse face au thème et aux formats. Le focus ne s’impose pas aux pays, il est présenté lors d’une rencontre nationale avec les acteurs, rediscuté et des sous-thématiques sont identifiées. Certains collectifs choisissent alors de ne pas reprendre le focus. Les collectifs africains n’attendent pas forcément le financement pour travailler. D’autant que le budget baisse chaque année.
Exemples de pratiques d’ECSI en Afrique : sensibilisation, causeries, ciné débat, formations, théâtre forum, évènements, photolangage, carte à palabres / activités pratiques : reboisement, jardinage, cleanday, visites sur site, dessin pour exprimer ses émotions et perceptions, expression artistique.
Attention, l’ECSI ne peut pas se résumer à une seule zone en Afrique, il y a différentes zones géographiques et culturelles.
=> Réflexion à poser sur une plateforme commune de l’ECSI en Afrique, avec des sous plateformes régionales. Créer une plateforme constituée juridiquement pour ne pas être bloqués dans les institutions.
Atelier : ODD et migration – animation GRDR, Conseil Départemental Seine Saint Denis, Fatimatou, membre du projet ODDysée (MCM)
Le Conseil Départemental de la Seine Saint Denis (SSD) et le GRDR ont présenté une mallette pédagogique « ODD et migrations » composée de plusieurs défis à résoudre en équipe pour développer un projet en faveur des ODD.
NB : La migration n’apparaît pas spécifiquement dans les ODD mais cela peut être lié de manière transversale à plusieurs ODD. Car les migrations peuvent aider à atteindre les ODD, ou bien faire partie d’une problématique, une conséquence subie d’un ODD.
Les + :
– jeu ludique et intéressant
– adapté à la population française et aux jeunes de SSD, ou immigrée en France
– repose sur le profil de vraies personnes des diasporas qui habitent en SSD
– permet de découvrir des personnes réelles et des projets concrets, de pouvoir rencontrer les
personnes par la suite
– fait le lien entre territoires de départ et d’accueil
Les - :
– jeu pas adapté pour une personne étrangère
– les personnages ne sont pas très parlants lorsque l’on ne connait pas la culture française.
Atelier : Art et éducation populaire – animation Slamaction et Losyndicat (KuriOz)
Slamaction et Losyndicat, deux structures gabonaises, ont partagé leur pratique de l’art dans des séances d’éducation populaire avec des jeunes ou des groupes intergénérationnels. Parmi les formats évoqués il y avait notamment : le slam, le conte co-construit, le cercle poétique improvisé.
En sous-groupes, nous avons ensuite réalisé une œuvre illustrant le concept de cohésion sociale. Le but était à la fois de vivre un temps de création artistique et de présenter la création artistique comme un temps de cohésion sociale en action (puisque nous devions travailler à plusieurs).
Enfin, nous avons réalisé un cercle poétique improvisé : débout en cercle, une première personne commence une phrase traduisant son état d’esprit à la fin de l’atelier, la personne à sa gauche complète la phrase et ainsi de suite jusqu’à la fin du cercle.
CONCLUSION
L’organisation d’un tel événement contribue à faire de l’éducation populaire et solidaire un sujet de réflexion à part entière.
En effet, lors de certains ateliers, il pouvait être constaté une difficulté à aborder ce sujet et ses problématiques de manière distincte des projets de solidarité internationale/ des projets de "développement".
Certains acteurs présents ont également déclaré avoir été surpris lorsqu’on leur avait proposé de participer à cet événement car ils ne se définissaient pas consciemment comme faisant de l’EPS. Cela montre que même lorsqu’elle est pratiquée, l’éducation populaire et solidaire n’est pas toujours nommée.
Le caractère international de cette rencontre a aussi été l’opportunité d’écouter des témoignages de personnes concernées par des problématiques abordées dans nos séances d’EPS en France. Ainsi, l’exploitation des ressources liées à nos modes de consommation prend une dimension d’autant plus forte lorsqu’elle est racontée par des témoins directs, impliqués dans des luttes contre celles-ci. Cela nous pousse alors à nous interroger sur la meilleure manière de repartager la puissance de ces témoignages.
Plusieurs partages d’expérience et le mode d’animation de certains temps de la rencontre illustraient aussi l’idée que le « faire ensemble » (chanter collectivement, réaliser une œuvre, faire une clean walk) pouvait contribuer à donner l’envie d’agir.
Ainsi, la diversité des structures participantes a permis une réinterrogation de nos pratiques d’EPS, telles qu’influencées par notre contexte français.
ANNEXES
Atelier « Environnement et droits des peuples » - Cartes produites
Atelier : Partenariats bi-nationaux en EPS